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du 11 mars 2004
VOUS RÉAGISSEZ

L'amour des bons produits n'interdit pas la promotion de produits industriels
En réponse à un lecteur qui s'offusquait du fait que de grands cuisiniers puissent faire de la publicité ou des publi reportages pour des produits industriels comme les fonds de sauce en poudre ou telle crème liquide industrielle...
Je comprends parfaitement votre désarroi. Je suis moi-même un adepte 'du temps, de l'amour et des bons produits'.
La promotion médiatique d'un restaurant, quand on a les moyens de rémunérer une attachée de presse ou de s'offrir des publi reportages discrets (mais pas gratuits) dans nos hebdomadaires nationaux, ou encore d'ouvrir un restaurant à Paris puisque les 3/4 des articles gastronomiques de nos quotidiens nationaux ne concernent que la capitale (cela réduit les frais de transport et permet de visiter plus de restaurants), doit avoir des répercussions bien plus rapides sur la trésorerie que d'attendre patiemment la visite d'un critique gastronomique attiré par le bouche à oreille suscité par votre clientèle de province. Pourtant, c'est le choix que j'ai fait.
Si des critiques ou des journalistes écrivent du bien sur mon restaurant, c'est parce que je le mérite. C'est pour cette raison qu'un groupe alimentaire m'a proposé de faire la promotion de leurs produits tout en faisant la mienne.
Le fait que feu Bernard Loiseau ait lui-même vanté les délices d'une bisque de homard en conserve (de marque américaine) ne vous a pas empêché de le citer en exemple ("Vive le bon goût à la française"). Je ne m'étendrai pas sur la gamme de produits portant son nom, destinée à la grande distribution. Pas la peine de citer tous les grands chefs qui ont fait la promotion de produits alimentaires, des œufs d'escargots aux plats surgelés...
Cela ne m'empêche pas d'admirer ces cuisiniers, sachant parfaitement que leur cuisine se situe à des années-lumière des produits dont ils font la promotion.
Pourquoi reprocher à un modeste petit cuisinier de province, qui n'a évidemment pas touché la moindre rémunération, ce que l'on trouve tout à fait normal pour nos emblèmes nationaux, qui réalisent une part de leur chiffre d'affaires à partir de ces produits ?
Etre reconnu dans tous les guides les mieux diffusés dans la presse, quand vous travaillez seul en cuisine, avec un serveur et un plongeur comme seuls employés, perdu au beau milieu d'un département comme le Tarn (poids plume dans les destinations touristiques nationales), est un véritable miracle. Si j'avais réellement utilisé des fonds industriels, je doute fort que ce miracle ait pu avoir lieu.
(Guillaume, sur le Forum de L'Hôtellerie) zzz22v

Se donner les moyens d'y croire
Un courrier des lecteurs sur le temps de travail des apprentis quand ils ne sont pas en cours me fait réagir. Le temps de travail effectif pour les apprentis de plus de 18 ans est de 39 heures en entreprise et leur semaine de cours est de 35 heures. De ce fait, il n'y a que 4 heures de travail que l'employeur a le droit d'utiliser pour faire venir un jeune dans son entreprise pendant sa semaine de cours. Il ne peut pas le faire travailler tout le week-end comme le font malheureusement beaucoup de mes confrères.
Cela fait 28 ans que je suis employeur, et je pense qu'il y a de mauvais employeurs comme de mauvais employés. Mais, de grâce, positivons : il y a des bons de chaque côté, de même que nous n'avons pas que des bons melons chaque année !
Il faut donner pour récolter. Une équipe est le reflet de son patron, le rapprochement avec l'inspecteur du travail et les prud'hommes peut être utile. Ces institutions ne sont pas là que pour les employés, mais aussi pour nous, et à chaque question, les inspecteurs apportent une réponse et surtout un dialogue. N'ayez pas peur. Il faut faire le pas, et surtout ne pas rester sur des a priori. Oui, il y a de bonnes maisons où des salariés sont heureux de venir travailler. Encore faut-il que les employeurs se donnent les moyens d'y croire et qu'ils arrêtent surtout de se plaindre, pour faire avancer la reconnaissance de notre profession vers le haut.
(P. Maitre de Yvetot)

Il est temps de faire quelque chose pour la profession
Tout d'abord, je tenais à vous féliciter pour cette rubrique qui reflète bien le malaise qu'il y a dans notre métier. Je suis installée depuis 4 mois sur une île française avec mon ami, nous sommes tous deux professionnels.
Je me demande s'il existe ici un seul établissement qui respecte la législation du travail, les jours de congé, les conditions de travail, l'hygiène de l'établissement...
Nous arrivons avec notre expérience et nos diplômes hôteliers, mais ceci n'a aucune importance ici. Il faut travailler 6 jours sur 7, 12 heures par jour dans des conditions déplorables. La majorité des employés ne sont pas déclarés ou ne le sont qu'à moitié. Mais dites-moi où sont les contrôles de l'hygiène, ceux de l'inspection du travail, je voudrais comprendre pourquoi ici on ferme les yeux. Je ne vous décrirai pas les conditions de travail ici : vous les imaginez bien !
Je veux juste pousser un grand coup de gueule et dire : "Voilà pourquoi tant de jeunes arrêtent ce métier, c'est parce qu'on ne le protège pas."
Tout le monde s'improvise hôtelier-restaurateur avec de l'argent, mais ces gens ne connaissent rien au métier ou à la législation, et voilà le résultat.
Nous sommes passionnés par notre métier qui est fabuleux, mais j'en arrive à me demander si ça vaut le coup de continuer à travailler pour des gens qui dénigrent notre métier de l'hôtellerie-restauration.
Alors à vous tous qui représentez ce métier : il est temps de faire quelque chose.
(E.D. par e-mail) zzz36v

Créer un crédit de TVA d'amont
"Monsieur le Premier ministre, sachant combien vous êtes attaché à notre métier de restaurateur, je suis conscient de tous les efforts entrepris pour obtenir un taux de TVA à 5,5 % pour notre profession.
Devant les difficultés que vous rencontrez, je me permets de vous faire des suggestions qui ne nécessiteraient pas l'accord de Bruxelles.
En effet, le taux de TVA à 5,5 % dans la restauration serait plus une régularisation des taux d'achat et vente, car le taux à 5,5 % sur les achats et 19,6 % sur les ventes entraîne une taxation de la valeur ajoutée à 26 %.
Il serait judicieux de permettre aux restaurateurs de réévaluer le taux de TVA achat à 5,5 % pour l'amener à 19,6 % par la création dans la déclaration de TVA d'une ligne 'Crédit de TVA d'amont', soit plus de 14 % à ajouter aux 5,5 % récupérables. Cette régularisation serait une aide importante pour les restaurateurs en attendant l'instauration de la TVA à 5,5 %.
Quant à votre décision d'une baisse des charges pour compenser le retard de la baisse de la TVA, notre profession a besoin d'une diminution des charges comme tous les métiers de main-d'œuvre. Dans le cadre de la réforme actuelle des régimes sociaux, il paraît plus que jamais opportun d'arriver enfin à différencier les métiers industriels des métiers de main-d'œuvre.
Enfin, une mesure ne peut pas remplacer l'autre, car 75 % de nos entreprises emploient moins de 3 salariés et une baisse des charges ne remplacera pas une baisse de TVA à payer tous les mois, d'autant qu'actuellement nos petites entreprises se trouvent dans une situation difficile."
(Claude Izard) zzz66f

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L'Hôtellerie Restauration n° 2863 Hebdo 11 mars 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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