du 9 octobre 2008 |
L'ÉVÉNEMENT |
PREMIÈRE FÊTE DE L'APPRENTISSAGE À PARIS
À l'initiative de Didier Chenet, le CFA Médéric au coeur de l'événement
Plusieurs milliers d'apprentis européens étaient réunis vendredi 3 octobre au Palais omnisports de Paris-Bercy pour fêter leur filière et apporter leur témoignage. Pour les apprentis du centre de formation parisien, présidé par le chef de file de la rue de Gramont, le challenge a consisté dans l'élaboration et le service du cocktail VIP qui a clôturé l'opération. Quelque 500 invités de marque étaient attendus.
Sylvie Soubes
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L'événement est de taille. Accueillir plusieurs milliers d'apprentis européens sur deux jours et les réunir au Palais omnisports de Paris-Bercy, en présence de plusieurs ministres, de grands dirigeants d'entreprises et de nombreuses personnalités institutionnelles. Cette "première rencontre européenne des apprentis" a été souhaitée par Hervé Novelli, secrétaire d'État chargé du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et Moyennes entreprises, du Tourisme et des Services. Lui-même issu de cette filière. Et soutenu par Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi. Leur objectif : mettre en valeur l'apprentissage et booster la mobilité des jeunes hors des frontières. Deux sujets auxquels la profession est particulièrement attachée, et pour lesquels Didier Chenet, président du Synhorcat et président du CFA Médéric à Paris, bataille depuis longtemps. Pour le patron de la rue de Gramont, la participation des apprentis de l'hôtellerie et de la restauration allait être aussi le plus beau des challenges. Sur scène d'abord, avec, sous les projecteurs, l'intervention de Basile Guiltat, en bac pro, actuellement dans les cuisines du Ritz à Paris. Toutes les caméras européennes ont été, durant quelques minutes, braquées sur ce garçon de 18 ans, sorti major des Meilleurs apprentis de France. "C'est un gamin fabuleux, qui a été un porte-parole génial pour les jeunes du secteur", s'est félicité avec enthousiasme Didier Chenet, entouré dans les tribunes par des apprentis du secteur, venus en tenue professionnelle comme les futurs sommeliers, visiblement heureux de participer à la fête. En coulisses, une autre gageure s'est jouée : la mise en place du cocktail VIP par des élèves et des formateurs du CFA Médéric, aidés par une vingtaine de jeunes en alternance à Ferrandi (Paris). 500 invités prévus.
En coulisses
Réquisitionnés
pour l'aventure : des bacs pro et BTS. Et 7 professeurs, aussi fiers et inquiets
que leurs recrues. 7 h 30
: Richard Muscatel, directeur
du CFA Médéric et 2 membres de l'école, Louis Belengri et
Mohamed El Majd, veillent à l'intendance. Distribution des badges
'techniques' nécessaires pour traverser les zones sécurisées, explication
des lieux et rappel des lignes directives. Les buffets vont être dressés
dans une salle un tantinet austère, tout en béton. "Lui donner une
âme ne sera pas facile", lâche un technicien du site. Des apprentis
fleuristes vont aider à la tâche.
8
h : "Ça démarre,
les tréteaux d'abord, lance Roland Le Doré, professeur à
Médéric d'une voix forte. Il faut aussi 3 BTS pour dresser l'accueil
dans la loge d'honneur. Qui vient ?" Des jeunes filles lèvent la main.
"C'est parti." Dans le village VIP, l'animation bat son plein. Niveau 2,
un buffet central et 4 autres buffets sont installés, le tout en forme de fer
à cheval. Christophe Bouffard, chef de travaux, distribue les rôles.
"Les boissons, en buffet 3 et 4… J'ai besoin de tous les garçons
pour décharger. Allez, on
me suit." Direction porte 38, où un camion les attend. La veille, les sections
traiteur et pâtisserie de Médéric ont assuré la production.
"Nous devons maintenant finaliser", rythme Olivier Belloir, responsable
pâtisserie. "Attention à ne rien faire tomber", lance-t-il à
un groupe d'apprentis dont c'est le baptême du feu. Les chariots et les diables
roulent jusqu'à la salle dans un va-et-vient vite rôdé. Sébastien
Vanbeselaere (3e au Bocuse d'or Europe 2008) et son équipe se
sont emparés de l'espace central. L'horloge tourne. Décartonnage, déconditionnement,
apprêtage des canapés, cuillerées gourmandes, petits-fours, barquettes,
verrines salées et sucrées… Parallèlement aux préliminaires
de dressage, une haie d'honneur se prépare. Des jeunes des branches salle et
cuisine, portant gants blancs, plateaux ronds, coupes de champagne et salés
froids, seront en première ligne à l'entrée des convives. Aie !
Tout le monde n'avait pas prévu cet aspect 'protocolaire' du métier. "Quelqu'un
n'a pas une paire de chaussures à talon en stock, taille 39 ?", s'égosille
une jeune femme dont les baskets - même sombres - posent problème.
10
h 30 : montages et assemblages
sont terminés. "On est dans le timing", constate avec satisfaction Richard
Muscatel, qui vient de négocier avec le catering de Bercy un endroit pour que
les jeunes puissent déjeuner tranquillement avant le dressage définitif.
"On ne va pas manger maintenant !", s'exclame un apprenti. "Mais
si le cocktail débutera entre 12 h et 12 h 30. À 11 h 30, vous devez
être à votre poste", sourit un professeur. D'ici là, panier
pique-nique puis habillage. "Et aucune possibilité d'aller cloper dehors",
grogne une grappe de fumeurs invétérés. Les cordons de sécurité
interdisent désormais tout aller-retour avec l'extérieur. La pause sandwiches
a quand même du bon. "Je me suis levé à 5 heures ce matin,
et je n'ai pas pris le temps de déjeuner", avoue un garçon qui a
déjà revêtu la veste noire et la chemise blanche de circonstance.
Les esprits se détendent, le rire reprend ses droits avant le dernier round.
Peu avant les douze coups de midi, toutes les pièces, tous les produits, toute
la verrerie sont à leur juste place. Les professeurs donnent les ultimes
consignes, les jeunes se murmurent une dernière fois la composition du buffet,
le nom des vins servis. Au cas où… Puis le directeur du CFA Médéric
réunit ses troupes. Briefing paternel. "C'est beau ce que vous avez fait.
Ça va marcher, et ça sera grâce à vous." Bien vrai.
Durant le cocktail, Hervé Novelli a rappelé qu'à ses yeux "l'apprentissage,
c'est l'emploi". 7 apprentis sur 10 trouvent effectivement aujourd'hui un travail
dès la fin de leur apprentissage. Ajoutons à cette statistique qu'il
y a de fortes chances que la totalité des jeunes qui ont concocté et servi
le cocktail VIP de Bercy soient engagés dès la fin de leurs études.
Applaudissements.
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L'Hôtellerie Restauration n° 3102 Hebdo 9 octobre 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE