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du 22 décembre 2005
ÉDITO

Lassitude

On aurait bien voulu vous parler d'autres choses, tant les sujets ne manquent pas pour envisager l'avenir de la profession à l'aube de la nouvelle année. Mais l'actualité oblige, une fois encore, à revenir sur la lancinante question de la TVA devenue un véritable feuilleton franco-bruxellois. À croire que ministres, chefs d'États et autres experts en fiscalité adorent ces longues nuits d'hiver dans les salles et les couloirs des institutions communautaires. Il est vrai qu'il s'y passe parfois des événements qui méritent des veilles prolongées.

Malheureusement, pour la TVA, c'est plutôt l'interminable partie de ping-pong qui se poursuit inlassablement. Le dossier devait être réglé lors de L'Ecofin du 6 décembre, qui dans une prudente sagesse, a renvoyé la question devant le 'sommet' des chefs d'État du 15 décembre. Or, les princes qui nous gouvernent ont songé, après 3 heures du matin, qu'il valait mieux laisser les grands argentiers prendre une décision au… prochain Ecofin du 24 janvier.
Voilà pour le 'front européen', tandis qu'à Paris, ce n'est guère mieux : entre l'impatience des députés de la majorité, les bonnes paroles d'un Premier ministre qui ne sont guère suivies d'effets, la rigidité juridique, c'est tout à son honneur, du ministre du Budget et les envolées d'un président de la République dont l'art du baisemain ne semble pas séduire outre mesure l'ancienne physicienne Angela Merkel devenue chancelière de la première puissance économique européenne, le dossier semble bel et bien bloqué.

Il faut toute la détermination et tout l'enthousiasme d'André Daguin pour continuer à croire en un dénouement positif alors que les raisons de désespérer s'accumulent. Les restaurateurs méritent autant le respect que les viticulteurs ou les incendiaires de banlieue pour qui la manne publique s'ouvre beaucoup plus facilement. On l'a encore constaté à Bruxelles où l'argent public a été engagé sans trop de retenue pour nos très chers agriculteurs dûment subventionnés depuis des décennies.
Au gouvernement de dire si oui ou non la France peut décider d'une baisse unilatérale de la TVA pour les restaurants sans craindre les foudres de Bruxelles, crainte que ne partagent manifestement pas d'autres pays quand leur intérêt national leur semble primordial.

La solution existe, elle porte le nom barbare de 'subsidiarité' elle est juridiquement concevable sans devoir susciter d'aigreur particulière du côté de chez Angela. Pour une raison simple et de bon sens : un client bruxellois ou barcelonais, a fortiori romain ou berlinois ne viendra pas déjeuner à Paris ou à Perpignan parce que le taux de TVA est inférieur à celui pratiqué dans son pays. Il ne manque aujourd'hui qu'un élément de décision : la volonté politique.
L. H.
zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2956 Hebdo 22 décembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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