du 20 décembre 2007 |
L'ÉVÉNEMENT |
COMMENT LES ACTEURS DE LA FILIÈRE AIDENT LES PROFESSIONNELS À PASSER LE CAP DE LA LOI ANTITABAC
NOUVEL AN, NOUVEL AIR
Face à l'interdiction de fumer au coin du zinc, depuis plusieurs semaines maintenant, des acteurs de la filière CHR ont entamé un 'parcours d'accompagnement' des professionnels. Une bonne chose pour les bistrots dont les craintes de voir une baisse de clientèle sont réelles. Mais pas forcément fondées.
Sylvie Soubes
Le slogan 'nouvel air' revient au Comité national contre le tabagisme (CNTC) qui, après avoir édité un guide pratique dédié aux professionnels en collaboration avec les représentants des CHR baptisé Sortez du brouillard (lire L'Hôtellerie Restauration du 2 novembre 2007), a présenté, lundi 17 décembre, une campagne de communication grand public diffusée sur TF1 à partir du 24 décembre et jusqu'au 7 janvier 2008. "Réalisé par Yvan Attal, ce film a pour cadre une grande discothèque parisienne et met l'accent sur les risques mortels de l'exposition aux particules toxiques de la fumée de tabac qui restent dans l'air pendant plusieurs heures après leur émission", explique Nicolas Villain, du CNCT. Ce film d'une durée de 30 secondes "conçu gracieusement par l'agence Compagnie 360 RSCG" n'a pas pour objectif 'd'effrayer les gens' mais de leur faire prendre conscience qu'il existe "un parallèle entre le tabagisme passif et le sida (…) parce que ça cause aussi des maladies qui dévastent la vie des hommes", commente Yvan Attal. Au coeur du scénario : la responsabilité que l'on a d'autrui. En l'occurrence, pour les patrons de CHR, le respect et la bonne santé du personnel.
Une remise en question de
l'activité et des clientèles
Nouvel an, nouvel air donc
à partir du 1er janvier 2008, 00 h 01, pour la profession, qui
doit changer désormais sa perception du libre arbitre vis-à-vis du tabac.
À sa charge, il est vrai, une mauvaise application ou compréhension
de la loi Evin depuis sa mise en place. Sans doute cette notion joue-t-elle aujourd'hui
dans la démarche des fournisseurs et autres acteurs de la filière d'accompagnement
des bistrotiers et restaurateurs pour cette interdiction. Pas plus mal. Au-delà
des raisons économiques, le challenge porte sur la remise en question de l'activité
et des clientèles. Distriboissons l'a bien compris en déclinant par exemple
la Journée famille. L'idée : inviter les familles à revenir au
café à un jour, un créneau horaire précis. Un verre d'Orangina,
de limonade Pschitt, d'eau d'Évian ou des sucettes Chupa-Chups sont proposés
gratuitement aux enfants.
Le rendez-vous est donné par voie d'affiches apposées à l'extérieur
comme à l'intérieur des établissements. Le groupement s'appuie
notamment sur les préconisations déployées au printemps par les Brasseries
Kronenbourg. Dans l'escarcelle, des "solutions et astuces pour tirer parti de
la nouvelle législation". Sur le terrain et dans le cadre de la tournée
son camion-forum Distriboissons met ainsi l'accent sur ce qui est possible de faire.
Bien vu. Conseils d'aménagement, développement de nouvelles offres, réponses
aux questions les plus récurrentes. À l'appui, pour avancer 'zen', l'expérience
de Scottish & Newcastle au Royaume-Uni. "Depuis l'interdiction de fumer,
les cafés/brasseries qui se sont adaptés ont globalement maintenu ou amélioré
leur activité." Une 'nouvelle clientèle' a pointé le bout de
son nez : femmes, familles, clients non-fumeurs
venant pour se restaurer et se divertir. "Les établissements qui ont tiré
profit de la nouvelle sont ceux qui ont anticipé, aménagé des espaces
fumeurs, adapté leur offre aux nouveaux clients non-fumeurs et créé
ou amélioré la prestation restauration." Rien d'extraordinaire sinon
le bon sens, encore et toujours. Café Concept s'est également attelé
à la tâche. Un "changement de taille dans la vie des établissements",
reconnaît ce réseau d'indépendants. Dans son dossier consacré
au sujet, réponses et alternatives vont bon train sous la bannière "faire
d'une menace une opportunité". "Si on considère le potentiel de non-fumeurs,
nous pouvons envisager l'avenir sereinement", ose-t-on en précisant à
juste titre, "qu'ils soient hommes, femmes, jeunes ou moins jeunes tous sont
à la recherche d'un subtil équilibre entre accueil, ambiance, convivialité,
services, produits et prix". Clé d'avenir donc. En ajoutant des services
concrets comme le wifi, la presse, le café à 1 E (eh oui !) ou encore
une communication accrue sur de nouvelles déclinaisons de produits. L'association
de patrons Service en Tête, présidée par José Pires Gomes
de France Boissons, a également anticipé la mesure. "Depuis l'annonce
de l'extension de la loi Evin dans les CHR, le secteur se pose beaucoup de questions
sur la réorganisation du travail induite par ce changement ainsi que sur l'attitude
des consommateurs", admettent les adhérents. Ici, la batterie va du guide
aux fiches pratiques, des réunions en petits comités aux conférences
en partenariat avec des experts juridiques de la société Fiducial, aux
outils basiques mais tellement 'justes' comme le développement de gobelets
pour les fumeurs invétérés qui désirent boire en clopant…
en terrasse évidemment.
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L'Hôtellerie Restauration n° 3060 Hebdo 20 décembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE