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du 1er septembre 2005
L'ÉVÉNEMENT

Réactions…

< LANGUEDOC-ROUSSILLON

Christine Pujol,présidente du CRT et professionnelle de l'hôtellerie à Carcassonne (11)
"Dans notre région, l'urgence est une évidence"
Christine Pujol porte un double regard sur cette question qui conduit à une même conclusion : "Il y a urgence à clarifier une situation qui ne fait qu'empirer au détriment de nos métiers." "Les raisons de s'inquiéter sont multiples, à commencer par le manque de professionnalisme de particuliers qui se lancent dans l'hébergement sans en connaître les règles, et surtout sans être confrontés aux mêmes contraintes, de sécurité notamment, que nous. Ensuite, plutôt que d'aider au développement des chambres d'hôte ou des résidences de tourisme, pourquoi ne pas consacrer du temps et des financements à la rénovation et à la transmission d'établissements hôteliers anciens, absolument nécessaires au maintien d'une activité économique et touristique dans certains secteurs géographiques ?" Dans une région où ces formules se développent avec régularité, Christine Pujol reconnaît cependant que certaines sont nécessaires, dans des zones de l'arrière-pays en particulier, où il n'est pas possible d'assurer la rentabilité d'un hôtel. "Mais encore faut-il que cela soit le fruit d'une politique réfléchie et que les structures aidées répondent à des objectifs précis en matière de développement touristique.
Par contre, je suis absolument contre ces chambres d'hôte que l'on voit aujourd'hui se développer dans les villes. Et si l'on justifie leur présence par la qualité architecturale ou la décoration, mieux vaut aider l'hôtellerie traditionnelle à
se moderniser."
Jean Bernard
zzz74v

Jacques Mestre, président régional de l'Umih et restaurateur à La Grande-Motte (34)
Un ras le bol virulent
"Mes collègues sont excédés par cette prolifération d'un paracommercialisme que les politiques, comme les administrations, autorisent. Ce n'est
plus supportable ! Mais le problème de l'hébergement n'est pas le seul. Comment voulez-vous que je réagisse lorsque je vois certains vignerons, dont je vends les produits dans mon restaurant, faire à manger chez eux !
Ce n'est pas leur métier d'autant que nous ne sommes pas sur un pied d'égalité en matière d'hygiène comme fiscale. Il faut aider certains secteurs de notre économie, et c'est pour cela qu'on a autorisé le développement des gîtes et des fermes-auberges mais cela ne doit pas se faire au détriment des autres."
Et le professionnel, qui ne manque pas de tempérament, de conclure : "C'est à se demander si on ne cherche pas à se débarrasser de nous. Mais si tel est le cas, il faut nous le dire et nous arrêterons d'investir dans nos entreprises et de créer des emplois."

J. B.

Jacques Hitzgès, président de l'Upihm de Moselle
"Nous sommes déjà en surcapacité d'accueil"


Jacques Hitzgès évoque la concurrence déloyale imposée par les chambres d'hôte et résidences de tourisme.

Avec Jacques Hitzgès (président de l'Union professionnelle de l'industrie hôtelière de la Moselle), André Daguin dispose d'un soutien indéfectible.
"Nous sommes tout à fait d'accord avec les propos tenus par le président de l'Umih, assure Jacques Hitzgès.
Aujourd'hui, le problème est qu'en matière de chambres d'hôte et de gîtes ruraux, il existe autant d'officiels que de sauvages." Dans la région, l'Upihm avait déjà tapé du poing sur la table il y a quelques semaines (lire
L'Hôtellerie Restauration2937 du 11 août), en dénonçant les trop nombreux projets d'installation d'hôtel.
"Nous sommes déjà en surcapacité d'accueil", tonnait Jacques Hitzgès. La prolifération des chambres d'hôte ne fait donc qu'ajouter au malaise de la profession. À demi-mot, le président de l'Upihm évoque une concurrence déloyale : "Beaucoup de ces structures ne répondent pas aux normes de conformité, notamment en matière de sécurité. De plus, elles n'ont pas à supporter des charges aussi importantes que
les établissements hôteliers. Nous aimerions qu'elles soient soumises aux mêmes contraintes que les professionnels de l'hôtellerie."
En matière de réglementation, Jacques Hitzgès pointe du doigt certains propriétaires
de chambres d'hôte qui ne jouent pas le jeu et servent des repas d'affaires alors qu'ils ne sont pas habilités à le faire. Toujours fidèle au président national, le responsable départemental de la Moselle estime qu'il conviendrait de "revaloriser la petite hôtellerie traditionnelle". Plutôt que d'inciter à la création de gîtes ruraux et de chambres d'hôte…  
T/JBP
zzz74v

< CÔTE D'OR

Jean-Paul Durand, président de l'Umih 21
"Une législation identique pour tous"

Propos recueillis par Axel Lenormand

L'Hôtellerie Restauration Réélu en mai, vous présentiez la lutte contre la concurrence des chambres d'hôte comme une priorité de votre mandat. Comment accueillez-vous les déclarations d'André Daguin ?
Jean-Paul Durand
Nous nous battons depuis plusieurs années en ce sens. Non que nous soyons contre les chambres d'hôte mais, comme l'a dit André Daguin, nous déplorons l'inégalité de traitement qui est faite aux hôtels. La création de chambres d'hôte est encouragée par des mesures fiscales. Par contre, leurs propriétaires n'ont aucune des contraintes qu'ont les hôteliers, notamment en matière de sécurité, de fiscalité, d'affichage des tarifs, etc.

Pensez-vous que ce sont les difficultés actuelles des hôtels qui ont amené le président national de l'Umih à évoquer le problème ?
Il y a peut-être une dimension conjoncturelle dans cela. Mais ça fait déjà 5 ou 6 ans que cette concurrence est une préoccupation pour les présidents locaux de l'Umih.

Dans votre secteur, en percevez-vous particulièrement les nuisances ?
Les hôteliers du secteur de Beaune se plaignent de cette concurrence déloyale. Il y a déjà pléthore de chambres d'hôte. En un an, 50
ont été créées dans l'agglomération beaunoise. C'est l'équivalent d'un hôtel. Et malgré les déclarations des propriétaires de chambres d'hôte, ils arrivent à un taux de remplissage élevé alors que certains ont une capacité d'accueil de 40 personnes à la fois !

Qu'attendez-vous aujourd'hui ?
Si nous ne sommes pas entendus, nous n'en resterons pas là.Je le répète, je ne suis pas hostile aux chambres et tables d'hôte. Ce que je souhaite, c'est une législation identique pour tous. zzz74v

< CENTRE

Alain, Lévesque, président de l'Umih Centre et hôtelier à Amboise (37)
"À mêmes prestations, mêmes impositions"
Alain Lévesque est directement confronté à la concurrence des chambres d'hôte.
"Ce n'est pas un phénomène nouveau, explique-t-il, mais qui est en encore en développement, en campagne mais aussi de plus en plus dans les villes." Pour autant, Alain Lévesque ne veut pas déclarer une guerre totale : "C'est un phénomène de société, de mode, qui répond à des besoins nouveaux. Nous n'avons rien contre les chambres d'hôte. Cela dit, à mêmes prestations, mêmes impositions, mêmes normes, mêmes contraintes.
Dans la région, les chambres d'hôte ont atteint le seuil des 4 000 lits (et 3,8 % des séjours), soit près de 10 % de la capacité hôtelière. "
Face à cette concurrence déloyale, Alain Lévesque rappelle que le rapport Radelet "qui doit dormir dans un tiroir" contenait d'excellentes propositions. "Tout est là, insiste-t-il.
Il suffit simplement d'avoir la volonté politique d'appliquer ce rapport." L'une des premières mesures pourrait être d'harmoniser la tutelle et de ramener les chambres d'hôte sous la coupe du ministère du Tourisme et non plus de l'Agriculture. Ou encore d'inscrire ces activités au registre du commerce. Le président régional de l'Umih en appelle aussi aux collectivités, notamment pour les aides apportées aux chambres d'hôte : "Nous fournissons 80 % des emplois du tourisme, mais sous prétexte d'aménagement du territoire ou du développement du milieu rural, ces séjours privés sont privilégiés. C'est injuste et inefficace socialement." Alain Lévesque plaide donc pour une harmonisation totale, "et s'ils sont meilleurs que nous, et bien bravo pour eux et tant pis pour nous !".
Jean-Jacques Talpin

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L'Hôtellerie Restauration n° 2940 Hebdo 1er septembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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