Etonnant, déroutant, original, cet établissement classé 3 étoiles ne peut laisser personne indifférent. Décorée par des artistes contemporains, chaque chambre est un lieu unique. Derrière cette expérience atypique : Bernard Redolfi-Strizzot, le propriétaire du Windsor.
Cécile Junod
Photos Ludovic Maisant
Chambre 65 signée Ben.
A quelques pas du front de
mer, logé dans une rue calme, se trouve un hôtel peu commun. Au premier abord, rien ne
distingue le Windsor des autres établissements. Pourtant, derrière sa façade pierre de
taille du début du siècle se niche une soixantaine de chambres plutôt originales. La
décoration de chacune d'elle a été confiée à un artiste international contemporain.
Ainsi, Ben, Peter Fend, Lily van der Stokker, Glen Baxter, Joël Duccoroy, Philippe Perrin
et d'autres ont-ils pu laisser libre cours à leur imagination pour créer une ou
plusieurs chambres. Tous ont eu carte blanche pour choisir le thème décoratif,
l'agencement et les couleurs. Gaies, lumineuses, surprenantes, insolites, colorées ou
d'un blanc immaculé, toutes ces chambres méritent d'être visitées telle une uvre
d'art. De plus, ici, rien n'est figé dans le temps. Chaque création conceptuelle peut
rester définitivement statique ou évoluer au gré de l'inspiration de l'artiste.
C'est dans les années 80 que débute cette aventure hôtelière inédite. Bernard
Redolfi-Strizzot est alors le nouveau propriétaire de cet établissement qu'il hérite de
ses parents. Après avoir pas mal sillonné la planète, il a du mal à s'adapter à cette
nouvelle vie sédentaire. Il décide alors de trouver une alternative en imaginant une
ambiance de voyage au sein même de l'établissement. Animant désormais les pans de murs
de certaines chambres, des fresques d'Antoine Baudoin évoquent les contrées lointaines :
les fastes de l'orient, le baroque italien ou l'exotisme asiatique.
Dès lors, une vaste entreprise de modernisation et de gigantesques travaux aboutissent à
l'ornementation peu banale d'une vingtaine de chambres. Mais, homme de convictions, le
propriétaire veut aller plus loin. Passionné d'art contemporain, il désire faire
partager sa passion au plus grand nombre. Intimement persuadé qu'il faut côtoyer l'art,
le cultiver et le mettre à la portée de tous, il donne à ses clients l'opportunité de
le vivre au quotidien, l'espace de quelques nuits. Par ailleurs, au fil de ses nouveaux
voyages en Europe, il pioche l'idée et son projet se précise : créer dans son hôtel
des chambres d'artistes.
Dès son entrée, le client s'étonne. Le voilà transporté dans un autre monde. Il
pénètre dans l'ascenseur et les portes en acier brossé se referment. Dans la cabine,
style pop'art, le compte à rebours, en américain, commence. Le décollage est proche.
Voilà, c'est parti pour une destination inconnue. Renseignement pris, c'est l'artiste
français Ultraviolet qui a intégré dans son uvre l'enregistrement du décollage
de la fusée emmenant le premier homme sur la lune. Pour se remettre de ses émotions, le
voyageur peut aller siroter un thé glacé au bord de la piscine, lovée au sein d'un
jardin ombragé. Etrange et agréable impression que d'être, en plein cur de la
ville, dans ce lieu planté de bougainvilliers, palmiers, bambous, et bercé par le
piaillement d'oiseaux exotiques. Morgan (un toucan), la mascotte du lieu, en tête !
Dans ce havre de paix, l'ambiance sonore naturelle est amalgamée à des enregistrements
effectués au fin fond de la forêt amazonienne et du continent indien. Après s'être
prélassé au soleil, on vous invite à vous rendre au dernier étage. Là, dans la salle
de relaxation, massages aux huiles essentielles ou sport sous l'il bienveillant et
apaisant des statuettes thaïlandaises.
Hôtel Windsor :
11 rue, Dalpozzo - 06000 Nice
Tél. : 04 93 88 59 35
Web : www.webstore.fr/windsor
www.rom.fr/hotelwindsor
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En chiffresChambre double 420 à 750 F |
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L'HÔTELLERIE n° 2699 Magazine 04 Janvier 2001