Un hôtel de 157 chambres à Thonon
Peut-être davantage que ses
consurs de l'ancien duché de Savoie, Thonon est une station déchue, endormie. Ses
grands hôtels, après la guerre, comme à Aix-les-Bains ou à Evian (le Royal excepté)
ont tous été vendus en appartements. Aujourd'hui, "l'hôtellerie est
maigrelette, vieillotte, l'hébergement bas de gamme, l'accueil étriqué, l'animation
insuffisante" (sic). Le rapport de New Deal reproche à la municipalité de ne
pas avoir de projet mobilisateur et aux Thononais d'avoir eu pour seul souci la
préservation de leur tranquillité, à l'abri des nuisances d'un tourisme excessif.
Le cabinet grenoblois considère qu'il est temps de réagir en améliorant sensiblement
l'offre et en démarchant de nouvelles strates de clientèles, notamment les seniors
français et... suisses, Thonon étant relié à Genève et à Lausanne par bateau.
Cela dit, la mobilisation est loin d'être acquise : une soixantaine de personnes,
seulement, s'était déplacée pour prendre connaissance en décembre des conclusions de
l'étude de New Deal.
Des euros-dollars
Or le maire, Jean Denais, estime qu'une chance exceptionnelle lui est offerte avec
l'arrivée sur le terrain d'un investisseur américain désireux de construire un hôtel
de 157 chambres sur trois étages, près du port, sur l'emplacement de l'hôtel Bellerive
de la famille Picon, fermé depuis plusieurs années. Outre une piscine et des
restaurants, le projet comprend une galerie commerciale de 21 boutiques, principalement
dans le tertiaire (coiffure, bijouterie, artisanat, produits du terroir, etc.).
Le site est remarquable et, au début du siècle, l'hôtel Bellerive par son confort, son
luxe discret, ses prestations contribuait au renom de la station thermale : tant
l'établissement que la cité avaient une âme.
Comme souvent, cette réalisation (l'autorisation de la Commission départementale
d'équipement commercial a été obtenue et le permis de construire déposé) pourrait
servir de locomotive au reste de l'hôtellerie (17 hôtels, 450 chambres) qui devra se
moderniser pour suivre le train. L'ouverture l'an dernier d'une résidence hôtelière Les
Baladines (34 studios, 96 lits) est un signe avant-coureur.
Reste à réaliser certains objectifs suggérés par New Deal, notamment la création de
nouveaux produits touristiques associant lac et montagne, ce que n'a pas manqué
d'étudier le financier américain qui a prévu un investissement d'au moins cent millions
(15 245 euros) pour cet hôtel de 157 chambres.
C. Bannières
La création de nouveaux produits touristiques associant lac et montagne pourrait
dynamiser le tourisme thononais.
L'HÔTELLERIE n° 2605 Hebdo 18 Mars 1999