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du 22 novembre 2007
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Franck Trouet, responsable du service juridique du Synhorcat, vous apporte des éléments de réponse.


Franck Trouet, responsable du service juridique du Synhorcat.

Quel est le montant de la déduction forfaitaire de cotisations sur les charges sociales patronales ?
Le montant de la déduction forfaitaire varie selon l'effectif de l'entreprise :
Pour les entreprises de 20 salariés au plus : 1,50 E par heure supplémentaire à raison de 0,50 E, plus un supplément de 1 E jusqu'au 31 décembre 2008,
Pour les entreprises de plus de 20 salariés : 0,50 E par heure supplémentaire.
Précision : Dans le cas où le nombre d'heures supplémentaires n'est pas un nombre entier, le montant de la déduction forfaitaire peut être proratisé.
Ainsi, pour un salarié qui réalise 17 h 33 supplémentaires dans une entreprise de moins de 20 salariés, l'employeur bénéficie de 25,99 E de déduction (17 h 33 x 1,50 E).

Comment s'apprécient les effectifs de l'entreprise pour déterminer le montant de la déduction de cotisation applicable ?
Le décret du 24 septembre 2007 prévoit, à titre transitoire, pour la période allant du 1er octobre au 31 décembre 2007, que l'effectif de l'entreprise s'apprécie à la date du 31 décembre 2006.
Nous vous rappelons que seuls les salariés de l'entreprise doivent être pris en compte.
Les salariés pris en compte intégralement sont les salariés sous CDI, y compris les jeunes de moins de 26 ans, qui comptent pour une unité.
Certains salariés sont pris en compte partiellement. Il s'agit :
• des salariés sous CDD, y compris les extras, sachant que ceux qui sont recrutés pour remplacer un salarié absent ne sont pas pris en compte ;
• des intermittents ;
• des salariés mis à disposition de l'employeur par une autre entreprise, notamment de travail temporaire ;
Ces salariés sont comptabilisés au prorata de leur temps de présence au cours des douze mois précédents ;
• Les salariés à temps partiel : il convient de diviser la somme totale des horaires inscrits au contrat de travail par la durée légale du travail.
Exemple : Un salarié travaillant 20 heures par semaine compte pour 0,57 unité (20 h/35 h).
Mais certains sont exclus du décompte pour la détermination de l'effectif. Il s'agit :
• des mandataires sociaux rémunérés, tels que les gérants minoritaires ou égalitaires de SARL ;
• des salariés mis à disposition par une entreprise extérieure lorsqu'ils remplacent un salarié absent ou dont le contrat est suspendu mais percevant une rémunération ;
• des apprentis et autres jeunes en contrats de formation en alternance (contrat de qualification, contrat d'adaptation, contrat d'orientation, y compris les stagiaires) ; ainsi que les salariés sous Contrat Initiative Emploi pendant une période de deux ans.  

Comment calculer la réduction de cotisations sur les charges sociales salariales ?
La réduction se calcule salarié par salarié et se fait en trois temps :
1re étape : Déterminer le taux de réduction applicable, avec une formule relativement simple : on prend le montant des cotisations sociales que l'on devrait payer et on le divise par la rémunération brute du salarié (y compris heures supplémentaires ou complémentaires).
À ce moment-là, on trouve un pourcentage que l'on devra, en tout état de cause, limiter à 21,5 %, car il s'agit du taux maximum de réduction prévu par la loi.
2e étape : Calculer la réduction.
Le montant de la réduction est égal à la rémunération des HS ou HC x taux de réduction.
On prend donc la rémunération des heures supplémentaires, soit, pour un salarié au Smic à 39 heures : 17,33 x 8,44 x 110 % = 160,89 E.
3e étape : On applique le pourcentage trouvé dans la
1re étape à cette somme, ce qui va donner la réduction de cotisations dont va bénéficier le salarié.
En sachant que le montant de la réduction ne peut excéder 7,50 % du montant des cotisations salariales de Sécurité sociale (maladie, maternité, invalidité, décès et vieillesse).
Exemple : Un salarié rémunéré au Smic (8,44 E au 1er juillet 2007), travaillant 169 heures par mois, soit 17 h 33 heures supplémentaires par mois, prenant 2 repas par jour (3,21 E) :
• Rémunération des heures supplémentaires :
(17,33 x 8,44) + 10 % = 160,89 E
• Brut soumis à cotisations : 1 582,23 E
• Montant total des charges salariales, y compris CSG et CSG et CRDS : 358,23 E
Le taux de réduction est de : 358,23 E : 1 582,23 E = 0,22, soit 22 %. br> Ce taux est supérieur à 21,5 % ? C'est donc 21,5 % qui doit être retenu.
Le montant de la réduction est de 160,89 E x 21,5 % = 34,59 E
La limite des cotisations salariales de Sécurité sociale due sur l'ensemble de la rémunération : 1 582,23 E x 7,50 % = 118,66 E.
Le montant de la réduction étant inférieur à celui du montant des cotisations salariales de Sécurité sociale (maladie, maternité, invalidité, décès et vieillesse), les 34,59 E de réduction peuvent être intégralement déduits.

Cette réduction de cotisations s'applique-t-elle aux heures complémentaires effectuées par un salarié à temps partiel ?
Oui, un salarié travaillant à temps partiel et réalisant des heures complémentaires (dans la limite de 1/3 de la durée hebdomadaire ou mensuelle du contrat de travail), bénéficie de la réduction de cotisations salariales, à la condition que :
• ces heures complémentaires ne puissent avoir pour effet de porter la durée du travail effectuée au niveau de la durée légale du travail, soit 35 heures par semaine ou 151,67 heures par mois ;
• ces heures complémentaires ne soient pas accomplies de manière régulière sauf à être intégrées à l'horaire contractuel pendant une durée minimale de six mois. Dans ce cas, il ne s'agit plus d'heures complémentaires.

Comment est exonérée d'impôt sur le revenu la réduction de cotisation ?
La rémunération des heures supplémentaires et des heures complémentaires, qui ont fait l'objet de la réduction de cotisations salariales, est exonérée d'impôt sur le revenu.
Le montant de cette rémunération devra être isolé au sein des traitements et salaires et reportés sur les cases dédiées de la déclaration annuelle des revenus n° 2042.
Le montant à reporter dans ces cases sera égal à la rémunération brute des heures supplémentaires et complémentaires.

Comment décompter les heures supplémentaires en cas d'absence du salarié ?
Selon une lettre ministérielle du 19 octobre 2007, le calcul tant de la réduction que de la déduction forfaitaire en fonction du nombre de jours d'absence s'effectue selon le nombre de jours d'absence du salarié sur le mois.
Cette lettre précise également que sont concernés tous les types d'absences et tous les jours fériés chômés, et que ces modalités s'appliquent aux salariés sous convention de forfait en heures hebdomadaires ou mensuelles.

1re hypothèse
Sur un mois donné, le salarié a un jour d'absence ou bénéficie d'un jour férié chômé. Dans ce cas, il convient de ne pas prendre en compte ce jour d'absence et de calculer au prorata temporis le nombre d'heures supplémentaires ouvrant droit à l'exonération, à savoir :
• Pour un salarié travaillant habituellement 5 jours par semaine, soit, en moyenne, 21,67 jours par mois : br> 17,33 x [(21,67 jours - 1 jour) / 21,67jours] = 16,53 heures supplémentaires.
Le calcul de la réduction de cotisations salariales et de la déduction forfaitaire de cotisations patronales s'effectue sur la base de 16,53 heures supplémentaires sur ce mois.  

2e hypothèse
Sur un mois donné, le salarié a 3 jours d'absence et bénéficie de 2 jours fériés chômés, soit 5 jours d'absence sur le mois.
Dans ce cas, il convient de ne pas prendre en compte ces jours d'absence et de calculer au prorata temporis le nombre d'heures supplémentaires ouvrant droit à l'exonération, à savoir :
• Pour un salarié travaillant habituellement 5 jours par semaine, soit, en moyenne, 21,67 jours par mois :
17,33 x [(21,67 jours - 5 jours) / 21,67 jours] = 13,33 heures supplémentaires.
Le calcul de la réduction de cotisations salariales et de déduction forfaitaire de cotisations patronales s'effectue sur la base de 13,33 heures supplémentaires sur ce mois.

Faut-il tenir des documents à la disposition des agents de contrôle de l'Urssaf ?
Oui, l'employeur doit calculer chaque mois le montant de la déduction à appliquer et tenir à la disposition de l'Urssaf un document sur lequel il doit mentionner :
• le nombre de salariés ouvrant droit à la réduction et à la déduction ;
• le montant total des exonérations appliquées au titre de chacun des dispositifs ;
• pour chaque salarié : son identité, le montant de la rémunération brute versée, le montant de la réduction et déduction appliquées, le nombre d'heures de travail complémentaires ou supplémentaires effectuées et la rémunération afférente.
De plus, l'employeur doit établir un décompte du nombre d'heures de travail effectuées.
Aussi, si les documents existants ne mentionnent pas de façon expresse le nombre d'heures supplémentaires ou complémentaires effectuées, le taux de majoration auxquelles elles sont rémunérées ainsi que le mois au cours duquel elles ont été rémunérées, ces documents devront être complétés, au moins une fois par an, par un récapitulatif hebdomadaire par salarié comprenant ces informations.
Lorsque les heures supplémentaires résultent d'une durée collective hebdomadaire supérieure à la durée légale et font l'objet d'une rémunération mensualisée, l'employeur doit seulement indiquer à l'inspecteur quelle est la durée collective, ce qui est le cas du secteur des CHR.
Mais si des heures supplémentaires sont effectuées au-delà de la durée collective, l'employeur doit établir les documents nécessaires au décompte du temps de travail.
Enfin, il n'est pas prévu de transmission systématique des documents à l'Urssaf. zzz66f

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L'Hôtellerie Restauration n° 3056 Hebdo 22 novembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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