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du 14 juin 2007
ÉDITO

TVA : 25 % ?

Attention, ça va tanguer du côté des finances publiques dans les semaines à venir. On s'en doutait, les débuts de la présidence de Nicolas Sarkozy seront plutôt marqués par le gros temps que par la pétole. D'autant que le locataire de l'Élysée est manifestement un barreur de haute mer qui ne craint pas les avis de tempête.
Revenons sur terre : les allégements fiscaux annoncés depuis un mois ne prendront leur pleine signification que si les finances publiques retrouvent, à terme, l'indispensable équilibre exigé par les règles communautaires. Et qui, d'ailleurs, sont pleinement justifiées par le simple bon sens selon lequel il faut s'efforcer de ne pas dépenser davantage que ce qu'on gagne. Pas besoin d'avoir fait l'ENA (d'ailleurs, il nous en reste peu au gouvernement) pour s'en convaincre.
Mais comme il est aujourd'hui aussi difficile que du temps de Molière de "faire bonne chère avec peu d'argent", il faut bien trouver quelque part les indispensables ressources destinées au financement de notre coûteuse protection sociale tout en améliorant la compétitivité des entreprises. La quadrature du cercle ? Heureusement, il nous reste des technocrates de haut vol qui ont imaginé la géniale 'TVA sociale'.
Bon, c'est évidemment un peu compliqué (le monde contemporain n'est pas simple…), mais très schématiquement, il s'agit d'augmenter la TVA d'un montant équivalent en pourcentage à un allégement de charges sur le travail : par exemple, la suppression des cotisations patronales maladie et famille - c'est beaucoup d'argent - en contrepartie d'une hausse de TVA qui rend l'opération neutre pour les finances publiques. C'est du moins la thèse d'un expert qui sait de quoi il parle, Jean Arthuis, qui fut ministre des Finances d'Alain Juppé et qui préside la commission des finances du Sénat.
À ce stade du raisonnement, la politique rejoint forcément l'économie.
Car M. Arthuis, sénateur UDF de la Sarthe, le département de François Fillon, Premier ministre, ne s'exprime certainement
pas sur un sujet aussi sensible sans l'aval et de Matignon, et bien sûr de l'Élysée.
Or, ses préconisations en matière de hausse de TVA sont pour le moins décoiffantes : dans le style onctueux qui convient à un éminent élu du palais du Luxembourg, il nous annonce : "Je serais d'avis d'aller jusqu'à 5 points de TVA supplémentaire." Et d'ajouter que cette hausse devrait s'appliquer à tous les secteurs d'activité dès 2008 !
Alors, chers hôteliers-restaurateurs, qu'en penser ?
A priori, ce n'est pas une mauvaise idée pour une activité forte consommatrice de main-d'oeuvre où le coût du travail pèse lourdement sur la rentabilité, sur les prix, et donc, sur la compétitivité. Attendons de connaître les modalités définitives de ce qui semble bien être aujourd'hui beaucoup plus qu'un projet, avant de formuler d'éternels regrets sur une TVA à 5,5 % de plus en plus lointaine, forcément. Mais si c'est pour y gagner, pourquoi pas ?
L. H.
zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 3033 Hebdo 14 juin 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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