du 20 septembre 2007 |
CONJONCTURE |
SELON L'ÉTUDE ANNUELLE DE KPMG
Les marges d'exploitation de l'hôtellerie française s'améliorent en 2006 grâce à une activité soutenue
La 30e étude réalisée par KPMG sur l'industrie hôtelière hexagonale révèle une activité particulièrement soutenue en 2006, accompagnée d'une hausse sensible des prix moyens. De quoi booster le revenu par chambre disponible (RevPAR). Mieux encore : les résultats bruts d'exploitation (RBE) dégagés l'an passé ont repris du poil de la bête. Selon certaines catégories, ils atteignent des niveaux équivalents à ceux de 2000.
On
y est presque ! Selon les résultats de la 30e étude KPMG sur
le secteur (menée auprès d'un panel de 2 500 hôtels, soit 228 443
chambres), l'hôtellerie française est en passe de renouer avec les
performances de l'an 2000, année de référence pour l'industrie hôtelière
hexagonale. Marqué par une économie mondiale musclée, l'exercice
2006 s'est distingué par une hausse du taux d'occupation des segments moyen
et haut de gamme qui se sont sensiblement améliorés pour atteindre les
niveaux de 2001.
La fréquentation moyenne des 4 étoiles
supérieur s'est ainsi élevée à 69 % (+ 5 points) l'année
dernière tandis que celle des 4 étoiles standard frôlait la barre
des 70 % (69,8 % très précisément, + 4,1 points). Du côté
des 3 étoiles, la progression s'avère moindre (+ 0,5 point) atteignant
66,8 %. Quant à la demande hôtelière en 2 étoiles, elle a
crû de 2 points supplémentaires à 68,1 % alors que le segment
0/1 étoile a observé un tassement de son taux de remplissage à
71,4 % (- 0,9 point).
En matière de prix, la stagnation
constatée sur les catégories 4 et 3 étoiles entre 2002 et 2005 n'est
plus qu'un mauvais souvenir. Les segments moyen et supérieur ont de fait observé
une forte progression en 2006 oscillant entre 2,3 % pour les 4 étoiles supérieur
(352 euros) à 3,6 % pour les 4 étoiles standard (155,20 euros). La hausse
s'établit à 2,9 % pour les 3 étoiles (86,6 euros). "Les hôteliers
ont su préserver leurs prix moyens au détriment des taux d'occupation
pendant les années difficiles", explique Stéphane Botz, de KPMG Tourisme
Hôtellerie Loisirs. Et d'ajouter : "Cette stratégie de positionnement
tarifaire porte aujourd'hui ses fruits avec l'envolée des taux d'occupation."
Le RevPAR des 2 étoiles
s'est envolé de 8,2 % par rapport à 2005
Le cabinet KPMG observe
une tendance haussière analogue s'agissant du prix moyen de l'hôtellerie
économique qui a gagné annuellement 3,5 % pour les 2 étoiles entre
2001 et 2006 (56,4 euros). Des chiffres encore plus significatifs pour les 0/1 étoile
puisque leur prix moyen a évolué en moyenne de 5,2 % sur la même
période (33,70 euros). À noter que l'écart entre les prix moyens
à Paris et en province demeurent conséquents pour les 2 étoiles
: 65,4 euros dans la capitale contre 55,1 euros en province.
Fort de ces éléments,
les revenus par chambre disponible (RevPAR) de 2006 sont logiquement bien orientés,
voire "supérieurs à ceux enregistrés en 2001-2002, avant la
guerre en Irak". Le RevPAR des 4 étoiles supérieur a ainsi grimpé
de 10,2 % (242,7 euros) par rapport à 2005 et de 2 % comparé à
2001. L'indicateur phare de la profession a bondi de 3,6 % (57,8 euros) du côté
des 3 étoiles et celui des 4 étoiles standard de 10,1 % (108,40 euros).
Pas mal non plus en ce qui concerne les 2 étoiles dont le RevPAR s'est envolé
de 8,2 % (38,4 euros) par rapport à 2005 et 3,9 % comparativement à
2001. La hausse équivaut à 2,1 % en 2006 pour les 0/1 étoile (24,1
euros) et 4 % comparé à 2001. Reste maintenant à savoir si cette
reprise de l'activité s'est traduite
positivement
au niveau des marges d'exploitation des hôteliers français.
D'après l'étude menée par KPMG,
les résultats bruts d'exploitation (exprimés en pourcentage du chiffre
d'affaires total, hors taxes) ont indiscutablement repris du poil de la bête.
"Ils sont à des niveaux équivalents à l'an 2000, sauf pour
les 4 étoiles supérieur", souligne Stéphane Botz.
Optimisme affiché pour
2007
Dans le détail en effet,
la montée en gamme des produits hôteliers 4 étoiles (espaces, séminaires,
spa…) coûte cher. Tous ces services supplémentaires alourdissent
notamment la masse salariale. En conséquence, la marge d'exploitation des établissements
très haut de gamme accuse un recul entre 2000 et 2006 passant de 33 % du chiffre
d'affaires à 26,3 % à l'issue du dernier exercice. Notons néanmoins
que le RBE par chambre disponible a progressé de 15,3 % pour cette même
catégorie d'hôtels par rapport à 2005.
Pour leur part, les 4 étoiles
ont enregistré une hausse
de leur RBE de 2,6 % en 2006. Il n'en demeure pas moins que la marge stagne par
rapport à 2000 à 32,4 % du chiffre d'affaires. A contrario, les catégories
2 et 3 étoiles sont parvenues à tirer leur épingle du jeu : leur
RBE par chambre disponible respectif a crû de 6,4 % et 4,2 % par rapport à
l'exercice 2005. Comparés aux niveaux de 2000, les RBE de ces deux segments
s'avèrent même en légère amélioration : 34,7 % des recettes
globales pour les 3 étoiles contre 30,4 % pour les 2 étoiles. Enfin, les
0/1 étoile ont observé une relative stagnation de leurs marges d'exploitation.
"La raison essentielle provient de la création d'un véritable statut
et de la revalorisation des salaires des couples de gérants", estiment
les experts de KPMG.
Des experts qui font preuve d'optimisme pour 2007.
"L'année en cours devrait tutoyer les niveaux de RBE par chambre disponible
observés sur la période de 2000-2002." Et de préciser : "Le
RevPAR devrait évoluer de 3 à 5 % pour l'hôtellerie 2 étoiles
tandis que la croissance pourrait atteindre 5 à 8 % sur les segments 4 étoiles."
Claire
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Des résultats bruts d'exploitation de nouveau conséquents, sauf en catégorie 4* supérieur qui offre toujours plus de prestations qualitatives
Résultat brut d'exploitation : le pouls économique et financier de l'hôtellerie
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L'Hôtellerie Restauration n° 3047 Hebdo 20 septembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE