du 15 septembre 2005 |
CONCOURS |
5 questions à Michel Blanchet,
président des MCF
"Une vieille association mais de jeunes membres"
Élu en 2000 avec un mandat courant jusqu'en 2007 à la présidence des Maîtres cuisiniers de France, Michel Blanchet évoque ce concours du Meilleur apprenti d'Europe et parle des perspectives d'avenir pour 'son' association.
Propos recueillis par Jean-François Mesplède
L'Hôtellerie Restauration Comment définissez-vous l'importance d'un tel
concours ?
Michel Blanchet C'est avant tout une confrontation de cuisines
européennes à travers laquelle chaque candidat garde les méthodes de son pays. Ce n'est
pas un hasard s'il est né en même temps que le Bocuse d'or,où l'on insistait aussi sur les spécificités de chaque cuisine
représentée. Il me semble intéressant de comparer nos méthodes de travail pour
constater - les résultats le démontrent - que la France ne détient pas forcément le
monopole des bonnes choses.
Comment
jugez-vous le niveau de cette finale ?
En amélioration permanente. Les jeunes voyagent, ont de bons maîtres d'apprentissage qui
s'appliquent à les entraîner et ont soif d'apprendre. Ils sont talentueux et il est
réconfortant de constater qu'il n'y a plus de mauvaise cuisine. Il est également
intéressant de souligner une réelle émergence des jeunes femmes, ce qui tend à prouver
que le métier se féminise et qu'avec de nouveaux moyens techniques, il est peut-être un
peu moins dur qu'on ne le dit.
Quelles sont
les perspectives pour cette compétition annuelle ?
À terme, notre souci est de rassembler le plus grand nombre de candidats. J'imagine
volontiers une finale sur 1 ou 2 jours avec 10 ou 15 pays. Mais on se heurte bien sûr à
la question des moyens car, hormis les cadeaux de nos partenaires, nous ne recevons aucune
aide pour un budget de l'ordre de 30 000 à 50 000 E. Il faut également coordonner tout
un système car les congés scolaires ne sont pas les mêmes d'un pays à l'autre. Pour
2006, nous espérons que l'Allemagne, l'Autriche et le Portugal seront là. Et nous
pensons aussi à un représentant des pays scandinaves qui organisent déjà chez eux ce
type de compétition.
Les Maîtres
cuisiniers de France ont créé ce concours. Quel est le bulletin de santé de
l'association que vous présidez ?
Très bon ! J'ai surtout envie de décoller cette étiquette d'association de vieux [sic].
Certes, c'est une vieille association, mais régie par de jeunes membres puisque la
moyenne d'âge oscille autour de 45 ans. Ces jeunes très motivés nous bougent. Ils
considèrent que leur adhésion est un investissement et en attendent un retour. J'ai axé
mon mandat sur la communication car nous devons dire ce que nous faisons. J'ai quelques
idées avec les jeunes, dont celle d'organiser un concours par équipes avec cuisine,
pâtisserie, sommellerie
et salle avec des candidats de niveau et de diplôme différent.
Maître cuisinier de France doit être un vrai gage de qualité avec un logo qui soit un
label commercial. Ceux qui viennent chez nous doivent trouver autre chose que dans les
grands groupes ! La cuisine certes, mais aussi l'accueil. En ces temps difficiles, les
gens cherchent du concret, du sérieux et de la chaleur humaine. Nous voulons rester
aubergistes dans le sens noble du terme.
Quels voeux
formulez-vous pour l'avenir ?
Qu'il y ait toujours davantage d'apprentis, que les jeunes viennent vers nous et restent
dans nos métiers. Pour cela, il est primordial de travailler avec les centres de
formation. Et il est bon de rappeler qu'être cuisinier reste une profession fabuleuse qui
garde son prestige. Nous ne devons pas laisser s'échapper nos acquis et tenter de rester
les meilleurs. J'ai confiance en nos jeunes où il y a des gens de valeur qu'il faut
aider. zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2942 Hebdo 15 septembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE