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du 24 novembre 2005
VIE PROFESSIONNELLE

THIERRY JÉGU A BAISSÉ SES PRIX EN NOVEMBRE

Il sacrifie sa marge pour montrer l'impact de la TVA à 5,5

Le patron de La Taverne du Château à Nantes, a décidé de prendre le taureau par les cornes en baissant ses prix durant tout le mois de novembre, simulant ainsi la baisse de la TVA à 5,5 %.


Chez Thierry Jégu, la Côte de boeuf est passée de 39,90 euros à 35,20 en novembre. C'est le tarif qu'il appliquerait si la baisse de la TVA était effective. Pour l'heure, c'est sur sa marge qu'il a rognée.

Depuis le début novembre, Thierry Jégu applique dans son restaurant nantais "une remise correspondant à la différence entre une TVA à 19,6 % et une TVA à 5,5 %". Le patron de La Taverne du Château n'y est pas allé de main morte. Outre le fait de sacrifier sa marge - le seul moyen de simuler la baisse - il l'a fait savoir à la presse comme aux politiques. "Nous subissons une TVA injuste depuis de nombreuses années, martèle-t-il, et contrairement aux Danois, nous rentrons 80 % de nos achats à 5,5 % et sortons la totalité du chiffre d'affaires à 19,6 %. Eux, ils entrent et sortent à 20 %. Comment voulez-vous qu'ils aient un oeil compréhensif sur notre débat puisque leurs restaurateurs ne subissent pas de plein fouet de différentiel fiscal." Eh oui ! Le problème de la TVA en France, malgré le tapage, n'est toujours pas considéré sous son vrai jour. Thierry Jégu, chef d'une entreprise comptant 20 salariés, s'est donc attelé localement, à son niveau, à démontrer par les faits et chez lui, ce que à quoi toute une profession était abusivement confrontée. Un plan de communication a été mis en place : affichage sur le lieu de vente avec à l'extérieur des affiches ayant pour message : 'TVA à 5,5 %, La Taverne vous offre la différence' et à l'intérieur une cinquantaine d'affichettes avec le prix barré en TVA à 19,6 et le nouveau prix avec TVA à 5,5. La Côte de boeuf pour 2 personnes est passée de 39,90 à 35,20 E. La totalité de la carte 'solide' comme les menus et formules ont vu leur tarification diminuer de 5,5 %. Thierry Jégu a investi dans 40 000 prospectus et s'est offert une campagne sur les radios locales. La presse a suivi. TV7, FR3, France Inter le 8 novembre, article dans 20 Minutes le 13 novembre, Europe 1 le 16, RTL le 18… Coup de pub, s'exclament les mauvaises langues. Non, rétorque le Nantais. "C'est seulement un moyen pour rétablir la vérité en matière de TVA." Quand le secrétaire général de l'Umih 44 décide le tout pour le tout, il prévient d'ailleurs son banquier de "l'impact" sur sa trésorerie. Son chiffre d'affaires mensuel est d'environ 150 000 E. Le manque à gagner pour novembre devrait atteindre 18 000 E. Quant aux réactions des consommateurs, elles sont riches d'enseignement : "La moitié des gens pensaient que nous avions déjà obtenu la TVA à 5,5 %", constate-t-il. Sinon, "les habitués me remercient et ceux qui n'étaient pas venus depuis un certain temps sont revenus". Ce regain doit toutefois être relativisé. L'activité du centre-ville de Nantes bat de l'aile depuis l'extension du tram, dont le chantier limite la clientèle Sud Loire depuis 6 mois. "Sans parler de l'obstination du maire de Nantes et président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, à rendre payant le stationnement à l'heure du déjeuner", s'insurge Thierry Jégu, courroucé là encore par le manque de bon sens des élus.
Sy. S. zzz74v

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L'Hôtellerie Restauration n° 2952 Hebdo 24 novembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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