du 6 septembre 2007 |
JURIDIQUE |
À COMPTER DU 1ER OCTOBRE 2007
Heures supplémentaires : exonérées de charges et d'impôt
Les employeurs pourront bénéficier d'une déduction forfaitaire de cotisations sur les charges patronales dues sur les heures supplémentaires. Les salariés seront exonérés d'impôt sur le revenu et bénéficieront aussi d'un allégement de cotisations salariales sur la rémunération de ces heures, et les heures complémentaires.
Le
paiement des heures supplémentaires ou complémentaires sera, à
partir du 1er octobre 2007, exonéré d'impôt sur le revenu
et donnera droit à des allégements de cotisations sociales sous certaines
conditions.
Le régime dérogatoire, dont bénéficient
actuellement les entreprises de moins de 20 salariés, permet de majorer les
4 premières heures supplémentaires au taux de 10 %. Il est abrogé
par la loi Tepa à partir du 1er octobre.
En revanche, cette nouvelle loi ne
remet pas en cause les taux instaurés par des accords collectifs ou conventions
collectives étendues. Donc, les taux de majoration prévus par l'avenant
n° 2 du 5 février 2007 à la convention collective des CHR du 30
avril 1997 sont maintenus. Cet accord prévoit que les 4 premières heures
sont majorées au taux de 10 %, les 4 suivantes au taux de 20 %, et de 50 %
au-delà.
Les heures supplémentaires
concernées
Seront pris en compte par
cette réforme les salaires versés au titre des heures supplémentaires
de travail, c'est-à-dire les heures effectuées au-delà de la
durée légale hebdomadaire du travail fixée à 35 heures. Nous
vous rappelons que les heures supplémentaires se calculent dans le cadre de
la semaine civile, et non pas au mois. La semaine civile débute le lundi à
minuit et se termine le dimanche à minuit.
Cependant, les heures supplémentaires
ne se calculent pas dans le cadre de la semaine civile en cas d'aménagement
du temps de travail, c'est-à-dire en cas de modulation, d'organisation sous
forme de cycle ou d'aménagement du temps de travail sous forme de journées
ou de demi-journées de repos.
Sont aussi visées, les heures
supplémentaires considérées comme telles dans le cadre des différentes
formes d'aménagement du temps de travail.
Les heures accomplies au-delà
de 1 607 heures par an, dans le cadre de forfait en heures sur l'année,
ou à raison des jours de travail, qui correspondent à la renonciation
à des jours de repos au-delà de la limite annuelle de 218 jours dans
le cadre de forfait annuel en jours.
Les RTT sous forme de repos
: dans le cadre de la réduction du temps de travail, par l'octroi de jours
RTT sur une période de 4 semaines ou sur l'année, seront exonérés
d'impôt sur le revenu les salaires versés au titre des heures supplémentaires
effectuées chaque semaine au-delà de 39 heures et payées immédiatement,
ainsi que celles effectuées entre 35 et 39 heures et payées à l'occasion
de la régularisation de fin de période.
Les heures complémentaires
: bénéficieront aussi d'une partie de ce régime les heures complémentaires
effectuées par un salarié à temps partiel. Il s'agit des heures
travaillées au-delà de la durée fixée par le contrat de travail,
sachant que ces heures sont limitées à 10 % de la durée prévue
dans le contrat, et donne lieu à une majoration de 5 %. Cela dit, l'accord
du 5 février permet à la profession de demander aux salariés à
temps partiel de porter le nombre de ces heures jusqu'à un tiers de la durée
initiale du contrat, mais les heures travaillées au-delà du 10e
de la durée initiale donnent lieu à une majoration de 25 %.
Exonération d'impôt et de cotisations
pour le salarié
Le salaire versé au
titre de toute heure supplémentaire, complémentaire ou choisie sera exonéré
d'impôt sur le revenu, sans plafonnement. L'exonération s'appliquera
autant à la rémunération de l'horaire normal supplémentaire
ou complémentaire qu'à sa majoration. Ce qui permettra aux salariés
de la profession de l'hôtellerie-restauration qui travaillent sur la base
de 39 heures d'être exonérés d'impôt sur le revenu pour les
4 heures supplémentaires qu'ils effectuent chaque semaine.
En outre, ces heures donneront
droit à une réduction de cotisations salariales de Sécurité
sociale proportionnelle à la rémunération perçue, dans la
limite des cotisations dues. Les cotisations salariales concernées sont : la
cotisation d'assurance maladie, maternité, invalidité, décès
(0,75 %), la cotisation d'assurance vieillesse plafonnée et déplafonnée
(6,75 %).
Le taux de la réduction défini
par un décret actuellement en cours de rédaction doit être de 21,5
%. Ce qui permettra à un salarié payé en dessous du plafond de
la Sécurité sociale (2 682 E par mois), de bénéficier d'une
exonération quasi-totale des charges salariales sur le paiement des heures
supplémentaires ou complémentaires.
Déduction forfaitaire
de cotisations pour l'employeur
La loi prévoit une
déduction forfaitaire de cotisations patronales uniquement sur les heures supplémentaires. En effet, les heures complémentaires
ne sont pas concernées, afin de ne pas encourager l'employeur à utiliser
davantage de salariés à temps partiel.
Le projet de décret prévoit que le montant
horaire de cette déduction forfaitaire de cotisations patronales de Sécurité
sociale serait de 0,50 E dans le cas général, et son montant serait porté
à 1,50 E pour les entreprises de moins de 20 salariés. Pour les jours
de repos auxquels renonce un cadre en forfait jours, le montant de cette déduction
forfaitaire sera fixé à 7 fois ces montants horaires. Ce qui donne,
dans ce cas, une déduction horaire de 3,5 E ou de 10,5 E selon la taille de
l'entreprise.
Modification de la réduction
Fillon
Actuellement, la réduction
Fillon est calculée à partir d'un coefficient qui est en fonction de
la rémunération horaire du salarié, calculée en divisant la
rémunération mensuelle par le nombre d'heures rémunérées
au cours du mois considéré.
À partir du 1er
octobre, ce coefficient sera calculé en fonction du rapport entre le salaire
minimum de croissance calculé pour un mois sur la base de la durée légale
de travail et la rémunération mensuelle du salarié hors rémunération
des heures supplémentaires ou complémentaires.
Pascale
Carbillet zzz60r
Complément d'article 3045p15
Pour retrouver la loi n° 2007-1223 du 21 août en faveur du travail, de l'emploi
et du pouvoir d'achat, dite loi Tepa :
cliquez ici
Voir
l'article qui suit sur le sujet :
Exonération de charges et d'impôt sur les heures supplémentaires,
publication du décret et de la circulaire (n° 3049 du 4 octobre 2007)
Voir
l'article qui précède sur le sujet :
À jour au 1er juillet
2007, Smic des apprentis (n° 3036 du 12 juillet 2007)
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 3045 Hebdo 6 septembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE