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du 16 juin 2005
ÉDITORIAL

Mauvaise méthode et mauvaises manières

Alors que L'Hôtellerie Restauration publie la semaine prochaine l'enquête annuelle exclusive sur les salaires dans la profession (à ne pas manquer), un très discret ministre délégué se fait une publicité inattendue sur le dos des hôteliers-restaurateurs. Car il faut bien admettre que jusqu'à la semaine dernière, peu de professionnels connaissaient le nom de Gérard Larcher, ancien sénateur des Yvelines, maire de Rambouillet et ministre délégué à l'Emploi dans le gouvernement de M. de Villepin, fonction qu'il occupait d'ailleurs dans l'équipe de M. Raffarin. C'est dire que M. Larcher a forcément eu le temps d'étudier les dossiers consacrés à l'emploi, un sujet particulièrement sensible, si l'on en juge par la déclaration de politique générale du Premier ministre la semaine dernière et les résultats du référendum sur le Traité constitutionnel européen, victime 'collatérale' du haut niveau de chômage dans l'Hexagone. Donc, les plus hautes autorités de l'État ayant jugé que le développement de l'emploi exige une action déterminée et rapide, on aurait pu penser que l'éloge appuyé à destination des PME formulé par Dominique de Villepin les mettait à l'abri d'une attaque en règle à l'heure où il est fait appel à leur capacité d'embauche pour contribuer à faire baisser ce maudit chômage.

Apparemment, le message n'était pas arrivé jusqu'au ministère de la Cohésion sociale, dont dépend M. Larcher, qui a cru bon de s'en prendre publiquement aux cafés, hôtels, restaurants en des termes pour le moins inattendus. Or, il est permis de s'étonner de cette 'sortie' alors que la branche des CHR est loin d'être la seule à ne pas avoir une convention collective réactualisée. Selon le ministère, des fleuristes à l'industrie textile en passant par la blanchisserie, et quelques autres, il y a nécessité à actualiser salaires et classifications. Or, seuls les CHR ont eu droit à un traitement de faveur, public et ministériel. Et c'est forcément ce qui provoque les plus vives réactions. Pourquoi cette stigmatisation d'une profession à l'heure où toutes les volontés sont requises pour sortir le pays de l'ornière du chômage ? Les dirigeants politiques ont-ils besoin de se refaire une santé auprès des syndicats de salariés dont on connaît la sous-représentation dans les CHR ?

Sans doute la méthode est-elle à revoir : tous les restaurateurs ont vécu avec colère les remontrances ministérielles qui n'apportent rien au débat. Ce n'est pas en cultivant les oppositions dans un métier où le sort des salariés est étroitement lié, et souvent comparable, à celui de leur employeur, que l'on pourra construire une politique durable. Faut-il rappeler à ces messieurs des ministères qu'il n'est de richesse que par l'entreprise et que le terme de 'patron' n'est pas forcément un gros mot ?
L. H. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2929 Hebdo 16 juin 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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