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	du 14 février 2008	ÉVÉNEMENT

convention annuelle du medef

Mots d'ordre : se comparer avec l'extérieur et miser sur le développement durable

Se comparer, s'analyser pour avancer et innover, faire aussi de la France une puissance écologique : tels étaient les thèmes majeurs de la convention annuelle du Medef qui s'est tenue la semaine dernière à Bruxelles. Instructif.

C'est assise aux côtés de Gilles Pélisson, directeur général du groupe Accor, que Laurence Parisot a donné le top départ de la convention annuelle du Medef vendredi dernier à Bruxelles, dans le cadre du Parlement européen. Une réunion à laquelle assistaient quelque 1 300 chefs d'entreprise français, marquée par un rythme et un ton résolument novateurs. Spots provocateurs, images en 3D, mélange des genres. Et un mot d'ordre : le 'benchmarking'. Pour la patronne des patrons, l'entreprise doit "s'évaluer dans une optique concurrentielle pour s'améliorer. […] Se benchmarker, c'est oser regarder dans le miroir son reflet objectif plutôt que de refuser de voir les choses en face, et mettre la tête sous l'aile. C'est en finir avec les préjugés selon lesquels rien de ce qui se fait ou se pense en France ne serait bien, tout y serait à jeter… […] C'est savoir qu'on n'est pas seuls au monde, ni le centre du monde, c'est refuser l'illusion qui empêche de grandir." Et pour démontrer le bien-fondé de la stratégie, une flopée d'intervenants de haute volée devant s'exprimer en deux minutes chrono autour de quatre grandes thématiques : la nouvelle Europe, la nouvelle consommation, la nouvelle entreprise, les nouvelles règles. Avec, parallèlement, la sortie du 'Cartes sur tables 2008' intitulé 'Mettez un tigre dans l'offre France', basé sur la comparaison des pratiques françaises, européennes et mondiales. Son surtitre : 'Benchmarker, c'est la santé'.

L'Europe doit avoir "confiance en elle"

Pour le Medef, "il faut donner des réponses économiques à la mondialisation". Le 'leadership Europe' peut et doit exister. À ceci près que l'Europe doit avoir "confiance en elle" et se donner pour objectif commun 'l'Eurozone'. L'un des problèmes majeurs constatés porte sur la projection qu'ont les Français de l'avenir. "Après avoir été source d'espoir, il est devenu source de craintes." D'où le "refus de vieillir, l'évasion dans le virtuel" et cette autre notion, positive toutefois, du retour à "une logique de durabilité". Omniprésent et transversal, le développement durable s'inscrit dans le modèle économique prôné par le Medef. Dans son discours de clôture, Laurence Parisot a d'ailleurs souhaité que le durable devienne "une grande spécialité de l'offre France […]. Nous sommes une puissance économique de poids. Pour le rester, devenons aussi une puissance écologique." D'autres évolutions marquantes ont été listées durant ces travaux dans l'hémicycle européen. On voit par exemple que les Français ne lisent plus, que la rapidité devient fondamentale, internet oblige, et que la santé est au cÏur des attentes avec un besoin de traçabilité, de bien-être et davantage de services. "Aujourd'hui, le temps des marques est fini. Mais c'est le temps des entreprises. Les gens vérifient si l'entreprise se comporte bien. Si elle agit avec moralité. […] La satisfaction n'est plus suffisante, la réputation est plus importante", explique un responsable de Capgemini. Autre tendance : la nécessité d'innover et d'aller voir ailleurs. Thierry Marx, chef au Château Cordeillan-Bages, explique son parcours qu'il résume par l'observation et la coopération : "J'ai trouvé que le métier ne s'ouvrait pas vraiment à l'extérieur." Par réaction, le cuisinier du 'cerveau collectif', aujourd'hui 2 étoiles Michelin, a frappé aux portes des chimistes, des designers…

Un pays béni des dieux

Dans une société en quête de bien-être, le tourisme comme les loisirs sont des leviers.

Comment les aborder ? Pour Gilles Pélisson, la France ne doit pas se "reposer sur ses lauriers" même si c'est un "pays béni des dieux géographiquement". Entre une planète qui se rétrécit, des clients exigeants qui "savent ce qu'ils veulent" mais "zappeurs", l'authenticité et la technologie font la différence. Au chapitre durable, en partenariat avec l'Ademe, Accor va par exemple installer le chauffage solaire dans 100 hôtels français. Le groupe est également dans ce schéma en Chine et au Brésil. Autre ouvrage présenté durant ces travaux : "Place aux jeunes, question de management." Un guide pratique à l'usage des managers qui ont face à eux une génération qui présente des "rapports différents avec l'autorité", pour qui "la hiérarchie" est "importune", en "attente d'échanges clairs et directs", qui veut "tout et tout de suite", qu'il faut écouter, comprendre, convaincre. Et dont la philosophie passe par le "donnant, donnant".   
Sy. S. zzz76v

Laurence Parisot : "Nous sommes une puissance économique de poids. Pour le rester, devenons aussi une puissance écologique."

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