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du 28 juillet 2005
VINS

GRANDS CRUS, PREMIERS CRUS, CRUS CLASSÉS

COMMENT S'Y RECONNAîTRE

Nombre de restaurateurs ont avoué avoir des difficultés pour s'y retrouver dans les différents crus proposés. Force est de constater qu'il n'est pas toujours évident de faire la différence entre un grand cru, un premier cru, un cru classé, voire un cru bourgeois.


Château d'Yquem, bordeaux blanc, appellation sauternes, grand cru.

Les classifications des vins de Bordeaux continuent à faire couler beaucoup d'encre. La plus ancienne - et aussi la plus connue - est sans aucun doute la fameuse classification de 1855. C'est Napoléon III qui a demandé une classification officielle pour l'Exposition universelle de 1855 ; cette mission a été confiée à la chambre de commerce de Bordeaux. Cette dernière a alors demandé aux courtiers en vins de la région d'effectuer ce travail. Un des principaux critères pris en compte a été les prix pratiqués lors des transactions dans les dernières décennies. Cette façon de procéder, reflétant la loi de l'offre et de la demande, était censée être en rapport avec la qualité, ce qui était d'ailleurs le cas à l'époque. En 1855, le verdict tomba : 4 premiers crus, 15 deuxièmes crus, 14 troisièmes crus, 11 quatrièmes crus et 18 cinquièmes crus - soit 62 crus au total. Répartition : 61 médoc, 1 graves. À cette liste, il faut ajouter 26 crus de la région de Sauternes pour les vins blancs. Mais on ne trouve dans cette classification qu'un seul vin des Graves et aucun du Libournais (saint-émilion, pomerol…).
Dès sa publication, cette classification a été contestée. 150 ans après, la contestation est toujours à l'ordre du jour. Mais l'expérience prouve que, dans l'ensemble, les vins qui y figurent le méritent. Faut-il revoir la hiérarchie ? C'est possible, mais pour quels crus et selon quels critères ? En revanche, de nos jours, certains vins non classés en 1855 y auraient certainement leur place, mais pour différentes raisons, une refonte paraît peu probable. Une seule modification de deuxième cru est intervenue en 1973 : le Château Mouton-Rothschild est passé premier cru. D'autre part, en 1932, pour le médoc, ont été créés les crus bourgeois, les crus artisans et les crus paysans. De nos jours, certains crus bourgeois sont vendus aussi cher que des crus classés en 1855. Le reproche le plus grave que l'on peut faire à cette classification de 1855, qui porte le nom de Classification officielle des grands vins de la Gironde, c'est d'être limitée aux seuls vins du Médoc et du Sauternais.

Ne pouvant bénéficier de cette classification, différentes régions bordelaises ont créé la leur :
• Les Graves en 1953, concerne 16 châteaux ou domaines qui peuvent faire figurer sur leur étiquette 'cru classé des Graves'.
• Saint-Émilion en 1954. Depuis la dernière révision en 1996, 68 crus bénéficient de cette classification qui comporte 13 premiers grands crus classés et 55 grands crus classés. (Il n'existe pas de classification officielle à Pomerol.)

Bourgogne grands crus et premiers crus
En Bourgogne, les grands crus (au nombre de 33) constituent le gotha de la production bourguignonne. Chaque grand cru bénéficie de sa propre AOC : montrachet, chambertin, corton, musigny, romanée-conti, richebourg, etc.
Attention à ne pas confondre l'AOC communale et l'AOC grand cru : montrachet et chassagne-montrachet, musigny et chambolle-musigny, etc. La première est réservée à un seul climat (lieu-dit cadastral), la seconde à l'ensemble de la commune. Ce qui justifie la différence de prix.
Mais en Bourgogne, on rencontre également
de nombreux premiers crus, un peu plus de 560 ! Ils sont en général présentés sous l'AOC communale, avec indication du climat classé premier cru. Mais ils peuvent également être présentés sans indication du climat : par exemple, l'appellation meursault premier cru contrôlée.

Champagne grands crus et premiers crus
Il n'est pas rare de rencontrer les mentions grand cru ou premier cru sur une étiquette de champagne. Comme chacun sait, toutes les communes champenoises sont classées dans un document appelé 'Échelle des crus'. Chaque commune est affectée d'un coefficient, de 80 à 100. Les communes classées 100 (au nombre de 17) peuvent commercialiser leur vin comme grand cru. Celles dont le coefficient est compris entre 90 et 99 (44) comme premier cru.

Alsace grand cru
Créée en 1975, l'AOC Alsace grand cru est réservée aux meilleurs terroirs du vignoble alsacien. Indépendamment de la délimitation très stricte des terroirs concernés, les conditions de production sont beaucoup plus restrictives que pour l'AOC Alsace. Actuellement 50 lieux-dits bénéficient de cette AOC : Rangen de Thann, Brand de Turckheim, etc.

Côtes de Provence crus classés
En juillet 1955, le ministère de l'Agriculture conférait, par arrêté, le titre de crus classés à 23 domaines et châteaux de la région. De nos jours, 18 figurent toujours sur la liste. C'est la seule région de France où des vins rosés peuvent bénéficier de la mention crus classés.  

Chaume premier cru des Coteaux du Layon
Les terroirs d'exception sont nombreux en Anjou. Certains bénéficient de leur propre AOC, comme les grands crus de Bourgogne, ou complètent une appellation prestigieuse (Roche aux Moines, Coulée de Serrant). La mention premier cru est très récente en Anjou (depuis 2003).
Paul Brunet zzz46a zzz46o

Retrouvez plus d'infos sur www.lhotellerie.fr rubrique Sujets Interactifs 'Le vin et les vins au restaurant'.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2935 Hebdo 28 juillet 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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