Actualités

Courrier des lecteurs

Rubrique animée par
Pascale Carbillet et
Anne Tostivint.
Exclusivement réservée aux établissements abonnés. pcarbillet@lhotellerie-restauration.fr

_________ Ça va mieux en le disant _________

Tous les cafetiers ne se réjouissent pas de l'annulation du décret buvette

J'ai pris connaissance du dernier article paru sur l'annulation du décret buvette par le Conseil d'Etat. Vous ne prenez pas en compte le côté positif.
En fait, les buvettes sont devenues des lieux de rencontre. Malheureusement, toutes les personnes qui sont contre ne comprennent pas. Elles n'ont jamais fréquenté un stade, ou si peu, et ne savent pas ce qu'est le bénévolat.
Il fallait voter une loi qui puisse dédommager le manque à gagner pour ces bénévoles qui s'occupent de nos enfants. Il faut venir voir les entraînements le mercredi après-midi : tous ces enfants que leurs parents confient aux bénévoles plutôt que de les laisser traîner dans les rues. Auparavant, il y avait le patronage, aujourd'hui il n'existe plus.
L'école de foot et toutes les disciplines sportives ont besoin d'avoir un lieu de rencontre convivial. Si vous enlevez celui-ci, que restera-t-il ?
J'aimerais que vos articles ne soient pas à sens unique et qu'ils ne laissent pas penser que tous les responsables des bars et des cafés perçoivent seulement le côté négatif de ce qui existait dans le passé.
En espérant qu'il y ait un décret juste, qui indemnisera les clubs sportifs formant nos enfants par le biais en grande partie du bénévolat. Pourquoi n'a-t-on pas prévu les subventions avant de mettre en application cette loi ? De toute manière, mieux valait une loi cadre que rien du tout.
François Effling
(Président de la chambre syndicale départementale des hôteliers, restaurateurs, cafetiers, discothèques du département de la Loire-Atlantique)

m On ne peut licencier une femme enceinte en raison de ses absences

* J'ai embauché une personne en tant qu'hôtesse d'accueil, il y a quelques mois. Cette personne manque souvent pour maladie, ce qui désorganise grandement l'entreprise car on ne peut pas compter sur elle. Maintenant elle est enceinte, et ses absences se sont encore multipliées. Je voudrais savoir si je peux la licencier au motif que ses absences sont trop fréquentes et gênent le bon fonctionnement de l'établissement ? Ou puis-je lui proposer un autre poste au vestiaire où ses absences seraient moins préjudiciables ? (J.F. de Lyon)

Attention ! Une femme enceinte bénéficie d'une certaine protection contre le licenciement. En effet, pendant la grossesse, le licenciement de la salariée ne peut être prononcé que si l'employeur invoque une faute grave qui n'est pas liée à l'état de grossesse ou s'il se trouve dans l'impossibilité de maintenir le contrat pour un motif étranger à la grossesse (pour des raisons économiques par exemple). Vous ne pouvez donc pas invoquer ses absences trop nombreuses pour la licencier, premièrement car cela ne constitue pas une faute grave et deuxièmement car ces absences sont liés à son état de grossesse.
La femme enceinte peut prétendre à être affectée temporairement à un autre poste si son état de santé l'exige, mais sur présentation d'un certificat médical.
L'employeur peut lui aussi proposer à la salariée un changement de poste, mais il doit obtenir son accord. Si l'employeur et la salariée ne sont pas d'accord sur ce changement de poste, seul le médecin du travail est habilité à déterminer la nécessité du changement d'emploi et l'aptitude de la salariée à occuper le nouveau poste. En outre, ce changement de poste ne doit avoir aucune incidence sur son salaire. Même si le salaire habituel d'une personne qui s'occupe du vestiaire est inférieur à son salaire, votre salariée conservera son salaire d'hôtesse d'accueil.
Précision : sachez que pendant toute la période de son congé maternité, votre salariée bénéficie d'une protection absolue contre le licenciement. Ce qui veut dire que l'employeur ne peut même pas invoquer une faute lourde ou un cas de force majeur.

n LEGICHR pour tout connaître sur le droit des CHR

* Nous avons repris un restaurant il y a 4 mois et nous nous sommes rendus compte de la complexité de la loi pour ce genre de commerce. Nous n'aurions jamais pensé devoir remplir tant d'obligations : hygiène, sécurité, relation avec les consommateurs.... Pourriez-vous me recommander un ouvrage qui pourrait nous aider, car nous n'avons rien trouvé dans les boutiques spécialisées en droit. Merci d'avance. (P.B. de Villefrance-sur-Saône)

A l'heure actuelle, il n'existe à notre connaissance qu'un ouvrage qui aborde tous les problèmes juridiques relatifs aux cafés, hôtels, restaurants. Il s'agit de LEGICHR aux Editions Excelsior Diffusion. Ce livre traite autant des questions d'ordre social, fiscal, que des règles de sécurité, de la législation propre aux débits de boissons, ou du restaurateur qui vend des boissons, ou encore des principaux problèmes que les professionnels des CHR peuvent rencontrer dans l'exercice de leur métier.
Si en raison de l'ampleur du sujet, il ne peut être exhaustif sur tous les sujets, il n'en constitue pas moins une bonne base de références. Dans les méandres de la législation, c'est un ouvrage très complet qui permet de s'y retrouver grâce à un répertoire alphabétique. Un des gros avantages de cet ouvrage est sa mise à jour régulière, une fois par an. La dernière parution de ce livre est récente, puisqu'il s'agit de l'édition 1999.

Vous pouvez vous procurer cet ouvrage aux coordonnées suivantes :
Editions BPI
Espace Clichy
38 rue Mozart
92587 Clichy Cedex
Tél. : 01 41 40 81 40
Fax : 01 41 40 81 41.

u La maladie prolongée peut-elle justifier un licenciement ?

* Un de nos plongeurs nous adresse depuis 6 mois (par fainéantise) des arrêts maladie à répétition. J'ai envoyé un courrier à la Sécurité sociale pour dénoncer le fait qu'il nous avait appelé pour nous informer qu'il ne désirait plus travailler chez nous de toute façon et qu'il nous enverrait des arrêts maladie. C'est tellement plus facile de faire semblant d'être malade plutôt que de démissionner et ne rien toucher comme indemnité ! Je trouve cela scandaleux et j'aimerais mettre un terme aux agissements de ce comédien. Puis-je le licencier ? D'autant que j'ai dû embaucher un autre plongeur car je ne pouvais plus compter sur le premier, ce qui entraîne un salarié de plus pour le calcul des effectifs. (R.L. de Lyon)

Attention ! La maladie en elle-même ne peut justifier un licenciement conformément à l'article L.122-45 du Code du travail. Cependant, la jurisprudence admet que si la maladie se prolonge dans le temps, elle peut constituer un motif légitime de licenciement. Mais pour justifier ce licenciement, il faut absolument respecter deux conditions : la désorganisation de l'entreprise et la nécessité de pourvoir au remplacement définitif du salarié malade.
Pour apprécier s'il y a vraiment une désorganisation de l'entreprise, les juges examinent différents critères qui sont : la qualification du salarié, la taille de l'entreprise, son activité et l'organisation qu'elle implique ainsi que la durée de l'absence. Ce qui veut dire que plus l'entreprise est de taille modeste, plus la qualification du salarié est élevée ou spécifique, plus l'absence est longue et plus évidemment la désorganisation de l'entreprise sera reconnue. Dans votre cas, vu la taille de l'entreprise et la faible qualification du salarié, il semble difficile de pouvoir invoquer la désorganisation de votre entreprise.
Vous devez aussi démontrer la nécessité de pourvoir au remplacement définitif du salarié malade par l'embauche d'un nouveau salarié. Si les fonctions du salarié sont assumées par un autre salarié, grâce à une réorganisation du travail au sein de l'entreprise, l'obligation de remplacement n'est pas établie. Mais moins le salarié est qualifié, moins se fait sentir la nécessité de remplacer définitivement le salarié. En outre, en raison du faible niveau de qualification de ce poste de travail, vous pouvez parfaitement remplacer ce salarié par un contrat à durée déterminée ou faire appel à des intérimaires.
Quant aux déclarations de ce salarié qui affirme ne pas vouloir revenir, il faut faire très attention, car celles-ci ne sont que verbales. Vous pouvez être sûr qu'il ne reconnaîtra jamais avoir tenu de tels propos si cela risque de lui faire perdre des droits. Donc ne précipitez rien et attendez soit une déclaration d'inaptitude au poste de travail ou tout simplement une lettre de démission de ce salarié.
Votre problème, relatif à l'augmentation de vos effectifs du fait de cette nouvelle embauche pour remplacer ce salarié défaillant, aurait pu être résolu tout simplement en embauchant un remplaçant en contrat à durée déterminée. En effet, si le salarié absent pour maladie compte dans les effectifs, par contre le salarié embauché en CDD pour le remplacer n'est pas pris en compte dans le calcul.


L'HÔTELLERIE n° 2593 Hebdo 24 Décembre 1998

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration