L'Hôtellerie Restauration No 3421 - page 3

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:
des bandes
quartier
Le square jouxtant le
Bistrot Urbain est en effet
occupé par des gens du
voyage avachis sur des
fauteuils de bistrot à la
provenance incertaine. La
pelouse a triste mine avec
ses matelas abandonnés
et ses bouteilles d’alcool
vides. Le propriétaire de
l’un des bars voisins est
victime de nombreuses
nuisances :
“Pour protéger
sa terrasse,
explique
Samuel Urbain,
il a tenté
de la délimiter avec des
grosses jardinières mais, en
pleine journée, certains s’en
servent d’urinoir. Même en
présence de clients attablés !
Le matin, il trouve des
excréments dans ses fleurs.
Nous sommes livrés à
nous-mêmes. La police
ne se déplace plus. Alors,
à l’initiative de l’Hôtel de
Bordeaux, adhérent de
l’Umih 75, nous avons saisi
le syndicat, en désespoir
de cause [lire ci-dessus,
NDLR]”.
“Sentiment
d’impunité”
Le patron liste les troubles
subis :
“Le pain est volé dans
les corbeilles, je ne peux pas
laisser une table dressée en
terrasse sans convives car
les couverts seront dérobés.
Mes clients se font insulter
par les mendiants, surtout
quand ils ne donnent
rien. L’un d’eux s’est même
fait gifler. Deux fois par
semaine auminimum, je
dois remplacer des plats
car les voltigeurs du square
Satragne se servent à
l’arrachée dans les assiettes.
Parfois, ils se saisissent de
bouteilles pour boire au
goulot. Un de mes clients
s’est fait cracher dessus en
récupérant une bouteille.
Ces jeunes deviennent
violents car ils ont un
sentiment d’impunité.
Tout cela vamal finir.”
Entre colère et lassitude,
Samuel Urbain reconnaît
n’avoir jamais craint pour
son intégrité physique et
reste optimiste grâce à
l’implication de l’Umih :
“Ce
qu’il y a de plus incroyable,
c’est que j’ai ouvert il y a six
mois une deuxième affaire
au 12 de la rue du Paradis,
à 80mètres de la première,
et il n’y a aucun problème
là-bas !”
FRANÇOIS PONT
angle
L’Umih 75 en appelle
aux autorités
Gérard Cros
est vice-président de l’Umih 75,
syndicat qui se mobilise pour les restaurateurs du
quartier en proie au désarroi.
L’Hôtellerie Restauration :
Comment avez-vous eu
connaissance de la détresse des restaurateurs du
quartier ?
Gérard Cros :
Nous connaissions le problème des
mendiants non violents, des vols dans le métro mais
pas aux terrasses des cafés et restaurants. Nous
avons été surpris de l’ampleur du phénomène.
L’augmentation des incivilités et de l’insécurité
envers les restaurateurs est-elle notable ?
Dans certaines parties du X
e
arrondissement, il s’agit
plutôt d’une explosion.
Comment expliquer ce constat ?
La proximité des gares, fréquentées par les touristes
avec d’importants flux de passagers, mais aussi
la présence d’espaces - jardins et parcs - propices
au camping sauvage. On pourrait aussi évoquer
le déplacement de la délinquance du métro vers
les terrasses de café et le manque d’effectifs de la
police.
Combien de professionnels vous ont contacté ?
Une trentaine.
Quelle action avez-vous engagée ?
Nous avons écrit au maire et au préfet. Nous
avons rencontré la police, une association de
quartier, et sommes allés sur place. Nous espérons
le renforcement des effectifs de police et la
neutralisation provisoire de certains espaces dits
‘verts’ qui concentrent les problèmes.
Samuel Urbain
, dans son
restaurant.
L’Assemblée nationale vote
l’augmentation du plafond
de la taxe de séjour
œ
Les députés ont adopté le texte relevant le barème et
créant une nouvelle tranche pour les palaces.
œ
Ils ont également approuvé un amendement organisant
sa collecte par les sites intermédiaires en lieu et place des
loueurs.
L
e 14 novembre, les députés ont
adopté le relèvement de la taxe de
séjour.
“Cette taxe existe déjà, elle
demeure facultative. Les communes
sont libres d’appliquer les plafonds
ou non”,
a rappelé le secrétaire d’État
au Budget,
ChristianEckert
, devant
l’hémicycle. Le nouveau barème est
le suivant : 0,75 € par personne et
par nuit pour les hôtels non classés et
les 1 étoile, 0,90 € pour les 2 étoiles,
1,50 € pour les 3 étoiles, 2,25 € pour
les 4 étoiles et 3 € pour 5 étoiles. Pour
les palaces, jusque-là assimilés par la
taxation aux 5 étoiles, une nouvelle
case a été créée fixant le montant
plafond à 4 €.
“Les amendements déposés par un
certain nombre de députés de gauche
prévoyant de taxer davantage les
hôtels 4 et 5 étoiles et les palaces
n’ont pas été adoptés. Par ailleurs,
l’Assemblée nationale a augmenté
le montant de la taxe de séjour
pour les meublés touristiques en la
portant de 40 à 75 centimes d’euro”,
souligne le Groupement national des
indépendants (GNI).
“Il est surtout
à noter que les députés ont adopté un
amendement organisant la collecte
de la taxe de séjour par les sites
intermédiaires en lieu et place des
loueurs. Avec cet amendement, nous
nous donnons les moyens d’exiger
des loueurs de meublés touristiques
qu’ils s’acquittent enfin de la taxe de
séjour à laquelle ils échappaient en
toute illégalité,
a commenté
Didier
Chenet
, président du Synhorcat et
coprésident du GNI.
J’ose y voir le
début d’un véritable encadrement
de ces meublés touristiques et la
fin programmée d’une concurrence
déloyale pour les hôteliers. Il faudra
poursuivre dans cette direction et
exiger des loueurs qu’ils s’acquittent
des mêmes charges que nous.”
“Justice fiscale”
Pour l’Umih,
“inscrire dans la
loi l’équité sur la taxe de séjour
pour tous les types d’hébergements
marchands, et notamment la
location d’appartements entre
particuliers, est une mesure de
justice fiscale. C’est une nouvelle
pierre dressée pour lutter contre
la concurrence déloyale dont sont
victimes nos établissements. Les
mêmes règles doivent être appliquées
à tous les acteurs de l’hébergement
marchand professionnel. À l’instar
des décisions prises à New York,
San Francisco, Barcelone, Madrid
ou Berlin, l’Umih continuera à
travailler avec le Gouvernement
pour l’interdiction de la location à la
nuitée en imposant unminimumde
six nuitées”,
a déclaré
RolandHéguy
,
président confédéral du syndicat. S’il
est certain que l’appel à l’équité de la
profession a été entendu, le dispositif
demande des précisions, notamment
quant à sa mise en place. À quel
moment les sites vont-ils percevoir
l’argent de cette taxe et quand vont-
ils le reverser aux collectivités ? Des
notions qui pourraient peut-être
bénéficier à ces sites si les textes
ne prévoient pas un encadrement
juridique précis.
“Faire travailler
des sommes collectées auprès d’un
si grand nombre de meublés peut
devenir très intéressant pour un
intermédiaire privé”,
souligne un
observateur.
Retrouvez d’autres réactions sur l’augmentation de la taxe de
séjour et sa collecte par les sites intermédiaires (type Airbnb) :
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L’actualité
Pour les
palaces
(ici le K2 à
Courchevel),
une nouvelle
case a été
créée fixant
le montant
plafond à 4 €.
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