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À LA LOUPE

Éric Deblonde, executive chef à Amman (Jordanie)

PRET POUR L'OUVERTURE

Le 10 décembre prochain ouvrira le nouveau Four Seasons d'Amman en Jordanie. L'executive chef, le Dunkerquois Éric Deblonde, a accepté cette aventure après 16 ans d'expérience au Four Seasons de Londres Park Lane.

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Depuis mai 2002, Éric Deblonde est à pied d'œuvre pour recruter et former son équipe.

Éric Deblonde affirme n'avoir mis qu'une nuit à se décider, une nuit presque blanche à en parler avec son épouse Evelyne, alors professeur à l'Institut français de Londres. La direction de la chaîne Four Seasons lui a proposé cette ouverture un mardi, et le lundi suivant, il débarquait à Amman pour un premier contact avec la Jordanie. Depuis mai dernier, il est à pied d'œuvre pour recruter son équipe et la former avant l'ouverture de décembre. Quitter Park Lane pour Amman peut sembler une étrange promotion pour cet ancien président de l'Association culinaire française de Londres, très enraciné dans la capitale britannique. Nous l'avons croisé avec Evelyne, en brève escale dans sa ville d'origine de Dunkerque le 14 mai dernier, déjà embarqué dans l'esprit de cette nouvelle remise en question. D'abord, c'est une ouverture, "la restauration y sera un peu mon bébé. Nous y serons très bien équipés, nous ferons pratiquement tout nous-mêmes, et il faudra former une équipe très volontaire pour apprendre". Ensuite, "cet hôtel de 196 chambres 5 étoiles dans une capitale alliée de 1,8 million d'habitants est très important pour la compagnie", explique Éric Deblonde. Et la restauration "représentera 60 % du chiffre d'affaires global de l'hôtel". Elle comprend d'abord le Season's, un restaurant de 100 places avec terrasse, ouvert 'all day', et cuisine d'inspiration méditerranéenne. Puis un restaurant asiatique pour le soir uniquement, 60 couverts de capacité, plutôt inspiré thaï, un italien de 70 couverts, un bar à snacks (de qualité), "un lounge pour afternoon plutôt british avec traditionnel tea" (N.D.L.R. : Éric Deblonde parle un français très transmanche). Room service 24h/24 of course, banquets jusqu'à 900 couverts, petite restauration autour de la piscine, et service traiteur extérieur complètent la gamme. Éric Deblonde dirige 70 cuisiniers et serveurs. Son 'culinary management team' est international. Dans Na'Na (qui signifie menthe en arabe), la newsletter du chef, il présente à son équipe son sous-chef irlandais Brendan en provenance du Ritz d'Istanbul, Milad son sous-chef libanais chargé du Seasons, qui vient d'ouvrir le Four Seasons du Caire, Roberto venu du F.S. Canary Wharf de Londres, et Laurent, le pâtissier français, venu du Residence Hotel de Tunis, qui devra entièrement réaliser, non seulement les desserts, mais aussi l'ensemble de la viennoiserie. Les dernières semaines de formation de l'équipe ont été intenses, de même que les rencontres avec les fournisseurs. Au programme : "Basics, basics, basics", indique la newsletter.
"Notre objectif est d'être le meilleur sur la place, face à Intercontinental, Le Méridien, Sheraton, Hyatt. Il n'y a pas d'autre chef français à Amman. La communauté française est petite, mais dynamique. J'ai fait le bon choix", nous disait Éric Deblonde à Dunkerque, en dégustant son 'french tea' (une flûte de champagne). Le voici face au grand opening avec son équipe.
A. Simoneau zzz36v zzz68

"Les chefs français sont en danger"

Éric Deblonde et sa future épouse Evelyne débutent à l'Hôtel de Dieppe à Rouen chez Michel Guéret, Maître cuisinier de France comme Éric aujourd'hui. Depuis que ce dernier leur conseille d'aller apprendre l'anglais à Londres, le voyage n'a pas cessé. Y compris depuis qu'il est executive chef à Londres. La chaîne permet d'organiser des rencontres, par exemple pour perfectionner les 'special teas' des Four Seasons, à New York, Kuala Lumpur... "J'encourage les jeunes Français à venir à Londres. Cette ville est très chère, mais il faut y passer, et apprendre l'anglais."
Il conseille aussi la cuisine des grands hôtels, et la modestie qu'elle exige des Français. "Attention à notre image de chefs de l'hyper luxe, machos et caractériels. Les chefs français sont en danger. Ne croyons pas trop être a priori les meilleurs. Soyons discrètement très bons en apprenant beaucoup, et en comprenant ce qu'on nous demande. Les contraintes économiques sont lourdes. Nous étions 63 en cuisine à Londres en 1986 au Four Seasons Park Lane, et seulement 43 quand je l'ai quitté, productivité oblige. Après le départ de Jean-Christophe Novelli, la priorité n° 1 est devenue de satisfaire le client. A 300 livres la nuit, il faut faire ce qu'il veut quand il veut. Les Français doivent le comprendre. Mais je pense qu'un jeune doit alterner les deux écoles, grands hôtels internationaux et étoilés Michelin. Il faut réagir, les jeunes Français doivent tenir leur place !"

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L'Hôtellerie n° 2796 Hebdo 21 Novembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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