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L’Hôtellerie Restauration

N° 3541 - 9 mars 2017

QUESTIONS-RÉPONSES

Massage au spa

“J’ai un petit espace bien-être dans mon

établissement et mes clients me demandent

souvent si je propose des massages. Je n’ai pas les

moyens d’engager une praticienne à temps plein.

Pourrais-je par exemple faire appel à une personne

en free-lance ?”

C’est effectivement une excellente idée, dans un

premier temps, de faire appel à une praticienne indé-

pendante qui viendra sur demande. Toutefois, cette

pratique est contraignante en raison de l’obligation

pour le client de réserver à l’avance et du manque

de réactivité. Il est important de travailler avec plu-

sieurs indépendants pour pallier éventuellement leur

indisponibilité.

Dans un deuxième temps, et selon la demande, il

pourra être envisagé de bloquer un créneau horaire

(souvent en fin de journée où les demandes sont les

plus importantes) et d’avoir alors une praticienne

à temps partiel. Ainsi, vous ne serez plus obligé de

chercher à chaque fois quelqu’un de disponible. Vous

pourrez ainsi répondre à la demande spontanée de vos

clients.

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Rupture conventionnelle

et arrêt maladie

“Une salariée n’aime pas son travail et je ne souhaite

pas la garder. Nous sommes d’accord pour une rupture

conventionnelle. Seulement, depuis que nous en avons

parlé, elle a été en arrêt maladie quatre fois en un mois et

demi (5 à 10 jours à chaque fois), pour diverses raisons.

Que puis-je faire ?”

Vous pouvez conclure une rupture conventionnelle avec cette

salarié bien qu’elle soit fréquemment en arrêt maladie.

La Cour de cassation a jugé, en septembre 2014, que la suspen-

sion du contrat suite à un accident du travail ou une maladie

professionnelle n’empêchait pas la conclusion d’une rupture

conventionnelle. Il faut simplement bien respecter les trois

étapes de la procédure : un ou plusieurs entretiens, la signature

de la convention suivie d’un délai de rétractation de 15 jours et

l’homologation de la convention par la Direccte. Cette procédure

a pour but de garantir la liberté de consentement des parties, et

plus particulièrement celle du salarié. Lors de la mise en place

de ce dispositif, l’administration préconisait de ne pas conclure

de rupture conventionnelle pendant les périodes au cours des-

quelles le salarié bénéficie d’une protection particulière, telles

que le congé maternité, l’accident de travail, la maladie professionnelle, etc. (Cir.

DGT n° 2009-04 du 17 mars 2009). De nombreuses juridictions ont appliqué ce prin-

cipe. La Cour de cassation a toutefois posé le principe inverse en septembre 2014,

en considérant qu’une rupture conventionnelle pouvait être valablement conclue au

cours de la période de suspension consécutive à un accident du travail ou une mala-

die professionnelle, sauf en cas de fraude ou de vice du consentement (Cass. soc.

30 septembre 2014, n° 13-16297P). En mars 2015, la Cour de cassation a également

estimé qu’une rupture conventionnelle pouvait être conclue avec une salariée non

seulement pendant les périodes de suspension du contrat de travail liées au congé

de maternité, mais aussi pendant les dix semaines qui suivent l’expiration de ces

périodes - durée limitée à quatre semaines avant la loi travail du 8 août 2016 (Cass.

soc. 25 mars 2015, n° 14-10149P). La conclusion d’une rupture conventionnelle est

également possible pendant les périodes de travail ne donnant pas lieu à une protec-

tion particulière, comme l’arrêt maladie, le congé parental d’éducation…

La seule limite qui puisse remettre en cause la rupture conventionnelle est le cas

dans lequel le salarié démontre que son consentement a été vicié.

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‘Spa : check-list

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Droit à la retraite

“L’une de nos salariées aura 62 ans en mai prochain. Selon le décompte qu’elle nous a transmis, elle pourra prendre

sa retraite en juin avec une décote et aura le droit à sa retraite au taux plein en juillet 2021. En tant qu’employeur,

pouvons-nous lui proposer de prendre sa retraite ou sa préretraite, et l’aider à racheter des trimestres ? En cas de

rupture conventionnelle ou de licenciement économique, a-t-elle droit aux indemnités Pôle emploi jusqu’à qu’elle soit

à la retraite et à quel taux ?”

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Vous ne pouvez pas mettre cette salariée à la retraite dans la mesure

où elle ne bénéficie pas encore de ses droits à taux plein.

À l’inverse du départ à la retraite, qui est à l’initiative du salarié, la

mise à la retraite relève d’une décision de l’employeur. La mise à la

retraite n’est par principe possible que si le salarié a la faculté de liqui-

der sa retraite à taux plein.

Avant les 70 ans du salarié, l’employeur doit attendre l’âge auquel il a

droit à une retraite à taux plein (relevé progressivement de 65 à 67 ans

selon l’année de naissance), puis obtenir son accord. Quant au rachat

des trimestres de cotisation manquants, il est limité à 12 trimestres.

On peut racheter uniquement :

r MFT BOOÍFT E ÍUVEFT TVQÍSJFVSFT &MMFT EPJWFOU BWPJS ÍUÍ WBMJEÍFT

par un diplôme ou suivies dans une grande école, ou encore dans une

classe préparatoire aux grandes écoles (à condition d’avoir été admis

ensuite dans l’établissement en question) ;

r MFT BOOÍFT JODPNQMÐUFT Pß NPJOT EF USJNFTUSFT EF DPUJTBUJPOT POU

été validés. Certaines périodes de chômage non indemnisées, qui ne

sont pas toujours comptées pour la retraite, les périodes de temps par-

tiel, de petits boulots ou de stage peuvent aussi être rachetées.

Avant de racheter des trimestres, il faut faire des simulations pour

vérifier dans quelles conditions ce rachat est rentable. Selon l’âge, les

revenus, le nombre de trimestres qui manquent, le rachat peut s’avérer

plus ou moins avantageux.

Quant à la prise en charge de la salariée par l’assurance chômage si

vous mettez fin à son contrat de travail par rupture conventionnelle

ou licenciement économique, sachez que les chômeurs âgés de plus de

50 ans ont droit à une durée d’indemnisation de 36 mois maximum.

Toutefois, pour les personnes en cours d’indemnisation à 62 ans, la

convention d’assurance chômage prévoit qu’ils peuvent bénéficier

du maintien de leurs allocations chômage, même s’ils ont épuisé

leurs 36 mois d’indemnisation, jusqu’à l’âge auquel ils auront réuni

le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier de leur retraite

à taux plein ou, à défaut, jusqu’à l’âge du taux plein applicable à leur

génération.

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Lire aussi : ‘Rupture conventionnelle, mode d’emploi’, p. 18