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du 15 mars 2007
VIE PROFESSIONNELLE

EN ATTENDANT LE DÉCRET D'APPLICATION

La formation au permis de licence testée avec succès par l'Umih

Alors que le décret d'application pour la mise en place du permis de licence n'est pas encore sorti, l'Umih a devancé le principe en organisant des formations tests à Strasbourg, Toulouse, et la semaine dernière, à Paris. Sous l'égide d'Umih Formation et de l'Upih, cette 3e session a accueilli 9 professionnels et futurs professionnels. Tous satisfaits.
Propos recueillis par Sy. S.


De gauche à droite (1er rang) : Gilles Beauvais, Hélène Lett, Véronique Dufrancatel, Michel Hualt, David Askienazy. (2e rang) : Annie Cros (Umih), Brigitte Montserra (Umih), Alexis Cros, Yves Bougeard (conseiller auprès de l'Umih), Stéphane et Fabrice Martinez, et Christian Navet, président de l'Upih.

C'est dans les locaux de l'Upih (Union patronale des cafetiers, hôteliers, restaurateurs, discothécaires de l'Île-de-France, affiliée Umih), que s'est déroulée la semaine dernière une des toutes premières sessions de formation au permis de licence. Si le décret d'application de ce permis, axé essentiellement sur la législation des débits de boissons et obtenu après une formation obligatoire de 3 jours pour les créateurs ou repreneurs d'établissement, n'est pas encore sorti, l'Umih a décidé de mettre en test le module de formation. "Il s'agit de vérifier si ce qui est proposé dans la formation est en adéquation avec ce dont les professionnels ont besoin pour ne pas mettre en danger l'activité de leur entreprise aujourd'hui", commente Christian Navet, président de l'Upih, qui constate une recrudescence du nombre des fermetures administratives. Les Hauts-de-Seine, par exemple, ont enregistré l'an dernier 27 fermetures administratives 'applicables' allant d'une semaine à deux mois. "Le phénomène est général et la loi antitabac risque de l'accentuer. Les gens vont aller fumer dehors et les problèmes de bruit vont être démultipliés. Les professionnels vont devoir faire preuve de beaucoup plus de rigueur pour ne pas se trouver pris au piège. D'où la nécessité de leur proposer au plus vite cet outil. Je vous rappelle que le permis de licence doit permettre un meilleur dialogue avec les pouvoirs publics. Je pense qu'il va permettre aussi aux banques d'être moins frileuses à l'égard de notre secteur." Un 'outil' à la fois ciblé et ouvert, qui devrait dispenser, à partir d'un tronc commun, une batterie d'informations dont une partie correspondra aux spécificités locales. "Selon où vous êtes situés, vous dépendez soit de la gendarmerie, soit de la police. Les rapports ne sont pas tout à fait les mêmes", souligne le chef de file de l'Upih. 9 personnes, hommes et femmes, en activité ou allant débuter dans le secteur, ont répondu à l'appel du syndicat. Au terme du stage, nous leur avons demandé pourquoi ils étaient là et comment ils percevaient ces 3 jours. Micro libre, et enthousiaste.

Gilles Beauvais
A fait une école hôtelière, a été, entre autres, serveur, chef de village et souhaite aujourd'hui ouvrir un bar ou bar-brasserie.
"Très nécessaire. C'est un rappel de plein d'éléments qu'on connaît sans connaître en fait. Ce qui me paraît le plus important, c'est de comprendre la loi, l'esprit de la loi. Quand on a compris, on peut mieux aborder le métier, et on se protège davantage. Très souvent, on se demande pourquoi il faut mettre une rangée de bouteilles de boissons sans alcool à la vue des consommateurs. Et on le fait plus ou moins. Maintenant, je sais pourquoi et je vais le faire. La loi est logique. Veiller à ce que chacun applique la loi, c'est aussi un moyen de créer une concurrence égalitaire. C'est le moyen pour chacun de pouvoir se concentrer davantage sur le coeur du métier, qui sont l'animation, l'accueil.
"

Hélène Lett
Participe au lancement du concept Éthicable, établissement basé sur le commerce équitable, dont la première unité a ouvert à Lyon. Elle doit ouvrir prochainement un établissement sous cette enseigne à Paris.
"Pour moi, c'est complètement indispensable. Cela permet de rappeler le cadre dans lequel les débits de boissons se situent et de manière positive. C'est aussi une aide importante, avec des professionnels qui nous font part de leur expérience. Ça nous montre comment se comporter et faire face. Il y a un échange entre participants et c'est enrichissant. C'est la première fois que je participe à une formation qui mélange des professionnels en activité et des créateurs, et cette mixité est vraiment intéressante."

Alexis Cros
20 ans, BEP et bac pro en poche, doit partir travailler en Angleterre.
"Pour moi, cette formation offre un intérêt culturel. En tant que jeune, qui entre seulement dans le milieu du travail, je perçois mieux les points juridiques qui sont traditionnellement durs à ingérer. Là, ça passe tout seul, et je prends en compte des dangers que je n'aurais sûrement pas vu tout de suite de moi-même. La diversité des participants est également intéressante. C'est un échange ouvert. Si je participe à ce stage, c'est aussi parce qu'à terme, j'ai envie de tenir ma propre affaire. Qui ne rêve pas d'être un jour son propre patron ? C'est également pour cela que je me suis inscrit."
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Véronique Dufrancatel
Propriétaire d'un Au Bureau à La Garenne-Colombes (92), dirigeait avant un établissement sous licence IV dans le parc de Saint-Cloud.
"Je prends cette formation comme une remise à niveau, afin d'avoir une meilleure maîtrise de l'exploitation et des dernières normes en vigueur. Personnellement, je reproche souvent à la profession de ne pas être assez syndiquée. Cette formation, qui a été mise en place par les syndicats, va nous permettre d'exploiter dans de meilleures conditions nos affaires, et va nous permettre d'expliquer aux clients que les lois changent, que nous les prenons de front. Je pense que c'est quelque part formateur pour tout le monde, clientèle et personnel.
Car, ce que nous allons faire passer, nous allons le faire en connaissance de cause. Pour moi, ce permis devrait fonctionner comme le permis à point. Et je le dis en tant que motard. L'idée, c'est d'éviter de tomber tout de suite dans la sanction. De laisser un peu de marge pour se rattraper.
"

Michel Hualt
Le Café de l'Ambassade, 9 rue Boissy-d'Anglas, Paris (VIIIe). Deuxième génération de professionnels, autodidacte, 15 ans d'expérience.
"C'est dans un esprit de professionnalisation. J'avais conscience de ce qu'on nous explique, mais j'avais besoin qu'on me le démontre. Et c'est ce qui se passe. Nous ne sommes pas de simples passeurs de plats. Nous avons un rôle social. Par contre, ce qui est regrettable, c'est la non-responsabilisation des clients. Nous n'avons pas le choix, nous devons les materner… Avec le recul, je dirais que d'autres formations devraient devenir obligatoires chez nous. Je pense à l'hygiène, à la gestion, aux boissons que nous vendons, à l'accueil du public (et aux moyens de désamorcer ou de prévenir les conflits) et au management du personnel."

David Askienazy
Consultant en organisation et management, souhaite ouvrir un bar musical. Travaille désormais à mi-temps pour concrétiser son projet.
"Ça donne des balises stratégiques indispensables pour s'installer dans ce secteur. Je pense que c'est quelque chose de vraiment rentable. Il suffit de comparer le coût des amendes et le nombre de plantages potentiels… Ces 3 jours sont rentables. Ce stage me confirme qu'un débit de boissons n'est pas une activité comme les autres. Il y a des spécificités auxquelles on ne peut pas déroger. Le bar est un secteur en décroissance et qui offre pourtant du potentiel. Ce stage met les choses à plat, et c'est ça qu'il faut pour lui redonner une dynamique. D'habitude, les formations sont généralistes. Là, c'est parfaitement ciblé, et si j'en connaissais les grands thèmes, je crois qu'après ces jours, je suis plus à même de les maîtriser. Et en tant qu'expert en formation, je tiens aussi à saluer la qualité du contenu."

Fabrice et Stéphane Martinez
Troisième génération de professionnels. Ont créé 2 établissements à Paris, le Bistrot Bourdelle, rue Antoine Bourdelle (XVe) et L'Auberge Saint-Roch, rue Saint-Roch (Ier).
"Bien qu'ayant actuellement un projet dans l'hôtellerie, nous avons décidé de participer à cette formation pour mieux appréhender la législation des débits de boissons dans son ensemble. Nous avons 2 affaires très différentes, mais nous vendons de l'alcool à chaque fois. D'où son utilité. Une amende peut vite arriver, même si on est de bonne foi. Ce stage nous rappelle d'ailleurs le tarif des amendes, dont celle à 3 750 E… Nous n'avions jamais suivi de formation dans notre secteur d'activité, alors que cela fait 9 ans que nous sommes exploitants. Ça nous met face aux grands thèmes, et ça nous permet de nous remettre en cause. Certaines habitudes de travail doivent être revues."

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L'Hôtellerie Restauration n° 3020 Hebdo 15 mars 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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