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L’actualité
Les vœux de la profession pour 2014
2014 s’annonce difficile. La profession sait qu’elle va devoir mener plusieurs combats de front et convaincre de sa pertinence.
La mobilisation devra être à la hauteur des enjeux. La profession est un secteur pourvoyeur d’emplois, elle représente une force
économique, un équilibre social. À ce titre, l’avenir doit lui appartenir.
PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE SOUBES
Vers une année de
mobilisation inévitable
Q
“Instaurer un plan Marshall pour sauver
le maximum d’entreprises”
GÉRARD GUY
, président de la CPIH
(Confédération des professionnels indépendants de
l’hôtellerie)
C’est à vous tous, chefs
d’entreprise, salariés,
fournisseurs et partenaires
que j’adresse solidairement
mes sincères et meilleurs
vœux. 2013 a été vécue
difficilement par nombre
d’entre nous, notre secteur
étant particulièrement
touché par la crise. C’est
un processus en chaîne
qui voit, avec le recul de
l’activité et la baisse du pouvoir d’achat, accroître les
difficultés financières de nos entreprises. Nous avons
fait l’amer constat que les banques ne sont plus nos
partenaires : elles nous asphyxient littéralement en
durcissant leurs conditions d’accès au crédit. 2014
s’annonce très préoccupante, dans un environnement
administratif et fiscal de plus en plus oppressif avec,
comme point de passage délicat, la hausse de la TVA.
Je forme le vœu pour 2014 d’une action syndicale unie
et d’une mobilisation renforcée des indépendants avec
la CPIH pour dénoncer les commissions excessives
des centrales de réservation en ligne, des émetteurs
de titres-restaurants et pour préparer le chantier de
l’accessibilité. Je forme le vœu que nos mobilisations
soient perçues comme des cris d’alerte et de survie. Nos
élus locaux savent que nous sommes les forces vives qui
créons l’emploi, tissons le maillage et le dialogue social.
Il y a urgence à instaurer un véritable plan Marshall
pour sauver le maximum d’entreprises et d’emplois et
éviter le tsunami social qui se dessine à l’horizon.
Je forme le vœu de construire avec les pouvoirs publics
un cadre propice au développement de tous les acteurs
de la profession et à la liberté d’entreprendre.
Q
“Nous allons garder la tête haute”
CLAUDE DAUMAS
, président de la Fagiht
(Fédération autonome générale de l’industrie
hôtelière)
Il est évident que 2014 ne
se présente pas sous les
meilleurs auspices pour
notre profession : de la
pression fiscale à la fixation
du calendrier scolaire, en
passant par la mise aux
normes d’accessibilité et
bien d’autres contraintes,
nous avons peu de raisons
d’être optimistes ! Nous
sommes une profession
de Don Quichotte. Nous luttons contre des moulins
à réglementations. Le gouffre est profond entre
le quotidien de nos entreprises et la bureaucratie
‘administrativo-réglementalo-légalo-risque zéro’ qui
nous gouverne. Mais nous allons garder la tête haute
car nous pouvons être fiers de nous. Notre profession
incarne la France auprès de la clientèle étrangère : nos
hôtels, restaurants et cafés offrent du rêve, des loisirs
et de l’évasion à nos concitoyens tout en assurant
le maillage touristique de la France. La prise de
conscience par les plus hautes autorités de l’État du
potentiel économique du tourisme en France est un
signal encourageant et je salue la qualité et le sérieux
des débats dans le cadre des assises du tourisme. Reste
à ce que la montagne n’accouche pas d’une souris…
Les hôteliers, restaurateurs, cafetiers de la France
métropolitaine et ultra-marine peuvent compter sur la
totale mobilisation de la Fagiht afin de faire entendre
leur voix.
Q
“Abordons 2014 avec espoir et détermination”
MICHEL MORIN
, président du SNRTC
(Syndicat national de la restauration thématique et
commerciale)
Une année difficile s’achève.
Elle restera empreinte de
nombreuses désillusions,
de beaucoup d’inquiétudes.
Abordons 2014 avec espoir
et détermination : le rôle du
SNRTC est d’être proactif,
de donner à chacun l’envie
de positiver, les moyens
de relever les défis et
d’atteindre ses ambitions.
J’adresse des vœux très
sincères de réussite à tous
ceux qui gardent l’esprit
d’entreprendre. Des vœux d’épanouissement à ces
femmes et ces hommes qui gardent l’envie et œuvrent
au quotidien pour faire avancer notre belle profession.
Des vœux de bonheur, de santé et de succès à tous !
Nous débutons 2014 avec une nouvelle contrainte :
l’augmentation de notre taux de TVA. Cette participation
à l’effort collectif va nous affaiblir, mais nous résisterons.
De nombreux défis nous attendent en 2014. Nous les
relèverons. De grands débats et de nombreux combats
surviendront. Nous y participerons. Dans un contexte
économique difficile, face à des pressions fiscales et
réglementaires fortes, à une exigence grandissante de
nos clients, nous devons rester mobilisés et vigilants.
Nous devons garder l’envie d’avancer, sans jamais être
résignés. Souhaitons que 2014 soit l’année du sursaut,
que nos entreprises renouent avec la croissance, qu’elles
retrouvent des perspectives d’investissement, que notre
secteur redevienne pourvoyeur d’emplois, renforce son
attractivité et reste ce formidable ascenseur social pour
la jeunesse de notre pays. Que cette année 2014 soit
généreuse, gourmande et riche !
Q
“2014 se présente
comme un combat”
DIDIER CHENET
,
président
du Synhorcat
(Syndicat national des
hôteliers restaurateurs,
cafetiers et traiteurs)
En 2014, je fais le vœu
d’une profession unie
et forte pour affronter
la crise et en sortir
vainqueur !
Je souhaite à tous les
adhérents du Synhorcat, à tous nos professionnels de
faire preuve de beaucoup de courage, d’acharnement
et bien sûr de professionnalisme pour surmonter une
année qui s’annonce particulièrement difficile. En
2014, le Synhorcat se devra donc d’être encore plus
présent à vos côtés. Nous serons là aussi pour mener
notre travail de lobbying, pour obtenir la stabilité
fiscale que réclame notre activité et ajuster les normes
existantes à la réalité de nos entreprises, qu’il s’agisse
de l’accessibilité, des allergènes...
Nous travaillerons pour donner plus de sécurité à
nos professionnels, comme en matière de terrasse.
Nous veillerons à faire encadrer les nouvelles formes
d’activité qui se sont développées au mépris des règles
auxquelles nous sommes contraints, comme les
meublés touristiques. Nous poursuivrons notre effort
de moralisation d’internet en faisant abolir
les clauses illicites imposées par les OTA [agences
de réservation en ligne, NDLR] et en encadrant
obligatoirement les avis postés sur la Toile. Nous nous
attacherons à promouvoir davantage
nos activités, qu’il s’agisse des normes hôtelières
ou du fait maison, pour ne citer que cela. Enfin, nous
continuerons à attirer de nouveaux talents, à les fidéliser
grâce à un dialogue social innovant. 2014 se présente
comme un combat. Nous ne le fuirons pas, nous
l’affronterons et nous gagnerons ensemble. C’est mon
vœu. Je m’appliquerai à l’exaucer pour vous, avec vous.
Q
“Appeler à la solidarité face à l’adversité”
ROLAND HÉGUY
, président de l’Umih
(Union des métiers et des industries de l’hôtellerie)
Ce que l’on peut avant
tout souhaiter, c’est que les
entreprises retrouvent
du souffle et que ceux
qui les dirigent gardent
leur énergie intacte.
Dans un pays où l’excès de
fiscalité prend le pas sur
la politique économique,
ce sont évidemment des
espoirs difficiles à réaliser.
Ceux qui nous gouvernent
sont pourtant les seuls à
ne pas comprendre que trop d’impôt tue les
entreprises. Dans un environnement aussi peu
favorable, je salue la ténacité des chefs d’entreprise.
Je profite de ces vœux 2014 pour leur rendre hommage.
En plus de leur courage, les cafetiers, hôteliers,
restaurateurs et discothécaires devront redoubler de
créativité. Cette année 2014 va débuter avec les assises
du tourisme. L’Umih, c’est une conséquence de notre
représentativité, sera dans toutes les commissions,
nationales comme locales. Elle y fera des propositions
constructives pour que ces assises soient l’amorce
d’une vraie reconnaissance de nos métiers dans
l’économie. Et c’est seulement si cet objectif est atteint
que l’on pourra dire que ces assises ont servi à quelque
chose. Cette nouvelle année sera aussi l’occasion de
grandes mobilisations, qui dépasseront le cadre de nos
professions. Je crois surtout que ces temps troubles
doivent rapprocher nos professionnels, les appeler à
la solidarité face à l’adversité. Plus que jamais, je crois
à l’action collective. Alors, que 2014 soit une année
unitaire et mobilisatrice.