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du 5 avril 2007
VIE PROFESSIONNELLE

TABLES RONDES AU CONGRÈS DE LA CONFÉDÉRATION

L'avenir des très petites entreprises : travailler plus pour gagner moins ?

Poitiers (86) Mise en avant des spécificités et des difficultés des très petites entreprises du secteur de l'hôtellerie-restauration, qui n'ont pas plus de 4 salariés, couple d'exploitants y compris, mais qui représentent la grande majorité des entreprises du monde rural.


Jean-François Girault, Éric Baudoin, Philippe Paillet et Sébastien Goudey.

Mardi 27 mars, la 2e journée du congrès de la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie à Poitiers était studieuse. Au programme : 4 tables rondes qui portaient sur des sujets cruciaux permettant aux délégués de participer en échangeant leurs points de vue. 'Comment faire face à la réglementation du tabac ?', 'Transmission du savoir et promotion de nos métiers', 'TVA, charges sociales et santé de nos bilans', 'Tourisme : outil du développement rural'.
Même si les sujets étaient graves, l'humour n'en était pas moins présent. François Effling, réélu à la tête des saisonniers, a présenté chacune de ces tables rondes par un petit sketch. Mettant en scène un client qui ne pourrait bientôt plus fumer sa cigarette avec son petit noir dans son bistrot de campagne. Ou l'évolution des normes en matière d'hygiène, qui conduira le cuisinier à s'habiller comme un véritable chimiste, pour ne plus laisser apparaître le moindre millimètre de peau.

De très petites entreprises fortement touchées
Philippe Paillet, président de la Fédération des centres de gestion agréés, invité à participer aux débats, est venu présenter les résultats de l'étude qu'il a effectuée spécialement pour ce congrès en examinant un peu plus de 30 000 liasses fiscales d'entreprises du secteur de l'hôtellerie-restauration sur une période de 4 ans, soit de 2002 à 2005.
Premier constat réalisé par Philippe Paillet sur cette période : le chiffre d'affaires du secteur est passé, en moyenne, de 166 000 E à 171 000 E, soit 3,3 % d'évolution de chiffre d'affaires, cette progression étant inférieure à l'inflation…
L'Excédent brut d'exploitation (EBE), en résumé, ce qui
reste à l'entreprise pour payer son banquier et le chef d'entreprise, représentait 24 % du chiffre d'affaires en 2002 contre 22,1 % en 2005.
Principale cause de la baisse de cet EBE : l'augmentation des charges personnelles qui, en pourcentage, sont passées de 18,10 % de CA à 19,50 %, et l'augmentation des cotisations des chefs d'entreprise qui sont passées de 5,5 à 6 %.
"C'est la raison par laquelle il faut absolument que les aides à l'emploi (prime Sarkozy) puissent aussi bénéficier au chef d'entreprise, insiste Philippe Lefevre, président des restaurateurs. Ces aides sont censées compenser ce que les entreprises n'ont pas obtenu en matière de baisse de TVA. Le chef d'entreprise aurait dû bénéficier de la baisse de TVA ; on doit donc pouvoir bénéficier de cette aide." Et de rappeler que la CPIH avait été parmi la première à demander le bénéfice de cette aide pour les responsables de ces très petites entreprises. "Car dans nos très petites entreprises, le premier salarié, c'est le chef d'entreprise lui-même."

Davantage de travail pour gagner moins
Sébastien Goudey, président départemental, présente les conclusions de l'étude qu'il a effectuée sur son département (le territoire de Belfort) et parvient aux mêmes conclusions, même si son étude porte sur la période qui va de l'année 2000 après le passage à l'euro à 2005.
Il rappelle qu'en 2000 dans son département, il y avait 96 entreprises alors qu'aujourd'hui, elles ne sont plus que 52.
"Par rapport à l'effectif moyen, pour réaliser un même chiffre d'affaires, en 2000, nous avions 3,5 salariés contre 2,4 en 2005", insiste Sébastien Goudey.
Quant à la rentabilité d'une entreprise en 2000, elle dégageait en moyenne 24 000 E de résultat, alors qu'en 2005, elle ne réalisait plus que 21 000 E. Ces entreprises sont souvent tenues par le chef d'entreprise et par son épouse. En conséquence, en divisant par 2 ce résultat, cela donne à chacun un salaire mensuel de 875 E, en dessous du Smic… br> Et de conclure que le chef d'entreprise doit s'investir de plus en plus pour gagner moins.
Pascale Carbillet
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L'Hôtellerie Restauration n° 3023 Hebdo 5 avril 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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