du 5 juin 2008 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Protection des mineurs : les happy hours et les open bars menacés
Face à la consommation excessive d'alcool chez certains jeunes, le Gouvernement souhaite aujourd'hui durcir la réglementation et interdire certaines opérations de promotion des boissons alcoolisées.
Sale temps pour le bistrotier et ses confrères qu'ils soient bars, discothèques ou tout établissement vendant de l'alcool. Après avoir subi de plein fouet l'interdiction de fumer dans leur établissement depuis le début de l'année, entraînant une baisse de leur chiffre d'affaires, le Gouvernement veut maintenant leur interdire certaines opérations de promotion commerciale en faveur des boissons alcoolisées. Dans le collimateur des pouvoirs publics, les happy hours qui consistent, pendant une période limitée, souvent en fin d'après-midi lorsque la consommation est moindre, à proposer des consommations à demi-tarifs ou deux boissons pour le prix d'une. Également menacés, les open bars, bien connus des étudiants des grandes écoles, qui permettent lors d'une soirée moyennant le paiement d'un forfait de consommer autant d'alcool que l'on peut ingurgiter. Cette pratique a été reprise par certains professionnels pour leurs opérations de promotion.
Des nouvelles tendances
inquiétantes
Si la consommation d'alcool
diminue depuis quelques années en France, on constate que se développe
une consommation excessive chez les jeunes. Sans parler de la pratique importée
de Grande-Bretagne, le
'binge drinking', qui a pour objet de boire le plus d'alcool possible dans un minimum
de temps, et qui fait fureur chez les ados français.
Et les pouvoirs publics de s'inquiéter de
cette nouvelle mode chez les jeunes. Afin de lutter contre ces nouvelles tendances,
ils souhaitent durcir la réglementation relative à la vente d'alcool
pour ce public dit fragile.
Dans le cadre d'une concertation sur
le plan santé jeune, lancé par le Gouvernement, la Mission interministérielle
de la lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) a repris plusieurs propositions
qui avaient été retenues lors des états
généraux
de l'alcool en 2006.
Parmi celles-ci figurent :
l'interdiction de la vente à la bouteille des boissons des groupes 3 à
5 (tous les alcools sauf vin et bière) dans les établissements qui bénéficient
d'une autorisation de nuit ;
l'interdiction de la promotion des boissons alcoolisées par tarifs incitatifs
dans les lieux de vente et de consommation (happy hours et open bars) ;
l'augmentation des taxes sur les boissons alcooliques (en fonction du degré
ou, principalement, les bières de plus de 6°).
C'est sur la base de ces travaux
que la ministre de la Santé Roselyne Bachelot compte introduire un certain
nombre de mesures dans le projet de loi d'organisation des soins qui devrait être
présenté à la fin du mois d'octobre de cette année.
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Pascale
Carbillet zzz66b
LA PROTECTION DES MINEURS DANS LE CODE DES DÉBITS DE BOISSONS |
Article L3342-1 :
Dans les débits de boissons et tous commerces ou lieux publics, il est
interdit de vendre ou d'offrir à titre gratuit à des mineurs de moins
de 16 ans des boissons alcooliques à consommer sur place ou à emporter. Article L3342-2 : Il est interdit dans les débits de boissons et autres lieux publics et à quelque jour ou heure que ce soit, de vendre ou d'offrir à titre gratuit à des mineurs de plus de 16 ans, pour être consommées sur place, des boissons du troisième, du quatrième ou du cinquième groupe. Article L3342-3 : Il est interdit de recevoir dans les débits de boissons des mineurs de moins de 16 ans qui ne sont pas accompagnés de leur père, mère, tuteur ou toute autre personne de plus de 18 ans en ayant la charge ou la surveillance. Toutefois, les mineurs de plus de 13 ans, même non accompagnés, peuvent être reçus dans les débits de boissons assortis d'une licence de première catégorie. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3084 Hebdo 5 juin 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE