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du 27 septembre 2007
NO SMOKING

Êtes-vous prêts pour appliquer l'interdiction de fumer dans votre établissement en janvier 2008 ?

THIERRY KROMPHOLTZ, THIERRY SAVEURS ET CUISINE, METZ (57)
"Nous avons voulu habituer la clientèle"
"Nous sommes passés en mode non-fumeurs il y a plus de six mois déjà, dans toutes les salles. Nous avons en effet souhaité anticiper l'entrée en vigueur de l'interdiction de fumer et habituer notre clientèle à ce nouveau fonctionnement. Pour ce faire, nous avons disposé sur les tables le message suivant: 'Les saveurs sont fragiles, merci de vous abstenir de fumer'. Les retours sont positifs, y compris parmi les fumeurs."
JBP

CHRISTIAN ZAMPERINI, LA GUINGUETTE DU PONT DE VICQ, LE BUISSON DE CADOUIN (24)
"L'interdiction sera très difficile à imposer dans les petits villages"
"Je suis prêt. Et franchement, pour la santé, c'est une bonne chose. De toute façon on ne pourra pas faire autrement que d'appliquer l'interdiction", indique Christian Zamperini, non-fumeur et propriétaire de cette délicieuse guinguette, bar et restaurant, en bord de Dordogne. Et de préciser , "Depuis plusieurs mois, j'ai enlevé les cendriers sur les tables. Et je constate que beaucoup de mes clients gros fumeurs, ont, à ma grande surprise, arrêté de fumer. Cela dit, l'interdiction sera très difficile à imposer dans les petits villages. C'est pourquoi, nous étions à Dax avec l'Umih pour tenter da faire bouger les lignes, obtenir des dérogations pour certains établissements. Mais on sait très bien que cela n'aboutera pas.
B. D.

JULIEN, RESPONSABLE DE SALLE, CHÂTEAU DES VIGIERS (GOLF & COUNTRY CLUB, MONESTIER (24)
"Nous avons progressivement habitué nos clients"
Dans cet établissement de prestige, l'interdiction de fumer est déjà en partie appliquée. "Ici, on a choisi de prendre les devants, explique Julien, responsable de salle. De toute façon, nous n'avons pas le choix. Aussi, nous avons progressivement habitué nos clients à cette échéance. L'établissement ne vend plus ni cigares, ni cigarettes. Et si le fumoir situé dans le château reste encore un espace dédié aux fumeurs, l'interdiction est totale dans le restaurant gastronomique Les Fresques. Et la brasserie Le Chai ne dispose plus que de trois tables fumeurs. Une disposition mise en place dès janvier 2007 pour prendre de l'avance." 
B. D.

CAMILLE PASTORET, LE PETIT COMPTOIR, NARBONNE (11)
"Mes clients semblent très bien accepter cette nouvelle situation"
"Jusqu'à la fin de l'année j'ai deux salles, l'une de 12 couverts, réservée aux non-fumeurs et une autre, de 35 places, pour les fumeurs. Au 1er janvier, tout mon restaurant sera non-fumeurs. Mes clients semblent très bien accepter cette nouvelle situation et à les écouter, ils n'expriment pas trop de réticences. Nombreux sont ceux qui disent comprendre et accepter cette interdiction. Désormais, dès le début de l'année prochaine, celles et ceux qui voudront fumer seront obligés de sortir. Oui, je suis prêt et je pense que c'est une bonne chose.
R. F. zzz22v

CHRISTOPHE AUBISSE, LE VANTEAUX, LIMOGES (87)
"Les clients ont parfaitement compris le message"
"Nous nous y préparons depuis deux ans, en réduisant les espaces réservés aux fumeurs, et en incitant avec diplomatie notre clientèle à se comporter différemment." Christophe Aubisse, chef et propriétaire du Vanteaux (Bib Gourmand 2007), accorde désormais une dizaine de places fumeurs dans la salle bar de son établissement, avant de supprimer celles-ci définitivement. Il encourage ses clients à s'en griller une' sur le parking privé de son restaurant, entre poires et fromages.
"Je n'ai rencontré jusque-là qu'un seul irréductible faisant un miniscandale, mais pas plus, dévoile-t-il. Nous avons expliqué dans la douceur les termes d'une loi à laquelle nous ne pouvons déroger, et les clients ont parfaitement compris le message. Nous estimons que 80 % des habitués fumeurs ont changé d'attitude, avec le sourire."
J.-P. G.

PHILIPPE GIRARDON, DOMAINE DE CLAIREFONTAINE, CHONAS-L'AMBALLAN (38)
"Je ne mettrai pas un gendarme derrière chaque porte"
"Oui, nous sommes prêts. Nous n'avons pas attendu pour interdire de fumer dans le restaurant, mais nous avions aménagé un salon fumoir. En janvier 2008, il deviendra un simple salon. Côté hôtel, l'interdiction va être plus difficile à faire respecter. Je ferai de mon mieux. Mais mon métier est de vendre du bien-être et du plaisir. Je ne mettrai donc pas un gendarme derrière chaque porte. Il faut rester sage dans les interdictions que l'on pose."
N. R.

FRÉDÉRIQUE DESBIENDRAS, LE PORT ET LES BAINS, SAINT-VALÉRY-SUR-SOMME (80)
"Nous ne pouvons pas créer un salon fumeurs"
"Des clients demanderont à fumer, mais ce sera non. Nous ne pouvons pas créer un salon fumeurs." Pour Frédérique Desbiendras, au restaurant Le Port et les Bains, à Saint-Valéry-sur-Somme, la réponse est nette même si elle s'attend à des remarques, en particulier de Britanniques, qu'elle juge "indisciplinés". Les 80 couverts sont actuellement divisés en salle fumeurs et salle non- fumeurs, et accueillent majoritairement des Belges et des Britanniques, mais "les Belges sont habitués chez eux, et demandent la salle non-fumeurs, même s'ils fument. Donc, ils iront fumer dehors."
J. G.

PATRICIA THIBAULT, BAR-BRASSERIE LES HALLES, CHANTONNAY (85)
"Il faudra bien s'y mettre"
"Non, nous ne sommes pas du tout prêts ! On a peur de perdre des clients. On avait donc prévu de mettre des claustras pour couvrir la terrasse, mais on a demandé des devis il y a un an et on les attend toujours ! On ne sera donc jamais prêts en janvier. Comme on a eu peu d'infos sur le sujet, on ne s'est pas trop affolés non plus. Mais ça ne nous stresse pas vraiment, de toute façon, il faudra bien s'y mettre et ce sera pour tout le monde pareil puisque c'est la loi."
E. B.

PHILIPPE KERMAN, AU CARILLON GOURMAND, CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE (51)
Pédagogie et fermeté
En plein coeur de Châlons-en-Champagne, Philippe Kerman, patron du Carillon Gourmand, constate déjà "une préparation de la clientèle, qui demande de plus en plus un emplacement non-fumeurs lors des réservations". Philippe sait qu'il faudra faire preuve de pédagogie et de fermeté pour faire respecter cette restriction mais, dans le cadre d'une extension de son établissement prévue l'année prochaine, il réfléchit à "la création d'un petit espace pour satisfaire les fumeurs". Un projet phare dans ce restaurant gastronomique qui doit souvent refuser du monde.
T. P.

MONIQUE DENAT, LE FLORIDA, TOULOUSE (31)
"Je suis assez pessimiste "


Monique Denat, directrice des caisses au café-restaurant Le Florida, place du Capitole à Toulouse.

"Nous serons obligés d'appliquer la loi", observe, désabusée, Monique Denat, directrice des caisses au café-restaurant Le Florida, place du Capitole à Toulouse . Même si elle a une grande terrasse devant son établissement, elle imagine mal ses clients se lever entre 2 gorgées de bière pour aller fumer dehors pendant l'hiver. "Pour l'instant, nous ne savons pas vraiment quelle va être l'influence d'une telle loi… Je suis assez pessimiste. Je n'ai pas d'éléments sur l'Italie, je ne sais pas si l'application de cette loi a eu une répercussion sur leur activité." Monique Denat pense que, sur la moitié des clients de son établissement qui sont fumeurs, quelques-uns risquent de déserter les lieux. Elle conclut toutefois que c'est surtout pour les discothèques et les bars purs que cette loi va être difficile à appliquer.
Ph. D.

THE CAMBRIDGE ARMS, BORDEAUX (33)
En attendant le 1er janvier, on fume toujours dans le pub
À quelques pintes du Marché des Chartrons, The Cambridge Arms fait partie des petits pubs de la ville. Convivial, avec une seule salle de petite capacité où l'on déguste une Murphy's dans une atmosphère enfumée à souhait. Cela fait partie du décor… Derrière la tireuse, la jeune femme à l'accent british le dit tout simplement : "Je ne crois pas que nous sommes prêts. En fait, on n'en a pas parlé." Prêt aujourd'hui ? Non, mais demain, certainement.
B. D.

ALEXANDRE BOURDAS, SA.QUA.NA, HONFLEUR (14)
"Si j'avais pu, j'aurai créé un fumoir"
"En fait, dans mon restaurant, ouvert il y a un an et demi, je n'ai jamais autorisé le tabac. Il est trop petit. Mais ce qui est clair, c'est que si j'avais pu avoir un établissement plus grand, j'aurais fait une sorte de fumoir, un coin pour les fumeurs. Et au début 2008, je n'aurais pas respecté la réglementation puisque j'aurais conservé ce fumoir, dans un espace à part pour permettre aux gens de fumer comme ils le veulent. Cela me paraît important."
St. S.

JACQUES ROCHE, LE SUFFREN, MARSEILLE (13)
Aucun problème
"L'interdiction de fumer ne me gêne pas du tout parce que tous les bars vont appliquer l'obligation légale en même temps. Les clients, et aussi les salariés fumeurs, ne pourront plus choisir leur établissement. Certains bars sont déjà non- fumeurs et cela ne leur pose aucun problème. Il n'y a pas eu de perte de clientèle."
D. F.

MICK, CAFÉ MARGUERITE, LYON (69)
"Un mal pour un bien"
Au Café-restaurant Marguerite, à Lyon, si Mick, le patron, et Julien ne sont pas prêts psychologiquement, ils considèrent que cette interdiction de fumer dans les lieux publics est "un mal pour un bien" et s'apprêtent donc à appliquer la loi "quoi qu'il arrive". Ainsi, contrairement à d'autres établissements qui entendent garder un espace indépendant pour les fumeurs, ici, tout le restaurant sera conforme aux nouvelles normes. Ce qui ne devrait pas être trop difficile, l'étage étant déjà non-fumeurs. Quant à la clientèle, pour la plupart "des fêtards, donc des fumeurs", elle y est déjà préparée...
S. D.

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L'Hôtellerie Restauration n° 3048 Hebdo 27 septembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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