Puy-de-Dôme
"Nous ne créons que
peu de valeur ajoutée, à cause des charges sociales paralysantes, d'une fiscalité
incohérente", a lancé André Daguin, président de la FNIH, lors de
l'assemblée générale de la Fédération du Puy-de-Dôme. "Mais nous sommes
malgré tout le quatrième employeur en France, derrière le commerce, les travaux publics
et l'automobile."
Il faut donc que la profession se défende et se batte, comme l'a souligné Maurice Roche,
président de la Fédération du Puy-de Dôme, "un syndicat fort et
solidaire". "Nous devons sortir des querelles de chefs-lieux de cantons,
chercher l'efficacité et faire rentrer la FNIH dans le XXIe siècle, avec un état
d'esprit différent", a précisé André Daguin pour qui le dossier de la TVA
avance. "Il est remonté jusqu'à l'Assemblée nationale. Nous utilisons le
lobbying pour faire progresser nos idées et nous n'hésitons pas à aller devant la
justice pour défendre nos droits. Nous ne voulons qu'un seul taux de TVA en France pour
toute la restauration."
Pour la réduction du temps de travail, les calculs ne sont pas simples pour
l'hôtellerie-restauration. "C'est jouable si nous conservons les heures
d'équivalence", ont souligné les élus de la Fédération. Mais ils ont ajouté
: "Il faudra bien trouver une solution pour les petites entreprises, à savoir la
majorité d'entre nous, pour qu'elles puissent continuer à vivre." Et ne pas
oublier non plus que des salariés restent farouchement opposés aux 35 heures : ceux qui
aiment le travail intensif suivi de longues vacances. "Là aussi, le gouvernement
cherche à tout niveler", ont-ils ajouté.
Au sujet du paracommercialisme, "pourquoi est-ce toujours nos métiers qui sont
pillés quand une association recherche quelques fonds ?" s'est demandé le
président national en évoquant aussi certaines professions qui ajoutent à leur travail
de base la réalisation et la vente de sandwiches ou de plats préparés. Mais toutes les
associations vont désormais être contrôlées, une évolution se fait donc sentir dans
ce domaine, même si le problème des buvettes n'est pas encore réglé à l'heure
actuelle. Plusieurs participants ont soulevé le problème des titres-restaurant utilisés
pour régler des achats dans des supermarchés. Les responsables ont demandé aux
adhérents d'être vigilants face à ces fraudes. Un hôtelier s'est aussi élevé contre
les aides diverses : nous finirons par être comme les agriculteurs, des chasseurs de
primes. "Je préfère des prêts à taux bonifiés, plutôt que ces subventions
qui, en fin de compte, font les bénéfices d'une entreprise", a soutenu Maurice
Roche. Les difficultés présentes laissent toutefois une lueur d'optimisme. Le tourisme
représente un excédent important de la balance extérieure du pays. Les
hôteliers-restaurateurs sont en première ligne pour exploiter et faire fructifier ces
retombées, tout en mettant en valeur les productions de l'agriculture, donc les produits
de terroir. "Préparons-nous à accueillir deux fois plus de visiteurs d'ici 10
ans", a lancé André Daguin. Un beau défi, notamment pour l'Auvergne et le
Puy-de-Dôme, puisque toute l'activité touristique retombe en cascade sur les régions
où se déroulent les séjours.
P. Boyer
Maurice Roche : "Je préfère des prêts à taux bonifiés, plutôt que ces
subventions qui, en fin de compte, font les bénéfices d'une entreprise."
L'HÔTELLERIE n° 2605 Hebdo 18 Mars 1999