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VIE PROFESSIONNELLE

Opération 'Cuisine au féminin' siglé Accor

Des femmes pour sauver les emplois en cuisine

Pour recruter dans un secteur où il y a pénurie de candidats, Accor propose de former des jeunes filles. A Marseille, il vient de lancer l'opération 'Cuisine au féminin', au Greta du lycée Bonneveine.

Les femmes dans l'entreprise. Depuis toujours, c'est le cheval de bataille de Dany Delormas, depuis qu'elle est entrée dans la vie professionnelle. Alors, une fois encore, cette jeune femme de 36 ans, déléguée régionale à l'emploi au groupe Accor, s'investit pour la cause des femmes. Elle vient de lancer Cuisine au féminin, une opération de formation de 8 jeunes filles au CAP/BEP de cuisine, par le biais d'un contrat de qualification de 12 à 18 mois. Une première en France. Elle devrait être dupliquée à Nice et apporter un début de solution au problème de la pénurie de candidats en cuisine. L'idée est simple : puisque les jeunes gens manquent à l'appel, il faut élargir le champ de manœuvre en encourageant les jeunes filles à entrer dans la profession. Puis, à l'issue d'une formation en alternance, les fidéliser en leur offrant des possibilités d'évolution de carrière. De là à faire de ces jeunes filles des chefs du calibre d'Anne-Sophie Pic, leur marraine de promotion, il y a un fossé que seuls la passion, la volonté, le talent et le travail acharné leur feront peut-être franchir. Il y a aussi la nécessité de savoir entrer dans un univers où les hommes règnent.

Anne-Sophie Pic, marraine de la promotion
Anne-Sophie Pic, à Marseille pour le lancement de Cuisine au féminin, commente : "Ce que vous allez vivre, je l'ai vécu avant, mais je vous aiderai. J'ai eu des doutes parce que, quand on est une femme, faire ce métier extraordinaire demande plus de courage que si on était un homme. Il exige aussi un fort investissement personnel." De l'idée à la réalité, le chemin n'a pas été si simple pour Dany Delormas. Si sa hiérarchie, notamment Evelyne Chabrot, DRH monde, a été facilement convaincue, il restait à trouver les candidates motivées. Dany Delormas explique : "Le recrutement a été difficile. Nous avons utilisé l'ANPE du Pharo, les missions locales, les candidatures spontanées et convoqué environ 25 jeunes femmes. Il a fallu leur 'vendre la profession', les sélectionner de manière individuelle et, enfin, leur faire faire une période d'essai." Restaient encore à faire signer les contrats de qualification aux hôtels (Novotel Beaumanoir et Novotel Pont de l'Arc, à Aix, Sofitel Vieux Port, Palm Beach...) et adapter la formation à des jeunes filles au cursus scolaire peu linéaire. C'est le cas, par exemple, de Lætitia Abou-Deraa, 18 ans, en contrat de qualification, pour un an, aux Trois Forts, après avoir échoué à un CAP services. Idem pour Louisa Mansori, 21 ans, au Novotel Pont de l'Arc, passée par la case BEP couture et un échec au CAP de cuisine. Pour réussir, Dany Delormas a suivi le fil rouge. Elle a pris appui sur les femmes : Geneviève Fabre, directrice du lycée Bonneveine, Sylvie Cervera, professeur de cuisine, et enfin, Denise Piallat, coordonnatrice hôtellerie-restauration du Greta Marseille-Sud.
Depuis, Lætitia, Louisa et les autres alternent formation au lycée, pratique en cuisine, et rêvent d'un avenir meilleur où la femme serait, peut-être, l'avenir de la cuisine.
D. Fonsèque-Nathan zzz36i zzz68

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L'Hôtellerie Restauration n° 2808 Hebdo 13 Février 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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