
126
Michelin
2015
UIQ
6
Des larmes au rire
“T
out chef de cuisine rêve secrètement
de l’étoile”
, reconnaît
Sébastien
Corniau
, 40 ans. Passé par Le
Martinez à Cannes, La Tour d’argent à Paris
et au Relais Bernard Loiseau à Saulieu, ce
chef s’est ensuite
envolé pour
Bora-Bora,
en Polynésie
française, où il a
passé neuf ans.
Il est revenu
s’installer à
Saint-Crépin,
petit village des
Hautes-Alpes où
il a décroché un
Bib Gourmand
en 2010. Le
15 janvier
dernier, Sébastien Corniau et son épouse,
Virginie Blampoix
, déchantent : ils ne
figurent plus parmi les Bonnes petites tables
du guide
Michelin
. Il ne leur a fallu que
deux semaines pour retrouver le sourire,
l’étoile arrivant le 2 février. Mais cette belle
récompense ne facilite pas le travail au
quotidien.
“Notre table reste atypique. On
n’est que deux : ma femme en salle, et moi en
cuisine”
, résume le restaurateur.
“Le téléphone ne cesse de sonner, mais nous
n’avons toujours qu’une vingtaine de places”
,
glisse Virginie Blampoix. La table avait en
effet déjà sa clientèle fidèle. Leur crainte ?
Que l’étoile fasse peur à ceux qui leur ont
fait confiance depuis 2009.
“Mais rien ne
va changer”
, assure Sébastien Corniau. Leur
table intimiste offrira toujours, midi et soir,
ses vingt couverts.
Sous des voûtes du XVI
e
siècle
Ici, pas de sommelier ni de service guindé.
“C’est comme si l’on recevait à la maison”
,
souligne Virginie Blampoix. La salle, avec
ses voûtes du XVI
e
siècle, ne manque pas de
caractère. Lumières tamisées, large espace
autour des six tables, salon au coin du feu...
Le lieu, une ancienne bergerie transformée en
belle salle de restaurant, respire la douceur
de vivre.
“Je continue à beaucoup travailler
le poisson”
, confie le chef, en souvenir de ses
années polynésiennes. Hormis son menu
‘Effervescence’, concocté autour de trois
variétés de truffes, il cuisine
“à l’inspiration
du produit du moment”
. Dos de lapin farci,
tomates confites, basilic et olives ; Carré
d’agneau, croûtons de polenta, carottes au
cumin et purée de dattes ; Risotto, tomme de
brebis et encornets... Le restaurant propose
deux formules le midi (à 19 € et 25 €) et trois
le soir (à 31 €, 44 € et 57 €). La carte des vins,
elle, compte 120 références, de 17 € à 125 €.
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NATHALIE RUFFIER
Les Tables de Gaspard
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