du 2 novembre 2007 |
L'ÉVÉNEMENT |
JACQUES ATTALI PARTICIPERA AU CONGRÈS NATIONAL DE L'UMIH À LYON
Le rapport Attali sur la libération de la croissance fait aussi débat dans la profession
C'est à l'occasion du congrès de la Confédération générale de l'alimentation en détail à Paris que le vice-président de l'Umih, Francis Attrazic, a pris connaissance du rapport d'étape de la commission Attali pour la libération de la croissance française. L'économiste, qui sera présent au congrès national de l'Umih à Lyon, préconise notamment la libre entrée dans l'hôtellerie…
Propos recueillis par Sylvie Soubes
"Je pose la question, qu'est-ce qu'une concurrence efficace", interroge Francis Attrazic. |
L'Hôtellerie
Restauration : Comment percevez-vous
le rapport Attali ?
Francis Attrazic
: Ce sont les premières conclusions de la Commission pour la libération
de la croissance française. Elles nous ont été présentées
dans le cadre du congrès de la Confédération générale de
l'alimentation en détail (CGAD). C'est un rapport d'étape ; le rapport
définitif ne sera remis qu'en fin d'année. La Commission estime que les
lois Galland et Royer-Raffarin ont eu pour effet d'empêcher ou de rendre plus
coûteuse l'implantation de nouvelles entreprises de distribution, et ont considérablement
réduit la concurrence entre les enseignes existantes. Elles ont, d'après
ce rapport, ainsi contribué au maintien de prix élevés en réduisant
les perspectives de croissance et les embauches. L'idée serait, purement et
simplement, d'abroger ces lois. Si le volet concernant les grandes surfaces a été
largement repris dans la presse grand public,
il ne faut pas oublier qu'une telle mesure toucherait également l'hôtellerie
et la restauration. Nous sommes aussi dans une logique de la réforme de l'urbanisme
commercial.
La présence de Jacques Attali à Lyon est donc attendue avec impatience par la
profession ?
Nous allons lancer le débat. La commission
Attali préconise la libre entrée dans le commerce de détail et l'hôtellerie.
Elle propose de supprimer les procédures d'autorisations actuelles gérées
par les Commissions départementales d'équipements commerciaux (CDEC).
Ainsi, les ouvertures de nouveaux hôtels ne seraient plus subordonnées
qu'à une seule autorisation, accordée au moment de l'obtention du permis
de construire. Or, c'est la profession qui a souhaité que, pour les hôtels
de plus de 30 chambres, il y ait un système de régulation afin d'équilibrer
le parc hôtelier en fonction
de
l'offre et de la demande. L'éclairage de Jacques Attali s'inscrit au nom de
l'emploi et du pouvoir d'achat. Tout dépend où l'on place l'entreprise.
Jean-Pierre Raffarin s'est toujours battu pour la défense du petit commerce,
de la petite entreprise.
Dans
quel esprit ce rapport a-t-il été demandé ?
La Commission européenne voit d'un mauvais
oeil une partie de la législation française qui est en contraction avec
les principes de liberté d'installation et de libre prestation de services.
Bien sûr, nous devons changer des choses. Simplement, pour nous, un système
sans contrôle, sans garde-fous, ne peut que mener au développement anarchique.
Parallèlement, ce rapport penche pour un renforcement de la concurrence au
bénéfice du consommateur et veut rendre possible les actions de groupe
pour les consommateurs. Là-dessus, la commission Attali est on ne peut plus
claire : il faut, d'après elle, établir une concurrence efficace, ce qui
permettrait de libérer tout le potentiel de l'économie française
en matière de création d'emplois, de baisse des prix et de soutien à
la croissance. Je pose la question, qu'est-ce qu'une concurrence efficace ?
zzz74v
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 3053 Hebdo 2 novembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE