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seconde. En 2013, ils trouvent

une adresse rue Montorgueil (I

er

),

face à la future Canopée du forum

des Halles. L’espace est parfait,

géographiquement et en termes

de superficie, car le duo souhaite

pouvoir y installer une vitrine de

gâteaux à emporter, un comp-

toir, une cinquantaine de places

assises, une vingtaine en terrasse,

une salle à manger privée et un la-

boratoire pour Mathieu Mandard.

Les tractations vont durer près de

trois ans, mais ils tiennent bon et

signent en 2015.

Suivent cinq mois de travaux,

sous la houlette de l’architecte

d’intérieur

Michael Malapert

, et

Les Artizans, Bistro & Gâteaux,

ouvre en mars dernier. Pour Pa-

trick Canal, c’est le début d’une

longue course d’endurance. Car il

doit jongler entre le Café Tournon

et cette nouvelle adresse, où il

tient à être derrière les fourneaux.

Son premier réflexe :

“Me faire

remplacer en cuisine au Tournon.

C’était primordial.”

Reste à trou-

ver le chef. Le bouche à oreille a

fonctionné : un excellent cuisi-

nier quittait son poste et Patrick

Canal l’a embauché.

“Ce n’est pas

si simple de trouver des cuisiniers

qualifiés,

commente-t-il.

Actuelle-

ment, j’en cherche trois pour tra-

vailler aux Artizans. Mais je ne

veux pas de ceux qui pratiquent la

cuisine de ciseaux. Ceux qui garan-

tissent du fait maison, mais ne font

que découper des sachets.”

Un rapport qualité-prix

qui a fait le buzz

Son emploi du temps ? Il com-

mence dès 8 heures au Tournon.

“Je fais les commandes et je répare

ce qui est cassé.”

Vers 10 heures, il

brave les embouteillages, file rue

Montorgueil, enfile sa veste de

chef et s’installe en cuisine. Midi,

c’est le coup de feu. Un retour au

Tournon peut être envisagé dans

l’après-midi,

“quand il y a encore

de la casse”.

Puis, le soir, nouveau

8 septembre 2016 - N° 3515

L’Hôtellerie Restauration

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“Ce n’est pas si

simple de trouver

des cuisiniers

qualifiés.

Actuellement, j’en

cherche trois pour

travailler aux

Artizans. Mais

je ne veux pas

de ceux qui

pratiquent la

cuisine de ciseaux.

Ceux qui

garantissent

du fait maison,

mais ne font que

découper des

sachets.”

Patrick Canal

s’accorde

“un jour de repos tous les

quinze jours”.

Avec le recul,

Patrick Canal

a conscience

que mener

de front deux

établissements,

“c’est sportif !”

Entre horaires à

rallonge et jours de

congés en pointillé,

une telle aventure

ne s’improvise

pas. Autre

enseignement :

“Il

ne faut pas le faire

tout seul.”

Mieux

vaut être deux pour

partager moments

de doute, coups

de feu, mais aussi

premiers succès.

Enfin, Patrick Canal

s’interroge :

“Il ne

faut pas se lancer

seul et peut-être

pas en France…”

“Il ne faut

pas se

lancer seul”

coup de feu aux Artizans, dont

il ne s’échappe que vers deux

heures du matin. Ses nuits sont

donc courtes, et ses semaines

longues. Car si le Tournon ferme

le dimanche, le restaurant Les

Artizans ouvre sept jours sur sept.

Résultat : depuis mars, Patrick

Canal table sur

“un jour de repos

tous les quinze jours”.

“Un démarrage, c’est toujours dif-

ficile,

confie Patrick Canal

. Sur-

tout quand on arrive dans un nou-

veau quartier : il faut observer les

attentes, montrer notre différence,

expliquer pourquoi chez nous c’est

plus cher que dans une boulangerie

ou un snack.”

À midi, Les Artizans

affiche un menu entrée-plat-des-

sert à 23 €. Un rapport qualité-prix

qui a fait le buzz chez les blogueurs

et sur les réseaux sociaux.

“On a

eu une bonne communication, qui

ne m’a pas coûté un sou !”,

se féli-

cite Patrick Canal. Pour surfer sur

cette amorce de succès, il vient de

solliciter l’agence &Sens, d’

Anne

Lardeur

et

Leila Bellau

,

“pour

communiquer de façon ponctuelle

à différents moments clés de l’an-

née”.