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du 17 novembre 2005
VIE PROFESSIONNELLE

DÉSORMAIS OFFICIER DANS L'ORDRE NATIONAL DU MÉRITE

JEAN BIRON REVENDIQUE 30 ANS DE SYNDICALISME ET 40 ANS DE ZINC

Le président du conseil de surveillance de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), Jean Biron, a reçu la semaine dernière les insignes d'officier dans l'ordre national du Mérite. La distinction lui a été remise des mains du président national de la rue d'Anjou, André Daguin, au Cefaa de Villepinte, en Seine-Saint-Denis.


André Daguin a rendu hommage à Jean Biron.

C'est bien sûr entouré des siens, mais surtout de ceux qui l'ont côtoyé durant son parcours syndical et professionnel, que Jean Biron a reçu la semaine dernière les insignes d'officier dans l'ordre national du Mérite. La distinction lui a été remise par le président national de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), André Daguin, dont il a été le vice-président durant ses deux premiers mandats à la tête de la rue d'Anjou. Le lieu était aussi symbolique, puisque la remise s'est déroulée dans les salons du Centre européen de formation à l'apprentissage et à l'alternance de Villepinte (Cefaa), en Seine-Saint-Denis, qui a vu le jour en 1992 grâce à lui et dont il est président. Jean Biron, qui est aujourd'hui président du conseil de l'Umih, a derrière lui 30 années d'investissement et 40 ans de limonade. Garçon de café en 1964, il prend sa première gérance en 1966, avec un café-tabac rue des Écoles à Paris. Il quitte l'établissement en 1971 pour acquérir le café-tabac de la gare à Villemomble, en Seine-Saint-Denis. En 2001, il prend sa retraite mais ne quitte pas pour autant la rue d'Anjou. Quel jugement porte-t-il sur le syndicalisme CHR ? Que retient-il de l'Umih ? Comment voit-il l'évolution du métier de cafetier ?

Micro.
"Je trouve que les gens s'engagent beaucoup moins qu'avant dans le syndicalisme. En voulant faire l'économie d'une cotisation, ils sabrent la représentativité des syndicats eux-mêmes et privent des moyens en direct dont la profession aurait besoin. Le syndicalisme est obligé de recourir à d'autres financements et déplore un manque d'engagement des professionnels à la base. Alors qu'il est nécessaire que les professionnels s'expriment aussi bien auprès des conseils de prud'hommes que dans les organismes consulaires, sans parler du syndicat, dans les commissions ou sur le terrain. C'est mon constat… J'ai en revanche été le témoin d'une trentaine d'années de syndicalisme fort autour de Jean Blat, de Jacques Thé et d'André Daguin, qui a fait, rappelons-le, un travail formidable pour rassembler un maximum de professionnels sous le drapeau Umih. J'ai connu la montée en puissance de la rue d'Anjou avec Jean Blat d'abord, qui a mis en place la nouvelle FNIH (Fédération nationale de l'industrie hôtelière). Puis avec Jacques Thé, à qui l'on doit l'arrivée du groupement national des chaînes, qui a permis de réunir l'ensemble de l'hôtellerie, et la signature de la convention collective de 1998. Et André Daguin, à qui l'on doit le combat pour la TVA, des avancées sociales importantes pour nos salariés et, dans le sens positif, une plus grande médiatisation de la profession. Quant à l'univers du café, c'est ma vie. J'ai fait 6 ans à la tête de la branche nationale des cafés-brasseries. Je crois que le secteur est en mutation, pas dans sa manière d'être ou d'exister, mais à travers ceux qui le font, par la typologie de ses acteurs. Vous savez, les nouveaux patrons qui achètent des entreprises sont d'origines beaucoup plus diverses que par le passé avec une constante que j'observe en région parisienne : ce sont des gens qui ont envie de travailler et beaucoup viennent de l'extérieur. Quant à la professionnalisation, elle a encore du chemin à parcourir. Il y a bien sûr le problème de la formation des jeunes qui veulent entrer dans ce métier. Au Cefaa, nous recrutons des jeunes que nous formons et dont la motivation n'est pas réelle. Ils viennent encore trop souvent chez nous par défaut et c'est dommage. C'est quelque chose qu'il faut arriver à renverser. En ce qui concerne le CAP bar-brasserie, nous avons à Villemomble 70 % de réussite, avec un nombre de 18 à 24 jeunes par an. Je n'ai donc pas le sentiment d'une bataille perdue d'avance, mais il est vrai que l'évolution de nos métiers, et en particulier, du bar, devra intégrer des contraintes de santé publique et d'évolution de la société qu'on devra compenser par de nouvelles offres aux consommateurs. On sait que les contraintes comme la loi Evin risquent de devenir plus radicales. On est passé de la lutte contre l'alcoolisme à la lutte contre l'alcoolémie au volant. De café on est passé au café-brasserie, la baisse de liquide compense le solide. Cette tendance continue à s'accentuer. On ne peut pas parler du secteur sans évoquer le Code des débits de boissons (Code de la santé publique). Vous savez, nous ne sommes qu'un des éléments du grand puzzle de la société. D'où la difficulté de le faire bouger. Être cafetier en 2005 est difficile, mais cela reste à mes yeux un des plus beaux métiers qui soit, car il permet de rencontrer des gens de toutes sortes, de faire plaisir. Si la situation matérielle n'est pas extraordinaire, on s'enrichit de contacts humains et de la connaissance des hommes."
Sylvie Soubes
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L'Hôtellerie Restauration n° 2951 Hebdo 17 Novembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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