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L'événement
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Bocuse d'or 2001

Le bon coup du père François !

En remportant le Bocuse d'or, François Adamski a renoué avec la tradition française puisque Jacky Fréon (1987), Michel Roth (1991) et Régis Marcon (1995) s'étaient déjà imposés (1). Ce superbe succès tricolore a clôturé en beauté une exceptionnelle édition du Sirha.

Reportage et photos de Jean-François Mesplède.

"Le deuxième jour, en voyant travailler les autres concurrents, je ressentais une certaine pression. J'ai regardé leurs plats sans savoir toujours que penser. Je me disais celui-là est bien, celui-là un peu moins. L'annonce des résultats est difficile à vivre. On espère entendre son nom le plus tard possible. Je me disais que je pouvais être premier ou quatrième. Il n'y avait pas le choix. Gagner, c'est super."
A peine descendu du podium, son précieux trophée serré sur le cœur, François Adamski lâche des mots à la volée. Il admet volontiers qu'il n'a pas encore réalisé ce qu'il lui arrivait. Bernard Leprince qui l'a préparé pendant de longs mois, Amandine Chaignot qui l'a secondé, Jacky Fréon, Michel Roth et Régis Marcon qui sont passés jadis par les mêmes émotions, l'étreignent. Emu et heureux, Paul Bocuse couve la scène du regard. Images de joie pour le camp français qui n'avait plus goûté à la victoire depuis six ans ! Retour sur image. En février 2000 au Sirest, François Adamski remporte le concours national de Cuisine artistique et sa sélection pour le Bocuse d'or. Il avoue aimer les concours et cette montée de pression particulière à ce genre d'événement. Depuis 1991 et ses premiers succès, il en a remporté une douzaine. Là, à Lyon, c'est le sommet !

Tiercé gagnant

Avec un total de 580 points, François Adamski (Maison Prunier à Paris) devance le Suédois Henrik Norström (Bon Lloc à Stokholm, 1 étoile au Guide Rouge dont le chef est Matthias Dahlgren, Bocuse d'or 1997) et l'Islandais Hakon Mar Orvarsson (Hôtel Holt à Reykjavik, le seul Relais & Châteaux de son pays).
Tous deux ont totalisé 532 points. C'est la quatrième victoire française après les succès de Jacky Fréon (1987), Michel Roth (1991) et Régis Marcon (1995). Et c'est la première fois que l'Islande monte sur le podium.

Pour y parvenir, François Adamski n'a négligé aucun détail. Il s'est préparé chez Prunier où il a débarqué le 23 août 1999. Paradoxe : racheté par Pierre Bergé et voué à une inéluctable transformation, le restaurant est fermé au public. Drôle d'endroit pour une préparation où, complice, Yvan Raphanel, de Fréga Cuisines, a installé le matériel. C'est également lui qui a fabriqué, sur mesure, les plats dont le concurrent français avait besoin.
Comme il était hors de question de changer une équipe qui gagne, François Adamski a travaillé avec Amandine Chaignot et Bernard Leprince. Son chef dévoile la méthode : "En février, nous avions établi un planning nous permettant de travailler en dilettante jusqu'aux vacances d'été. Nous avons pensé au thème et à la réalisation du plat, fait fabriquer des plats, et sommes partis sur nos idées. Trois mois avant le concours, nous avons travaillé très fort avec une accélération en décembre. J'ai parfois eu peur que François ne pète les plombs car c'était très intensif. Nous avons d'abord pensé au plat de poisson attendant qu'il soit maîtrisé pour passer à celui de viande. Nous avons travaillé les garnitures, et quand nous avons fini, le plat de poisson n'allait plus, nous avons recommencé ! Le plat de viande est venu plus rapidement, mais je voulais que François travaille un maximum de morceaux."
Ensuite ? La jet-set parisienne, les Martinez, Legay, Briffard, Anton, Roth et Alleno a été invitée à venir goûter. Ceux-là donc, mais aussi quelques non-gastronomes dont l'avis s'est avéré précieux : "Nous avons même travaillé avec une décoratrice qui nous a donné l'idée des couleurs", précise Bernard Leprince.
La suite ? Un passage le premier jour de la compétition, une réalisation pratiquement parfaite qui a fait l'unanimité parmi les membres du jury. "J'ai fait exactement la même chose que lors du dernier entraînement. J'étais donc très satisfait", confie François Adamski. Le stress ? "Je me suis efforcé de le gérer. L'ambiance était géniale. On représente la France alors tout le monde est avec nous, et ces encouragements font chaud au cœur. C'est porteur et je n'ai jamais eu de moment de panique. C'est un show, il faut jouer le jeu."
François Adamski l'a fait. Et l'on imagine volontiers que le souci de perfection manifesté durant le concours séduira d'éventuels employeurs. Ironie de l'histoire, le Bocuse d'or 2001 se trouve disponible sur le marché du travail. Le restaurant Prunier a fermé ses portes. D'autres devraient s'ouvrir devant lui, devant Amandine Chaignot et Bernard Leprince. Cette équipe de France qui gagne !

(1) Visiblement ému, le Bocuse d'or 2001 a tenu à dédier son succès à son ami Cédric Thys, second chez Lasserre, décédé à la suite d'un accident de moto en novembre dernier.

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Rendez-vous 2003

Paul Bocuse l'a annoncé :
la truite et le bœuf seront au programme des concurrents de l'édition 2003.

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Un joli parcours

Né le 26 mars 1971, François Adamski a appris son métier au lycée hôtelier du Touquet où, de 1987 à 1995, il a obtenu CAP (cuisine et restaurant), BEP, BTH et BTS option art culinaire de la table et du service.
Ses stages l'ont mené chez Thierry Marx à Montlouis, Eric Briffard à Fère-en-Tardenois, Pierre Gagnaire à Saint-Etienne, Dominique Toulousy à Toulouse. Après un passage à l'Hôtel Matignon auprès d'Yves Delplace, son parcours passe par le Plaza Athénée (Eric Briffard), Le Ritz (Guy Legay et Michel Roth) et La Maison Prunier (Bernard Leprince) pour un poste de chef de partie.

 

Les larmes d'Amandine...

François Adamski admet volontiers que sa victoire au Bocuse d'or est un succès d'équipe dans lequel Amandine Chaignot a pris sa part.

Sur le podium, François Adamski jubile. Il brandit son Bocuse d'or et rit aux anges. Amandine Chaignot suit la scène les yeux brillants, et soudain, fond en larmes et s'accroche à son chef. L'émotion est trop forte et le public qui le comprend redouble d'applaudissements. Emouvante image en conclusion d'une formidable journée pour la cuisine française.
François a gagné. Amandine aussi, tenant parfaitement sa place à ses côtés, comme elle l'avait fait voici quelques mois lorsque le chef de partie de la Maison Prunier avait remporté le concours national de Cuisine artistique.
A 21 ans, cette Parisienne demi-chef de partie chez Prunier et "très courageuse", au dire du lauréat, n'en est qu'au début de sa carrière. Son rôle ? "Faire équipe avec François pour que nous soyons complémentaires à 100 %. Sur le concours, il faisait la viande et le bar et je me chargeais de toutes les garnitures." Pour le Flan aux coques par exemple, et à en croire Bernard Leprince, une heure était nécessaire pour en monter douze !
Le concours ? "C'était très dur nerveusement car il y a beaucoup de pression." L'attente et l'annonce du résultat ? "C'est énorme. On a l'impression de tomber par terre et de prendre une grande claque dans la tête."
La suite ? "La Maison Prunier étant fermée pour travaux, nous allons regarder ailleurs."

 

Les recettes

w Le loup, le homard truffé et la lotte
Le loup est désarêté par le ventre, posé à plat côté peau dans un moule en forme de poisson, décoré de fines lamelles de truffe, farci d'une mousse de homard et de Saint-Jacques à la truffe et de fines tranches de foie de lotte sautées. La sauce d'accompagnement est un jus de coques crémé anisé.
w Flammèches de coques, crème d'oursin
Farce de turbot cuit dans un moule à pomponnette avec une langue d'oursin au centre puis chemisée avec des langueurs de coques. Cette garniture est disposée sur un plateau en argent, lui-même posé sur une pieuvre de présentation en argent avec une crème d'oursin à l'intérieur.
w Jeunes poireaux au caviar d'Aquitaine
Cylindres chemisés de minipoireaux, farcis d'une fondue de poireaux surmontée de caviar d'Aquitaine décorée d'une couronne au corail.
w Damiers de seiche aux piquillos
Blancs de seiche quadrillés, colorés à la poêle, garnis d'une farce aux piquillos.
w Agneau de lait en trois services
La selle est farcie d'une matignon liée à la farce de dinde et d'agneau, les filets en habit d'épinards. Le gigot est rôti puis monté en écailles d'aubergines, glacé au jus. Les filets sont rôtis puis panés à la chapelure de basilic, frits, tranchés et disposés sur des socles décorés avec les os des carrés.
w Pommes fondantes à l'épaule d'agneau
La pomme de terre est taillée en savonnette, creusée et cuite dans le jus d'agneau, puis garnie de l'épaule confite au jus, décorée d'écailles de courgettes et
glacée au jus.
w Larmes de coco au chorizo
Purée de haricots cocos agrémentée d'une brunoise de chorizo, moulée dans un moule en forme de larme, et décorée avec des lamelles de carottes et de courgettes.
w Minipotirons aux fruits et pignons
Minipotirons sculptés, garnis d'un chutney de coings, pommes, abricots et pruneaux, pignons de pins croquants glacés au caramel acidulé. Jus d'agneau gras.

 


Rencontre de stars Quand Charlyne Bise rencontre Roger Vergé, il y a gros à parier qu'ils se racontent des histoires d'étoiles (Michelin bien sûr).


Lasserre hier et aujourd'hui Paul Bocuse témoin d'une rencontre historique entre René Lasserre, fondateur du restaurant Eponyme à Paris etMichel Roth, Bocuse d'or 1991, désormais au piano de la célèbre maison.


Entre MOF Guy Lassausaie et Christian Têtedoie, deux MOF lyonnais, parties prenantes de l'organisation.


"Chers présidents" Guy Martin, 3 étoiles de l'année au Grand Vefour, et Terje Ness, lauréat de l'édition 1999 du Bocuse d'or.

 


Parterre d'étoiles : Si l'on fait les comptes d'hier à aujourd'hui, voilà un bien beau parterre d'étoiles... Michelin. De gauche à droite Pierre Wynants (Comme chez Soi à Bruxelles), Charlyne Bise (Bise à Talloires), Roger Vergé (Moulin de Mougins), Guy Martin (Grand Vefour à Paris) et Philippe Rochat (Rochat à Crissier).

Un très haut niveau...
Sirha 2001 - un bilan satisfaisant
Les échos du Sirha


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L'HÔTELLERIE n° 2703 Hebdo 1er Février 2001


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