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du 13 octobre 2005
L'ÉVÉNEMENT

BAISSE DE LA TVA, L'UMIH PASSE AUX ACTIONS DE TERRAIN

DES BANDEROLES, POUR COMMENCER

C'est à Caen, fief du président des restaurateurs, que nous avons suivi le déploiement des 'banderoles TVA' de l'Umih, le 7 octobre dernier. Quelque 10 000 calicots ont été placardés en France. L'opération sera suivie dans les jours qui viennent par un abondant affichage à l'intérieur des établissements.


Les banderoles ? Des "amuses-bouches", lâche Philippe Villalon, président des restaurateurs de l'Umih.

Très tôt ce vendredi 7 octobre, avant même que les terrasses soient sorties, le drapeau portant '- de TVA = + d'emplois' flottait sur une grande partie des cafés et restaurants de la place Courtonne, dans le centre de Caen. Pour Philippe Villalon, président de la Fédération nationale de
la restauration française au sein de l'Umih et président du Calvados, sans l'aide du terrain, point de salut. Dans son fief, l'appel est entendu et relayé. Au Café des Brumes, ici, ça tourne à plein régime et le jeune propriétaire, Bruno Aubray, aimerait bien pouvoir agrandir l'équipe. "Malheureusement, je n'ai pas la marge suffisante pour augmenter la masse salariale. J'ai mis la banderole pour que la profession soit entendue
et faire front commun."

Un sentiment partagé un peu plus loin par Chantal Labbé. Il y a un peu plus de 7 ans, serveuse à L'Azur, elle rachète l'établissement. Le métier, elle connaît. Depuis l'âge de 14 ans qu'elle le pratique ! Changer de voie, pas question. "Non j'aime ce que je fais, le bistrot c'est ma vie. J'adore ça et je n'en changerais pour rien au monde."
Sauf qu'elle tient seule la boutique. "J'avais quelqu'un 2 heures au moment de midi mais ça ne lui suffisait pas pour vivre. Si on obtient la TVA, la première chose que je vais faire c'est prendre quelqu'un à plein-temps." Le message des banderoles se vérifie également à la Brasserie du Grillon. "Vous savez, j'ai beaucoup investi dans cette affaire, témoigne Fabrice Vila. 3 millions de francs en 1998 ! Aujourd'hui, il faut pouvoir continuer, consolider les équipes, s'adapter à l'activité. La TVA va me permettre d'augmenter les salaires de mes employés les plus motivés, ceux qui sont restés et m'ont aidé. Et le poste saisonnier sera transformé en plein-temps à l'année." L'hôtel Ibis, à deux pas, a lui aussi placer une banderole bien en vue. De part et d'autre, le combat s'exhibe. Au Napoli, dont le patron, Éric Brion, est bien décidé à "augmenter ses gars" si la TVA baisse. "Et je le dis devant eux, c'est pas du pipo", martèle-t-il. À l'Alcide, restaurant où vint manger Jacques Chirac lors de son dernier passage sur les terres de Guillaume le Conquérant. Au Split, au Pub Williams et bien sûr à la Taverne de Maître Kanter, l'entreprise de Philippe Villalon. C'est ici
qu'il a convié la presse. En situation, volontairement. "Non, la baisse de la TVA n'est pas un cadeau. C'est une injustice fiscale qui, lorsqu'elle sera redressée, va permettre au secteur d'avancer. Le gouvernement s'est engagé pour le 1er janvier 2006 et il doit tenir ses promesses. Je ne crois pas qu'il puisse se permettre de casser le 4e employeur de France."
Ce qu'il ferait, d'après l'Umih, si la TVA restait en l'état. Les banderoles visent à montrer 'l'exaspération' de toute une filière. Et ce ne "sont que des
amuses-bouches"
, fait remarquer Philippe Villalon. "Pour l'instant nous sommes gentils", commente un de ses proches. Le troisième trimestre 2005 sera-t-il chaud dans les rangs patronaux des CHR ? Quelque 10 000 calicots ont été déployés en France. Cette semaine, tous les bureaux de l'Umih (liste et coordonnées dans
www.lhotellerie.fr ou sur le site www.umih.fr) vont distribuer des affiches à placarder cette fois à l'intérieur des établissements. "Il faut qu'un maximum de professionnels nous rejoignent", insiste Philippe Villalon. D'autres actions, dont le contenu est encore sous silence, sont annoncées pour novembre.    
Sylvie Soubes
zzz66t

Pour eux, la baisse de la TVA, c'est…


Au Café des Brumes, Bruno Aubray estime que la profession doit faire front commun.


Chantal Labbé
, qui tient seul L'Azur, créera un poste à plein-temps dès que la baisse de la TVA sera là.


Fabrice Vila
de la Brasserie du Grillon, veut, avec la baisse de la TVA, augmenter les salaires.


Pour Éric Brion
du Napoli, la baisse de la TVA sera aussi répercutée dans les salaires.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2946 Hebdo 13 octobre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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