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du 7 septembre 2006
VIE PROFESSIONNELLE

JOURNÉE DES CHR DU BAS-RHIN À STRASBOURG

MALGRÉ LA MOROSITÉ, LES PROFESSIONNELS ALSACIENS CROIENT DANS LEUR AVENIR

Quelque 300 professionnels ont assisté lundi à la traditionnelle Journée des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et métiers de la nuit du Bas-Rhin à Strasbourg. Le président de l'Umih 67, Roger Sengel, est longuement revenu sur l'actualité départementale et nationale. Une réunion à laquelle a participé Yves Bur, député-maire de Lingolsheim, qui milite en faveur du durcissement de la loi Evin.

Comme chaque année, les professionnels du Bas-Rhin sont fidèles au rendez-vous fixé par leur groupement dans le cadre de la Foire européenne de Strasbourg. Ils n'étaient pas loin de 300 à s'être déplacés lundi après-midi à l'invitation de Roger Sengel, chef de file de l'Umih 67 depuis bientôt 18 mois. En ouverture des débats, le président de la délégation hôtelière, Patrick Diebold, a appelé une nouvelle fois les institutionnels à un travail main dans la main. "Pendant des années, a-t-il rappelé, on s'est obstiné de part et d'autre à vendre le Haut-Rhin et le Bas-Rhin séparément." Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, et permet à l'Alsace de s'offrir une nouvelle image, notamment au travers de la campagne de promotion 'Alsacez-vous'. Néanmoins, la morosité économique du premier semestre montre que le chemin est encore ardu. "Le temps est au travail en commun, à l'imagination, au culot même, pour que l'Alsace enraye enfin cette perte de vitesse qui touche l'hôtellerie dans son ensemble, et aussi le camping et les gîtes ruraux. Ce qui démontre que c'est bien la destination qui est en cause et non, comme on essaye de l'accréditer trop souvent, les insuffisances présumées des professionnels locaux."
Deux événements ont toutefois mis un peu de baume au coeur au secteur cette année : le congrès des notaires en mai et surtout le Tour de France fin juin, début juillet. Un 'épiphénomène' qui a toutefois donné un joli coup de projecteur sur l'Alsace. Le départ de la Grande Boucle a été suivi par des millions d'amateurs. Selon les responsables du Bas-Rhin, l'année 2007 s'annonce plus optimiste avec l'arrivée du TGV, "attendu comme le messie", associée à la création par le groupement d'un 'Train de la bière' entre les brasseries parisiennes et strasbourgeoises. Dans les projets à moyen terme, le syndicat aimerait également la création d'un Festival européen des saveurs, à l'image de Noël en Alsace.
Parmi les sujets qui fâchent, l'interdiction totale de fumer dans les CHR a également été abordée lors de cette réunion en présence d'Yves Bur, député-maire de Lingolsheim et vice-président de l'Assemblée nationale. Une nouvelle fois, celui-ci a insisté sur la nécessité d'une telle interdiction. "On compte en France 60 000 morts par tabagisme et entre 3 000 et 5 000 morts par tabagisme passif, a-t-il déclaré… Il y a un vrai problème de santé publique", et la profession ne peut pas, à ses yeux, s'exonérer sous prétexte de convivialité et de liberté. "La loi Evin n'a quasiment jamais été respectée", regrette-t-il. "Mourir de la fumée des autres n'est pas acceptable… Il n'y a pas deux types de salariés. Et puis, c'est nous tous qui payons la santé", a-t-il martelé devant des cafetiers et restaurateurs qui ressentent cette possible interdiction davantage comme un diktat de l'État. Bref, dans ce domaine aussi, beaucoup de chemin reste à faire.
Sylvie Soubes
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Extraits du discours de Roger Sengel


Roger Sengel, président de l'Umih 67.

Sur les réflexes de consommation en Alsace : Quel que soit le type de clientèle, les comportements ont évolué et cette évolution est liée à la fois à une offre toujours plus large et à des modes de vie différents. On l'a encore vu cet été, en vacances, le repas de midi n'existe quasiment plus, et le grignotage continue d'afficher des progressions annuelles à 2 chiffres. (…) Le consommateur (…) privilégie la dépense moindre, le gain de temps et une certaine frugalité véhiculée par une hygiène de vie toujours plus prégnante."

Concernant l'activité du Groupement : "Depuis mon accession à la présidence du groupement (…) je me suis efforcé avec l'équipe qui m'entoure de sensibiliser nos collègues aux évolutions en cours et à notre nécessaire adaptation. (…) Les assemblées générales de campagnes ont été regroupées. (…) Des réunions thématiques ont été organisées. (…) Le groupement a aussi été très présent à Egast. (…) Avec Egast, l'Alsace tient son salon professionnel des métiers de la gastronomie et l'édition 2008 verra encore un renforcement de notre présence. (…) Le trophée des Femmes-Chefs sera renouvelé, c'était une première en France, et l'expérience acquise en 2006 nous permettra d'améliorer le concept et de confirmer son succès. (…) Afin de mieux faire encore la promotion de nos métiers, nous sommes en train d'éditer un DVD qui sera diffusé à 1 500 exemplaires. (…) Cet outil de communication servira d'introduction à nos collègues qui iront dans les écoles ou les salons de l'emploi. (…) Nous avons démontré l'an dernier (…) que les restaurateurs avaient du coeur. (…) À Strasbourg, Sélestat, Molsheim, Haguenau, Saverne et Wissembourg, nous avons réuni près de 2 000 convives, ce qui a permis de remettre à l'association des Restaurants du Coeur un chèque de 41 000 E."

Revenant sur le titre de Maître restaurateur inscrit dans le plan de modernisation de Renaud Dutreil : "Il faut savoir que le référentiel de Maître restaurateur est nettement moins exigeant que celui de notre certification alsacienne. Les restaurants alsaciens déjà certifiés pourront obtenir automatiquement le titre de Maître restaurateur. Bien sûr, cela doit être mis au conditionnel, mais je me fais fort d'obtenir cette validation. Reste le problème de l'adhésion à la chambre de métiers d'Alsace. Celle-ci ne peut reconnaître le titre de Maître restaurateur, restaurateur n'étant pas en termes de qualification un métier avec une filière professionnelle. Maître artisan restaurateur supposerait un diplôme de niveau IIII, c'est-à-dire un BTS ou un brevet de maîtrise, diplôme
à créer !
"

À propos des nouvelles aides annoncées dans le plan de modernisation : "Il serait beaucoup plus judicieux de mettre à plat tous les contrats aidés, car nos adhérents s'y perdent, et comme ils ne comprennent pas et que c'est trop compliqué à mettre en oeuvre, ils préfèrent souvent renoncer à des avantages synonymes de paperasserie, de contrôle, voire de sanctions."

Concernant le recours devant le Conseil d'État engagé par la CFDT : "Les employeurs n'ont rien à gagner dans cette affaire, soit ils accorderont de nouveaux avantages, soit ils auront à supporter les conséquences de l'annulation, et l'on est tenté de dire que les salariés aussi… Il faut se rappeler que les accords avaient été pris pour faciliter l'embauche dans un secteur où l'offre d'emploi l'emporte largement sur la demande.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2993 Hebdo 7 septembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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