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Les paillotes ne seront pas détruites... tout de suite

L'opération de remise en état du littoral corse est engagée. Mais, sensible au tollé général provoqué par les menaces sur les paillotes, le préfet a choisi la concertation...

Comme annoncé, le préfet de Corse du sud a fini par engager la destruction d'un certain nombre de constructions illégales sur le littoral corse. La procédure qui s'inscrit dans le cadre de l'opération « retour à l'état de droit » a débuté il y a plus d'un an maintenant et vise à remettre en ordre l'exploitation des plages de l'île. Le week-end dernier, des engins de l'armée du Génie ont débarqué dans l'île par bateau : pelles, pelleteuses, camions... Les opérations de « remise en état du domaine public » ont donc débuté le 1er mars et devaient durer plusieurs semaines. « Cette date a été choisie car les opérations prévues s'inscrivent dans le prolongement de la concertation engagée il y a un an et permet la remise en état avant la saison estivale », précisent les services préfectoraux. Malgré tout, après la panique qui avait suivi l'annonce de la destruction des paillotes au printemps dernier, le calme est revenu. En effet, les premières opérations de destruction ne concernent pas pour l'instant toutes les paillotes construites illégalement, mais plutôt des constructions plus « anodines » pour les professionnels du tourisme : ports privés, débarcadères, bétonnage de rochers. Onze démolitions devaient ainsi être réalisées ces jours-ci par l'armée du génie : elles ont toutes fait l'objet d'une décision judiciaire définitive. Deux autres constructions seront détruites par des entreprises locales : une barge ensablée sur une commune de la rive sud d'Ajaccio (pietrosella) ainsi qu'un restaurant qui s'est effondré depuis plusieurs années, sur une plage du centre-ville d'Ajaccio.

Justice et équité
Pour les paillotes, le préfet signale qu'elles font toujours l'objet d'un suivi particulier : « Certains exploitants ont procédé au démontage des installations illégales et ont sollicité des autorisations d'implantation en cours d'instruction, souligne-t-il dans un communiqué. D'autres ont souhaité déménager et exercer une activité hors du domaine public maritime ce qui nécessite la délivrance de permis de construire en zone littorale. » En fait, après le tollé et l'inquiétude exprimée par les professionnels, l'autorité préfectorale avait dans un premier temps repoussé les dates limites de destruction de juin à octobre, avant de privilégier la concertation « dans un souci de justice et d'équité ». En effet, l'annonce de la destruction de constructions certes illégales mais existantes depuis de nombreuses années, avec un rôle économique incontestable dans certaines micro-régions, donnait la sensation à la population que l'opération retour à l'état de droit ne s'appliquait « qu'aux petits », qu'aux cas visibles et faciles à « attaquer ». De nombreuses voix s'étaient élevées pour défendre l'animation des plages, service apprécié des touristes. Ces voix ont donc été entendues. Tout en maintenant l'objectif de retour au respect de la loi littorale, le préfet a choisi de privilégier la concertation et multiplie les appels aux élus communaux : pour qu'ils s'investissent en accordant des concessions officielles d'exploitation ou des autorisations d'occupation temporaire. Procédures apparemment ignorées des élus locaux de Corse du sud.
L. Peretti


L'HÔTELLERIE n° 2605 Hebdo 18 Mars 1999

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