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Alpes-Maritimes

Une politique d'hébergement tous azimuts

Entraunes est le village le plus haut des Alpes-Maritimes. Une situation géographique que la municipalité tente d'optimiser en menant une politique tous azimuts.

Gîtes d'étape, fermes-auberges, camping municipal, hôtels traditionnels..., la mairie d'Entraunes a choisi de multiplier les possibilités d'hébergement sur son territoire. Ce bourg perché au-dessus du parc national du Mercantour, au pied du Col de la Caillole, bat des records d'affluence en juillet et août, surtout lorsque la canicule sévit en bords de mer. En hiver, c'est le ski de fond qui remplit les chambres. Reste les périodes sans neige et les semaines qui pèsent lourd sans client, surtout pour les deux hôtels traditionnels qui s'inquiètent de la stratégie de la municipalité. Jusqu'en 1999, cette dernière entretenait 6 gîtes communaux. Il n'en reste plus que 3 aujourd'hui. "Soyons francs, déclare Bernard Baudin, maire depuis 1995. Nous n'avons pas procédé de la sorte uniquement pour favoriser les hôteliers, mais pour nous éviter une gestion trop lourde. L'accueil et l'entretien dans un laps de temps aussi réduit que le week-end est devenu trop coûteux. Nous préférons laisser cette prestation à ceux qui en font leur métier." De leur côté, les 2 gîtes d'étape privés proposent la nuitée à 80 F. La Coquille est tenue depuis plus d'une décennie par le couple Gasiglia. Les Ferran sont, eux, agriculteurs et tiennent depuis 6 ans la Ferme des Louics. Leur présence ne semble pas émouvoir les gérants de l'Auberge de Roche-Grande. Claudine Vallée est gérante et Didier Guigou cuisinier, mais ni l'un ni l'autre ne sont des professionnels de l'hôtellerie. "La clientèle d'un hôtel et d'une ferme-auberge n'est pas la même. Je ne peux pas dire que les gîtes d'étape nous causent du tort. A chacun sa formule", ajoute Claudine Vallée qui réalise un chiffre d'affaires de 570 000 francs.

Des charges trop différentes
Le deuxième établissement hôtelier d'Entraunes a une analyse très différente. Le Relais de la Caillole, une société familiale en place depuis 4 ans, est dirigé par deux jeunes filles dont l'une est diplômée de l'école hôtelière, et la seconde en passe de devenir accompagnatrice de montagne. "Nos filles en tirent un salaire mensuel de 3 000 F avec 2 mois de congés non payés sur l'année, explique Renée Pessione, la mère de famille, qui fait partie du conseil municipal. Sans notre aide, elles ne s'en sortiraient pas. Comment voulez-vous que je sois indulgente envers les fermes-auberges qui ne sont pas astreintes aux mêmes impératifs que les hôteliers ? Elles n'ont pas le droit de proposer une restauration en dehors de l'hébergement, elles doivent vendre uniquement leurs produits, alors que nous n'avons pas le droit de cuisiner les légumes de notre potager. En quoi cela est-il contrôlé ? Nous avons la preuve quotidienne que le règlement n'est pas respecté. Quant à la fiscalité ou aux règles d'hygiène, on ne nous pardonne rien, alors que les fermes-auberges jouissent d'une permissivité incroyable. Il y a trop d'injustice dans tout cela." Autre caractéristique problématique de l'hôtellerie de haute montagne : une météo aléatoire qui permet difficilement de fixer des semaines de fermeture à l'avance. "Il ne serait pas raisonnable de fermer si la neige est bien tombée, ajoute Renée Pessione. Malgré tout, laisser l'hôtel ouvert implique de le chauffer, et il est suicidaire de rester ouvert sans client." Choix difficile.


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L'HÔTELLERIE n° 2682 Hebdo 07 Septembre 2000


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