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du 20 octobre 2005
CONJONCTURE

APRÈS UNE FORTE DÉGRADATION DE SES RÉSULTATS BRUTS

L'HÔTELLERIE FRANÇAISE SE RÉTABLIT LENTEMENT EN 2004

Dans son 28e rapport statistique annuel sur l'industrie hôtelière française, KPMG Entreprises (tourisme, hôtellerie, loisirs) révèle une amélioration mesurée des revenus par chambre disponible. Le tout entraînant une très légère remontée des ratios de résultat brut d'exploitation. Si l'hôtellerie économique est parvenue à maintenir, voire à faire progresser ses marges d'exploitation, les 3 et 4 étoiles sont beaucoup moins bien lotis.

L'année 2004 ne fera pas date dans les annales de l'industrie hôtelière française. N'empêche. Ce cru se révèle "moins mauvais" que le précédent. C'est en tout cas ce que l'on peut conclure à la lecture du 28e rapport statistique annuel du cabinet KPMG sur le secteur. Réalisée auprès de 1 410 hôtels français (représentant environ 18 % des chambres homologuées tourisme) du 0 au 4 étoiles supérieur, l'étude montre en effet une amorce de reprise de l'activité hôtelière au terme de l'exercice 2004. Pour commencer, les taux d'occupation se sont améliorés en moyenne de 3 points pour les établissements 4 étoiles supérieur passant de 59,9 % à 62,9 %. Ceux des 4 étoiles standard ont progressé de 2,2 points à 63,2 % tandis que les 3 étoiles enregistraient une croissance plus modérée (+ 0,8 point à 64,7 %).
S'agissant des hôtels 2 étoiles, la fréquentation a eu plutôt tendance à stagner avec une moyenne de 64,7 %. Enfin, en ce qui concerne les établissements très économiques (0/1 étoile), l'étude note une poursuite de l'érosion des taux d'occupation moyens : - 1,9 point en Île-de-France à 71,8 % et - 2,2 points en province à 71 %. En matière tarifaire, les segments économiques ont heureusement mieux réagi poursuivant le mouvement haussier constaté ces dernières années. Concrètement, les prix moyens chambre des 0/1 étoile ont ainsi crû de 5 % s'élevant à 31,80 E. Pour leur part, les 2 étoiles ont observé une augmentation plus modeste puisque de l'ordre de 2,9 % à 52,90 E. Par contre, la tension s'est 'maintenue' au niveau des prix pour le haut de gamme, en particulier dans la catégorie 4 étoiles standard
(- 1,6 % à 145,60 E). Les 4 étoiles supérieur sont en revanche parvenus à tirer leur épingle du jeu : 346,50 E (+ 1 %).  

 

Bonne maîtrise des frais de personnel
Compte tenu des évolutions assez diversifiées au niveau des taux de remplissage et des prix moyens par chambre louée, la progression des revenus moyens hébergement par chambre disponible (RevPar) apparaît contrastée. Si les unités 4 étoiles supérieur ont de fait vu leur RevPar grimper de 6,1 % l'an passé, la hausse est limitée à 2,7 % pour les 2 étoiles, à 1,9 % pour les 4 étoiles standard, à 1,1 % pour les 3 étoiles et à 1,8 % pour les 0/1 étoile.
"Dans ce contexte de reconstitution mesurée des chiffres d'affaires", les professionnels ont réussi à maîtriser l'ensemble de leur coût, notamment le poste le plus lourd qui est celui des frais de personnel. Les coûts moyens par employé n'ont d'ailleurs connu qu'une faible progression dépassant rarement 1 %, sauf en 4 étoiles standard (+ 4,9 %). Il n'en demeure pas moins qu'en 5 ans - comme le précise le rapport de KPMG -, le ratio personnel rapporté au chiffre d'affaires HT-service compris s'est alourdi de manière sensible dans toutes les catégories. Ce dernier s'est ainsi élevé à 39,6 % en 2004 pour l'hôtellerie 4 étoiles supérieur contre 34,8 % en 2000. Les unités très économiques n'ont guère été plus épargnées. La preuve : le ratio en question était de 23,6 % voilà 5 ans ; il a atteint 26,7 % en 2004.

Érosion des RBE dans l'hôtellerie haut de gamme
Sous l'effet de la mauvaise conjoncture et de différents événements internationaux, les ratios de résultat brut d'exploitation (RBE) s'étaient très nettement dégradés dans la plupart des catégories en 2003. En 2004, la donne diffère selon les types d'hôtels et les localisations. L'érosion s'est poursuivie dans l'hôtellerie haut de gamme alors qu'une remontée très légère des ratios se dessine pour les autres catégories. À titre d'exemple, le ratio de RBE des 0/1 étoile a grimpé de 0,4 point en 2004 à 37,8 %, et celui des 2 étoiles de 1,2 point à 30,8 %.
En valeur, les montants de résultats brut d'exploitation par chambre disponible sont demeurés relativement stable pour les 3 et 4 étoiles standard. Moins dépendante des difficultés conjoncturelles, l'hôtellerie économique a enregistré une croissance sensible de : + 4,3 % en 2 étoiles à 17 E et de 2,2 % en 0/1 étoile à 9,20 E. Le rebond le plus significatif en 2004 n'en reste pas moins celui réalisé par le 4 étoile supérieur (+ 5 %). De là à dire que les montants enregistrés en 2004 ont rattrapé ceux observés entre 2000 et 2002, il n'y a qu'un pas que se refuse à franchir le cabinet KPMG.
Claire Cosson avec KPMG zzz20h

Lexique

Taux d'occupation : nombre de chambres louées divisé par le nombre de chambres disponibles

Prix moyen par chambre louée : chiffre d'affaires hébergement (correspondant à la location des chambres, hors petit-déjeuner et recettes annexes) net de toutes remises et réductions, divisé par le nombre de chambres louées.

RevPar (Revenue per Available Room) : chiffre d'affaires hébergement (correspondant à la location des chambres, hors petit-déjeuner et recettes annexes) net de toutes remises et réductions, divisé par le nombre de chambres disponibles. Ce ratio peut aussi se calculer en multipliant le prix moyen par chambre louée par le taux d'occupation. Le RevPar permet de mesurer l'effet de la variation combinée de ces deux indicateurs sur le chiffre d'affaires hébergement, et constitue de ce fait l'un des indicateurs les plus complets de la conjoncture hôtelière.

Frais de personnel : ils comprennent les salaires bruts versés, les charges sociales et salariales, le service distribué, les congés payés, primes et avantages en nature divers. Dans le ratio de frais de personnel, ils sont rapportés au chiffre d'affaires total (hébergement, restauration et services annexes).

Résultat brut d'exploitation : selon les termes du Uniform System of Accounts for Hotels, il correspond au résultat brut après imputation de toutes les charges découlant directement de l'exploitation (incluant les redevances de gestion et frais de siège), et avant imputation des charges de capital intrinsèques à l'immeuble ou à son équipement (loyer, amortissements, frais financiers, taxes foncière et professionnelle, assurance immeuble…).

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L'Hôtellerie Restauration n° 2947 Hebdo 20 octobre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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