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 du 28 juin 2007 |
ÉDITO |
Enjoy !
Si
vous lisez le Forum des Sujets Interactifs sur le site de notre journal
lhotellerie.fr
, la très vive polémique
sur la qualité du service dans la restauration française n'a pu vous
échapper. Comme toute polémique qui se respecte, elle se fonde sur
des faits avérés, mais souvent partiels et difficiles à généraliser
sans stigmatiser injustement l'ensemble d'une profession. C'est précisément
ce qu'ont tenté d'éviter les intervenants dans le débat, qui ont
bien voulu prendre la peine d'argumenter leur position et non jeter hâtivement
l'anathème sur une situation perfectible.
Certes, et Bernard Boutboul, qui anime Gira Sic, n'a pas manqué
de souligner combien il faut se garder de toute généralisation, alors
que malheureusement, le phénomène est de plus en plus mal perçu
par la clientèle des établissements.
Enfin, n'exagérons rien, ceux qui voyagent ont pu constater
que dans la vieille Europe notamment, les métiers de services ne bénéficient
de la haute considération qu'ils méritent de la part de celles et
ceux qui les exercent. Le phénomène n'est pas purement français,
loin de là, ce qui n'est, il est vrai, qu'une maigre consolation. Mais
notre pays n'est pas composé exclusivement de bouges mal tenus où l'accueil
est une notion oubliée depuis longtemps. Le voyageur rencontre dans l'Hexagone
des centaines de restaurants où le sourire de la patronne vaut les chaises siglées Starck, où la cuisine
l'emporte sur le décor, où l'accueil est chaleureux et le service professionnel.
Certes, nous avons nos travers, et ils sont loin d'être
minces : en ville, l'insupportable arrogance des minous chargés de placer
les clients et qui ne savent rien faire d'autre, l'incompétence crasse des
serveuses recrutées sur une plastique nettement plus avantageuse que leur dextérité,
ailleurs les 'chefs' autoproclamés dont la moindre trouvaille doit être
béatifiée par une clientèle priée non seulement de se prosterner
devant le génie du maître, mais également de régler sans sourciller
des additions de palace.
Et c'est parfois tout aussi affligeant dans nos lointaines provinces
où l'ambiance dégouline d'ennui et d'apathie, tant le décor, la
passivité du service et la banalité de la prestation découragent
le visiteur le mieux disposé.
N'en déduisons pas que la situation est désespérée.
Un autre internaute intervenant sur notre site a relevé l'importance fondamentale
de la formation, le rôle-clé de la motivation et des conditions de
travail. Disons qu'il y a, là aussi, des perspectives qui devront bien finir
par se concrétiser un jour. Et puis, la polémique ayant rapidement
tourné au procès anti-américain (réflexe assez courant dans
l'Hexagone quand on est à court d'arguments), il vaudra toujours mieux le sourire
d'une étudiante qui vous souhaite "enjoy your meal" au sempiternel et
calamiteux "ça a été ?" qui sert trop souvent de
conclusion.
L. H.
zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3035 Hebdo 28 juin 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE
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