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du 25 janvier 2007
VIE PROFESSIONNELLE

PRÉSIDENTE DE L'UMIH CORSE

Agathe Albertini réclame des liaisons 'low cost' pour le développement de l'île de Beauté

Alors que le contrat de plan 2007-2013 n'a toujours pas été voté, Agathe Albertini se bat pour le maintien de la petite hôtellerie et réclame des liaisons low cost.


De gauche à droite : 2e rang : Marc Gréco, Cédric Lunardi, Christophe Giraud, Jean-Paul Franceschi, Sonia Wuest. Au 1er rang : Pierre-Paul Giuti, Agathe Albertini (présidente régionale), Gérard Jodineau (vice-président de l'Umih 20) et Robert Anziani. Une équipe solidaire dédiée au développement touristique de la Corse.

Le bureau de Borgo, en Haute-Corse, s'est constitué en 1999. Des hôteliers se regroupent alors dans la perspective du contrat de plan 2000-2006. Le projet prévoit des mesures - pour une fois ! - attractives pour le secteur. 30 % d'aides notamment dans le cadre d'une modernisation ou d'une extension. Ces professionnels, à grande majorité masculine, choisissent toutefois pour leader une femme, Agathe Albertini. Trophée de l'initiative économique en 1990, elle vient d'être élue Madame Commerce de France lorsqu'elle prend ses fonctions à la tête de l'Umih 2B. En 2003, la collectivité territoriale décide d'étendre les mesures aux chambres d'hôte et meublés tourisme. "Cette position a été très grave. Car elle a cassé le mouvement de rénovation engagé par les professionnels. Dans un contexte qui est d'autant plus paradoxal que les politiques répètent sans cesse qu'il n'y a pas assez de chambres d'hôtel sur l'île. En fait, on s'est mis à aider des structures concurrentes, qui ne supportent pas de charges et qui n'ont pas les contraintes juridiques, fiscales et sociales que nous avons." Résultat : l'an dernier, seulement 7 500 lits sur les 21 000 ont été rénovés. Agathe Albertini ajoute : "Le développement des meublés apporte peut-être aux transports et à l'agroalimentaire, mais rien en termes de création d'emplois." Son combat aujourd'hui : faire triompher le bon sens. "D'après certaines rumeurs, il n'y aurait plus d'aides pour l'hôtellerie corse dans le plan 2007-2013. Or, cette hôtellerie a été fragilisée par les multiples grèves et attentats." En Corse, les 2 et 3 étoiles se résument en moyenne à 25 chambres. "Comment ces très petites structures vont-elles pouvoir survivre dans les 5 ans qui viennent, alors que nous subissons de plein fouet la concurrence des pays émergents ? Sans parler de l'exigence des pouvoirs publics dans la mise en conformité des établissements." Des travaux sans retour sur investissement. Agathe Albertini souligne également la méfiance bancaire. Malgré la signature d'une convention nationale, "la Banque Populaire ignore la Corse, s'insurge-t-elle. En Corse, il nous faut des prêts sur 10 ans afin de passer le cap des mauvaises saisons à marges faibles. Vous savez, travailler en Corse, c'est à l'image du continent. La saisonnalité s'est considérablement réduite". Avant, l'activité démarrait en avril et se terminait fin octobre. "Maintenant, l'avant-saison est moins forte, et l'arrière-saison continue de baisser alors que nous bénéficions d'une météo toujours favorable." Pour la chef de file des professionnels corses, la crainte des grèves explique en partie le manque d'engouement de 2006. Elle pointe également du doigt les problèmes de desserte aérienne. "Air France a fait des campagnes pour des trajets à petit prix sur Marseille et Nice, et nous, nous n'avons pas été concernés." Contrairement à la Sardaigne et à la Sicile, la Corse ne possède pas de liaisons low cost. Bref, "nous sommes en complet décalage avec la réalité commerciale. L'arrivée de low cost est le seul moyen de répondre aujourd'hui à la demande des courts séjours et des séjours décidés au dernier moment". La Corse compte trois fois plus de restaurants que la moyenne continentale. Elle est aussi au 4e rang des départements touristiques qui payent le mieux ses salariés. La mission d'Agathe Albertini - et c'est le terme qu'elle utilise : "Trouver la solution pour améliorer l'existant et ne surtout pas le laisser mourir et rallonger la saison."
Sylvie Soubes
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DES CHIFFRES
28 millions de nuitées
3 000 emplois à l'année (10 500 en saison et 6 000 viennent de l'extérieur)
3 200 hôtels-restaurants (1 400 sans salariés, 1 700 entre 1 et 9 salariés)
21 000 lits/hôtels
La Corse est en 4e position des salaires les plus élevés des grandes régions touristiques

L'Umih Corse, une réalité et des objectifs
L'an dernier, à l'occasion de la 2e Nuit de l'hôtellerie corse, Agathe Albertini a annoncé officiellement la naissance du syndicat de l'Umih 2B, sous la présidence de Gérard Jodineau, et la création d'une structure régionale baptisée l'Union régionale des métiers et des industries de l'hôtellerie de Corse, Umih 20. Agathe Albertini en est désormais la présidente. Les professionnels ainsi structurés estiment qu'il "est temps de faire le choix franc du développement touristique" de la Corse. Leurs propositions : arrêter un vrai choix politique et assumer le développement touristique de l'île dans tous ses aspects, promouvoir une organisation cohérente du tourisme, augmenter et mettre en synergie les différents moyens, mettre en évidence l'apport du tourisme en matière d'emploi et de recettes, soutenir l'hôtellerie à trop faible rentabilité et adapter un plan de sauvegarde, allonger la saison à 9 mois. En contrepartie, les professionnels veulent augmenter la qualité de leurs prestations (notamment par Hotelcert et la formation), améliorer la qualité du service au client (charte de l'accueil, pratique des langues étrangères), adopter des moyens de gestion plus performants et s'engager sur l'amélioration de travail des saisonniers.    

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L'Hôtellerie Restauration n° 3013 Hebdo 25 janvier 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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