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du 15 novembre 2007
L'ÉVÉNEMENT

DU RECRUTEMENT À LA SANTÉ DES CONSOMMATEURS, EN PASSANT PAR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Les riches heures du Congrès du Synhorcat

Didier l'avait promis, le congrès du Synhorcat 2007 serait riche d'enseignements. Ce fut le cas. Parmi les sujets phare, la santé des consommateurs et une véritable politique de fidélisation des salariés.
Sylvie Soubes


Didier Chenet, président du Synhorcat : "Notre profession devra un jour ou l'autre s'unir pour que la 1re industrie de France soit représentée par le plus important syndicat de France."

C'est en bordure de Seine, à quelques enjambées de la tour Eiffel, que les adhérents du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs ont tenu congrès lundi 12 et mardi 13 novembre à Paris. "Deux jours très denses en informations, en échanges, en idées nouvelles", s'est félicité Didier Chenet, président du Synhorcat. En effet, les membres de la rue de Gramont ne sont pas repartis les mains vides. La demi-journée consacrée au recrutement et à la fidélisation du personnel a été riche d'enseignements en présence notamment de Catherine Augereau-Leloup, directrice emploi et formation du Groupe Flo, de Dominique Tesseidre, directrice de l'Hôtel Pas-de-Calais à Paris, d'Anne Clautrier, responsable RH du groupe Frères Blanc et de Fabrice Rollo, DRH de La Tour d'Argent.

Les éléments-clés du recrutement rappelés
Le rappel d'un process de recrutement a d'abord été évoqué, avec tout ce que cela comporte de nécessités : évaluer les motivations du candidat, dans quel cadre l'accueillir, savoir le mettre à l'aise, prendre des notes, aller au terme de l'entretien même si le profil ne correspond pas et, bien sûr, donner la réponse dans les délais promis… Autant d'éléments qui permettent une embauche en adéquation avec le poste proposé. Pour mieux comprendre les attentes des candidats, le Groupe Flo a opté pour la Toile avec des 'chats' organisés régulièrement par Sourcea ou Canal Chat. Autre initiative, ce partenariat entre Adecco et le groupe Frères Blanc qui s'adresse ici à un personnel non qualifié. "Adecco identifie des personnes susceptibles d'être intéressées et nous leur proposons de les former à des postes spécifiques, au sein du groupe. Ce sont d'abord des contrats de cinq mois, durant lesquels Adecco teste l'employeur. Ensuite, l'objectif est bien sûr d'intégrer ces personnes au sein du groupe", résume Anne Clautrier. Quand l'embauche est effective, reste ensuite à garder son personnel. Jean-Luc Binet, vice-président du Synhorcat, rappelle cinq axes essentiels : le cadre matériel, la confiance et la réciprocité, la conformité et l'appartenance, l'autonomie et la responsabilité, l'identité et le statut offerts aux salariés. À partir de là, des initiatives peuvent porter leurs fruits en s'appuyant aussi sur les accords sociaux récemment signés. Le groupe Frères Blanc invite tous les mois ses nouveaux embauchés à discuter et déjeuner avec les responsables du siège dans leur établissement historique : Le Pied de Cochon. À La Tour d'Argent, le personnel a souhaité l'instauration d'une pointeuse. Le badge permet de garantir le bon traitement des heures supplémentaires. La VAE [Validation des acquis de l'expérience, NDLR] est également dans l'escarcelle du Groupe Flo, qui va proposer à ses troupes d'obtenir un diplôme à la hauteur de leurs compétences. L'idée étant ici la valorisation d'un savoir-faire et de d'un parcours pour ceux qui sont entrer par la petite porte mais qui grimpent les échelons.

La santé au coeur des débats
D'autres débats ont passionné ces journées : la loi Handicap et le développement durable pour les hôteliers, et la santé des salariés et des consommateurs pour les métiers de bouche. Le professeur Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme et Franck Trouet, directeur du service juridique et social du Synhorcat sont revenus sur la loi antitabac et sa mise en application prochaine dans les CHR. Serge Coubes, ingénieur conseil à la Cram Aquitaine, a quant à lui mis l'accent sur la prévention des risques et le rôle de la Caisse qui est aussi là pour "conseiller l'entreprise". "Nos interventions sont gratuites et, grâce à la convention qui a été signée avec la profession, des aides financières sont accessibles lorsqu'il y a des travaux d'agrandissement, de création, etc." Gérard Desnoyers, médecin du travail et Philippe François, ancien hôtelier et vice-président du service de santé au travail de Périgueux, ont également apporté leur expertise. Un nouveau chapitre s'est aussi ouvert pour le secteur avec la santé des consommateurs. Maryvonne Guillou, directrice générale du Groupe Leduff, a évoqué l'important travail déjà effectué par Brioche Dorée, dont les viennoiseries représentent désormais seulement 15 % de l'offre. Présentée par Patrick Ameline, président de la commission santé et sécurité alimentaire du Synhorcat, cette table ronde accueillait également Laurence Salomon, restauratrice à Annecy, auteur du livre Fondre de plaisir aux éditions Grancher. Et David Servan-Schreiber, neuropsychiatre, auteur de l'étonnant ouvrage Anticancer, paru en septembre aux Éditions Robert Laffont, portant sur la biologie anticancer et sa propre expérience. Pour lui, la restauration à un rôle à tenir dans la lutte contre cette maladie. (Pour lire l'interview : cliquez ici). zzz74v

Principaux extraits du discours de clôture du congrès de Didier Chenet

Grèves :
"Oui, je n'ai pas peur de le dire ceux qui bloqueront ce soir notre pays pendant très certainement plusieurs jours sont des irresponsables ! Pour maintenir leurs privilèges d'un autre temps ils se moquent éperdument de bloquer toute une économie ! Mais la France doit tenir bon et nos gouvernants garder le courage de la réforme !"

Livre Blanc du Synhorcat :
"M. Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, a été le premier à nous répondre, il nous a reçu en personne la semaine dernière pendant près d'une heure. De nombreux ministères nous ont ouvert leurs portes, démontrant un intérêt réel à nos propositions. (…) Maison de la France, chargée de vendre la marque de notre pays, est dotée d'un budget de 33.8 millions d'euros soit 2 fois moins que l'effort de l'Espagne, Paris qui est encore aujourd'hui au 1er rang mondial de l'organisation des congrès ne dispose que de 419 000 m? de surface d'expositions contre 470 000 m? par exemple à Milan. L'effort des pouvoirs publics passe forcement par des modifications sur ces points là, c'est évident."

Normes hôtelières :
"L'hôtellerie française est loin d'être valorisée par ses étoiles ! Du coup, les étrangers se tournent vers les chaînes dites de valeur sûre au mépris de ce qui fait notre patrimoine : l'hôtellerie de charme. La qualité de service doit être au coeur des nouvelles normes, ne pas perdre de vue que nous devons aujourd'hui combler des désirs plus que des besoins."

Développement durable :
"Il ne s'agit pas de faire de 'l'écolo bobo' mais de voir la réalité en face. Un baril à 100 dollars, cela laisse perplexe !"

Aides :
"Nous persistons à dire que les allégements de charges doivent augmenter en fonction de la rémunération des collaborateurs afin de valoriser les entreprises qui les paient au juste prix."

TVA :
"Aujourd'hui, on frémit dans les couloirs de Bruxelles en entendant de plus en plus parler de la création d'un taux intermédiaire qui certes permettrait à certains d'obtenir une bouffée d'oxygène - bien que l'on doive garder à l'esprit qu'ils perdraient toutes les aides à l'emploi - mais assassinerait des pans entiers de notre profession et notamment la petite hôtellerie qui verrait d'un coup leurs charges exploser. Reconnaître la règle de la subsidiarité c'est notre demande !"

Adhérents :
Création du Synhorcat Rhône-Alpes qui sera présidé par Fabien Chalard.

Rumeurs de fusion avec l'Umih :
"Notre profession devra un jour ou l'autre s'unir pour que la 1re industrie de France soit représentée par le plus important syndicat de France. (…) S'unir ne veut pas dire nier les différences mais les accepter. S'unir ne veut pas dire non plus disparaître au profit d'un autre, mais multiplier les forces vives. Nous avons nos valeurs. L'Umih en a aussi. Il faudra bien un jour les partager. André Daguin est aujourd'hui d'accord sur ce point de vue. Il reste à connaître la position de son successeur. Je tiens solennellement devant vous cet après midi à vous faire une promesse. Je ne vous trahirai pas, je ne jetterai pas l'héritage de mes prédécesseurs mais au contraire à l'instar de l'un d'entre eux, le président Julien François, qui fut président du SNRLH et l'un des fondateurs de la FNIH, je souhaite construire avec un seul objectif mieux vous défendre."

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L'Hôtellerie Restauration n° 3055 Hebdo 15 novembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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