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Écoles-Formation
Journée de mobilisation de la filière technologique :
“Nous n’avons pas été assez entendus”
Mardi 13 janvier, plus d’une dizaine de lycées hôteliers étaient mobilisés, notamment pour
repousser à 2016 l’entrée en vigueur de la réforme du baccalauréat technologique hôtellerie-
restauration.
Le ministère doit entériner le texte le 15 janvier.
L
e 6 janvier dernier, la grève du
lycée d’Occitanie à Toulouse avait
créé bien des remous, avec la
création d’un collectif anti-réforme
du baccalauréat technologique en
hôtellerie-restauration et une pétition
en ligne qui avit recueilli en quelques
jours près de 7 000 signatures.
L’établissement appelait aussi les
82 lycées possédant une filière
technologique à la mobilisation, le
13 janvier dernier, pour une journée
nationale de grève. Plus d’une dizaine
d’établissements ont suivi cet appel
(Marseille, Toulouse, Chamalières,
Lourdes, Sisteron, Orvault,
Castelsarrasin, Nice, Soissons,
Illkirch…). Certains avaient déposé
un préavis de grève, d’autres ont fait
sans. Dans chaque établissement,
le mouvement a été initié soit par
des élèves, soit par des enseignants
des disciplines cuisine, restaurant
et hébergement.
“Nous ne sommes
pas contre la réforme,
indiquent-ils à
l’unanimité.
Nous contestons [le fait]
d’avoir eu seulement quinze jours
pour apporter nos remarques sur la
grille horaire. Ce laps de temps est
très court. Nous n’avons pas été assez
entendus. Nous demandons donc que
cette réforme soit repoussée à la rentrée
2016, pour une meilleure concertation
de tous les acteurs.”
Au lycée Alexandre Dumas d’Illkirch
(67), le restaurant d’application était
fermé le 13 janvier.
“Nous avons
prévenu les clients la veille. Ce sont
les enseignants de cuisine, salle et
hébergement qui n’assurent pas les
cours. Mais nous étions en réunion
pour faire un courrier indiquant nos
contestations auministère
, indique
le professeur de restaurant
Laurent
Cathala
.
Nous souhaiterions avoir une
vision globale des programmes sur les
trois ans pour nous prononcer [seul
le programme de la seconde spécifique
est aujourd’hui disponible, NDLR].
Nous contestons la baisse des heures
de langue, des stages et des travaux
pratiques. Nous ne sommes pas contre
le changement, et d’ailleurs nous
félicitons l’inspection générale pour
son soutien à la filière technologique
auprès du ministère.”
À Sisteron, il
s’agit d’un mouvement de 80 élèves
“en colère”,
en bac technologique.
“Pourquoi diminuer les semaines de
stage ? Nous apprenons davantage
sur les gestes professionnels et le
métier en stage qu’en cours. Si on
se mobilise, ce n’est pas pour nous
qui sommes actuellement en cours,
mais pour les nouveaux arrivants”,
explique
Mélyssa Calvi
, une élève.
À Toulouse, d’où le mouvement
est parti, les enseignants se sont
retrouvés en assemblée générale,
avant de manifester dans les rues de
la ville. À Chamalières, 250 jeunes
et enseignants étaient mobilisés
et quelque 200 jeunes à Marseille.
Seront-ils entendus ? Réponse le
15 janvier, date à laquelle le texte de la
réforme doit être acté par le ministère
de l’Éducation nationale.
HÉLÈNE BINET
L’UMIH RÉCLAME DAVANTAGE D
À Chamalières, les manifestants demandent que la réforme du baccalauréat technologique
hôtelier soit repoussée à 2016.
L’Umih, dont deux dirigeants,
Michel
Bédu
et
Christian Navet
, ont participé
aux travaux de la 17
e
commission
professionnelle consultative (CPC),
réclame davantage de concertation
dans la mise en place de la réforme
du baccalauréat technologique.“
Au
regard des enjeux de la rénovation
pour la filière et la profession, il
semble indispensable pour notre
organisation que la concertation avec
les enseignants se poursuive en y
associant les professionnels de l’Umih ;
et en conséquence reporter l’entrée
en vigueur du nouveau bac STHR à
septembre 2016, soit un an après la
date envisagée par l’Éducation nationale.