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du 10 novembre 2005
L'ÉVÉNEMENT
RÉACTIONS EN RÉGIONS

••Alpes-Maritimes

Image catastrophique à l'étranger

Les professionnels du tourisme des Alpes-Maritimes s'inquiètent des réactions des étrangers, en raison surtout de 'l'image catastrophique' que la presse étrangère donne des incidents dans les banlieues.

• Pour Michel Tschann, président du Syndicat des hôteliers de Nice, "l'inquiétude vient surtout de l'étranger. Nous avons déjà eu des appels de Russes qui voulaient connaître quelle était la situation à Nice, et il y a malheureusement une incertitude sur d'éventuelles répercussions compte tenu qu'aujourd'hui les réservations se font de plus en plus à la dernière minute". "Le week-end qui s'annonce est un long week-end. On sait que la météo nous sera clémente, on ignore en revanche quelles seront les réactions des étrangers habitués à venir sur la Côte d'Azur, notamment de Grande-Bretagne, où la presse britannique donne une image excessive des incidents dans les banlieues", a ajouté Michel Tschann.

• De son côté, Hubert Boivin, président départemental des cafetiers, restaurateurs et métiers de nuit des Alpes-Maritimes, s'insurge contre les propos rapportés par la presse étrangère. "Parler de guerre civile, comme l'a fait la presse britannique, est un non-sens. À Nice, les incidents sont circonscrits à 2 quartiers, et on peut qualifier de normale la situation sur l'ensemble des Alpes-Maritimes." "Certes, il y a eu des commerces détruits, des voitures incendiées mais dans un périmètre situé en dehors du flux touristique. Mais c'est vrai que cette image d'un catastrophisme exagéré de la presse étrangère ne nous fera pas du bien. On va en souffrir", a précisé Hubert Boivin.

Dans les Alpes-Maritimes, une quarantaine de véhicules ont été brûlés, en 2 nuits, celles de samedi et de dimanche, principalement dans les quartiers des Moulins et de l'Ariane à Nice. Deux véhicules ont également été incendiés à Grasse. La police a procédé à plusieurs interpellations et un jeune homme de 20 ans, accusé de jet de projectiles sur les forces de l'ordre et de détention d'engins explosifs, a été mis en examen et écroué dimanche à Nice. zzz16   
Bernard Degioanni

••Auvergne

Couac sur la restauration en ville, R.A.S. dans les campagnes

• Les quartiers nord de Clermont-Ferrand se sont embrasés de samedi à dimanche avec quelques voitures brûlées et des actes de pyromanes dirigés contre une antenne de commissariat, des immeubles d'habitation. Conséquence : "La fréquentation des restaurants a diminué. Des clients se décommandent. Après avoir vu les informations, ils prennent peur et hésitent à sortir en ville", souligne Didier Müller, président de l'Umih 63 et directeur de la brasserie Maître Kanter en centre-ville.
"Mais pour l'hôtellerie, je n'ai eu aucun écho négatif. Pour l'instant, les incidents n'ont pas eu de conséquence", poursuit-il. Il évalue la baisse de fréquentation à 5-6 %.

• Ailleurs, c'est le calme plat, voire une belle arrière-saison. "La météo a plus d'influence que tout ce qui se passe actuellement. Dans les zones rurales, les week-ends d'octobre et de début novembre ont vu des fréquentations records en restauration." C'est le témoignage de Roger Béraud, président des Logis de France du Puy-de-Dôme.

• Au Sofitel Célestin à Vichy, la direction indique qu'il n'y a pas d'effet banlieue, pas d'annulation de clients étrangers, même si l'activité en octobre-novembre reste plutôt calme.

• Dans le Cantal, Jean Lavergne, hôtelier à Aurillac et président d'Interhotel, est catégorique : "Il n'y a pas eu d'impact." zzz76v   
Pierre Boyer


Didier Müller, président de l'Umih 63.

••Grand-Ouest

Les CHR non ciblés

Brest, Quimper, Lorient, Vannes, Saint-Brieuc, Saint-Malo, Angers, Laval, La Roche-sur-Yon, Alençon, Caen et surtout Nantes et Rennes ont connu ces derniers jours leurs lots d'incendies volontaires. Au total, plus de 200 véhicules incendiés.

Le Grand-Ouest est loin d'être épargné.

À l'heure actuelle, et heureusement, les nombreux dégâts ne sont que matériels : voitures, poubelles, bureaux, boulangerie, tramway à Nantes et même l'infirmerie d'une école maternelle ont subi des détériorations. La profession semble, pour le moment, épargnée.

Pas d'hôtel, de restaurant ou de café pris pour cible. Les incendies se limitent pour leur très grande majorité aux parkings des cités.

Philippe Quintana, président de l'Umih de Loire-Atlantique, n'a pas "eu de remontées concernant des établissements CHR touchés. Mais quoi qu'il en soit, je n'aime pas ça du tout. C'est clair, les gens n'ont pas envie de sortir, n'ont pas l'esprit festif. J'ai peur également que cette affaire soit attisée ou récupérée par les mouvements fascisants".

• Pas de plaintes non plus de la part des professionnels morbihannais dixit Jean-François Sérazin, président départemental de l'Umih.

• Même constat en Ille-et-Vilaine, mais Marie-Claire Galpin, hôtelière et présidente des hôteliers de l'Umih 35, remarque que "certains clients demandent où est situé notre parking et s'il est fermé".

Gilles Legendre, président du Club hôtelier de Rennes, évoque une anecdote : "Nous employons une jeune Irlandaise. Ses parents et ses amis se sont empressés de lui téléphoner, s'inquiétant des violences en France."

• Quant à la fréquentation, tous attendent plusieurs semaines afin d'évaluer un éventuel manque à gagner.
Olivier Marie  zzz36v zzz22v zzz16


Philippe Quintana, président de l'Umih 44.

••Languedoc-Roussillon

Des événements qui rappellent de mauvais souvenirs

À Perpignan, les flambées de violence des banlieues de Paris et de province rouvrent une cicatrice restée à vif : celle des batailles de rue qui ont entaché l'image de la ville au printemps dernier. Plus que l'image, certains ont porté les stigmates de ces violences pendant longtemps.

C'est le cas de José De Souza, qui se trouvait dans son restaurant le Bambino avec quelques clients le 29 mai dernier, quand il a vu déferler le groupe de casseurs qui saccageait tout ce qu'ils trouvaient sur leur passage. Quand il voit les images aujourd'hui de ces banlieues en flammes, le restaurateur compatit, comme l'ensemble de ses confrères du centre-ville de Perpignan, où la peur avait quasiment eu l'effet d'un couvre-feu, plusieurs semaines après les nuits d'émeutes. Comme bien des établissements, le Bambino de José De Souza avait d'ailleurs fermé ses portes pendant presque tout le mois de juillet : "Aucun restaurant autour de moi n'a travaillé normalement pendant les 2 mois qui ont suivi les affrontements, car nous n'avions presque plus de clients le soir, explique le restaurateur. Beaucoup avaient peur que l'on s'en prenne à leur voiture, et les gens préféraient donc aller manger ailleurs, en ayant l'esprit plus tranquille."
Heureusement, le souvenir s'est peu
à peu effacé, à la faveur d'un mois d'août particulièrement favorable pour l'hôtellerie-restauration dans la capitale catalane. Par conséquent, lorsqu'une voiture a flambé dans la cité Moulin-à-Vent dimanche dernier, les mauvais souvenirs ont resurgi. Mais sans pour autant alarmer la profession.
Pas plus qu'à Sète, Béziers, Montpellier et Nîmes, où des véhicules et des bâtiments ont également été incendiés. Mais à Perpignan mieux qu'ailleurs,
on a conscience que si la situation dégénère, il faudra sans doute beaucoup de temps pour panser les plaies.
Francis Matéo zzz16 zzz22v zzz36v


Perpignan profite toujours paisiblement des dernières douceurs de l'automne, même si beaucoup redoutent
le calme d'avant la tempête.

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L'Hôtellerie n° 2950 Hebdo 10 novembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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