Les Lodges de Babylone, le luxe en pleine forêt

Christèle Chulot et Fabien Chérel connaissaient bien leur sujet. Une expérience cumulée dans des hôtels de luxe leur a donné une approche du marché qu'ils souhaitaient développer dans leur propre établissement. "Nous voulions travailler dans le secteur du luxe, mais il y a beaucoup d'hôtels très haut de gamme dans la zone proche de Genève et d'Evian où nous souhaitions nous établir. Nous avons donc réfléchi pour trouver un positionnement différent." Le déclic vient lors d'un séjour en gîte, loin de tout. "C'était trop rudimentaire, mais je savais que les clients recherchaient cette authenticité."

Le projet s'affine : des lodges perchés dans les arbres, luxueux et raffinés, avec jacuzzi privatif et terrasse à plus de 6 mètres de haut. L'établissement ne souffre d'aucune concurrence :"Aucun palace Genevois n'offre cela." La suite est beaucoup plus compliquée. Le dossier de financement est bien ficelé mais il faut compter avec l'administration française. "Il a fallu trouver un lieu loin de tout en forêt et se battre avec les administrations." L'épreuve du permis de construire prend plusieurs années, car une forêt est inconstructible sauf si la destination du bâti est à but touristique.


Un positionnement différent

Enfin, il y a deux ans, les Lodges de Babylone - en référence aux jardins suspendus - ouvrent leurs portes. Le succès est immédiat. Les sept lodges affichent souvent complets et une clientèle d'habitués s'installe. Autre atout de poids, le restaurant séduit beaucoup. Là encore, le choix du chef a été déterminant. Luc Pasquier, chef français installé à New York depuis trente ans, souhaitait revenir en France. "À la soixantaine, je voulais continuer ma carrière en France, dans un coin tranquille." Du bio, des produits frais, du fait maison et le restaurant est lancé. "Il faut de la souplesse avec une clientèle haut de gamme." En répondant par exemple à la demande de végétaliens stricts ou à celle de plats savoyards sans fromage, ni charcuterie, etc. Aux Lodges de Babylone, le téléphone ne passe pas. "Nous avons dû, à la demande de la clientèle, installer le wifi et la télévision. Ce positionnement est un atout. Nous avons d'excellents rapports avec les palaces de la région qui nous adressent des clients. Notre succès doit beaucoup à notre différence."