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Aix-en-Provence

Saison touristique 1997 morose en vue

En 1998, Aix-en-Provence retrouvera enfin un grand festival d'art lyrique, avec l'arrivée aux commandes de Stéphane Lissner, une programmation prestigieuse et un lifting complet du Théâtre de l'Archevêché. Le ministre de la Culture, Philippe Douste-Blazy, est récemment venu l'annoncer. Mais l'édition 97 du festival sera en revanche réduite à la portion congrue avec aucun opéra et seulement... deux soirées de concert.

Privée de ce produit culturel majeur qui, l'été, lui sert de locomotive touristique, la ville aura du mal à trouver de quoi compenser le manque à gagner dont vont pâtir hôteliers, restaurateurs et cafetiers. D'autant plus qu'il n'est pas certain que les Thermes d'Aix, dont le chantier a pris du retard, puissent accueillir les touristes dès cette saison...

Certes, du 10 au 24 juillet, se déroulera le 20ème anniversaire du festival danse à Aix qui, pour l'occasion, a concocté un programme renforcé (une dizaine de représentations et des projets de rue) et fait appel à quelques grands noms de la danse contemporaine. Mais son impact -et son budget- n'a de loin pas celui du festival d'art lyrique. "Or, pour nombre de restaurateurs du centre-ville, constate Bruno Ungaro, responsable des restaurateurs du CHR d'Aix, le festival d'art lyrique représente jusqu'à 50% du chiffre d'affaires de l'été." Parfois plus, selon la situation de l'établissement.

La petite Brasserie de l'Archevêché, par exemple, située à l'entrée même du théâtre où se déroulent les représentations, ne fonctionne en hiver qu'avec quatre personnes, servant une vingtaine de couverts à midi et fermant le soir. Mais à l'approche des beaux jours, elle sert également en soirée, de mai à septembre, et compte alors sur sa vaste terrasse ombragée de 60 places.

"Au moment du festival, nous faisons trois services le soir, avant, pendant et après les spectacles, soit 200 à 250 couverts et triplons notre personnel, constate Bruno Fernandez, cogérant de l'établissement depuis trois ans. Le chiffre que nous réalisons habituellement en juillet grâce à la clientèle du festival, représente près de 70% de notre chiffre annuel. En hiver, on ne travaille que pour payer nos frais et notre personnel permanent..."

Etre inventif pour passer le cap

Pierre-Paul Alfonsi, président de l'industrie hôtelière du pays d'Aix et président départemental des cafés et discothèques, ne se laisse cependant pas gagner par le pessimisme. "Effectivement, ces problèmes vont encore s'ajouter aux méfaits de la crise économique. Pour passer le cap, nous devons donc être inventifs. Nous avons obtenu que deux membres du bureau du CHR d'Aix siègent au Comité des fêtes de la ville, Jean-Paul Bonnet, vice-président du CHR 13 et Lambert Duffourg (discothèques). Nous allons faire en sorte que soit mise en place toute une série d'animations de mai à septembre. Dès le mois de mars d'ailleurs, nous voulons nous associer au carnaval d'Aix, qui cette année va durer une semaine au lieu d'un jour, renouant ainsi avec les habitudes en vigueur il y a un quart de siècle..."

En ce qui concerne le retard pris par le chantier des Thermes Sextius (voir encadré ci-dessus), Pierre Alfonsi est catégorique : inutile d'attendre que le complexe hôtelier inclus dans le projet soit achevé pour ouvrir toute la partie thermale au public : "Il y a assez d'hôtels à Aix et nous sommes capables d'organiser des navettes confortables pour transporter la clientèle des hôtels sur place... Nous nous battrons pour cela..."

L. Casagrande

UN ÉTABLISSEMENT THERMAL QUI SE FAIT ATTENDRE...

Juré, promis ! Le chantier de l'établissement thermal tant attendu d'Aix-en-Provence sera achevé fin mars prochain, affirme Jean-François Jolivalt, son directeur. Avec beaucoup de retard sur le calendrier initial ! Mais son ouverture au public, reconnaît-il, ne se fera pas pour autant avant plusieurs mois. En effet, il devra auparavant obtenir les accords de conformité et autorisations diverses au niveau local, départemental, régional et national et particulièrement l'agrément de la Sécurité sociale qui conditionne le remboursement des soins aux futurs curistes et donc la fréquentation du lieu. Et même si tout le monde espère qu'une décision favorable de la CNAM intervienne pour cet été, cela ne semble pas évident. Car il y a auparavant bien d'autres obstacles à franchir.

Par ailleurs, à côté des Thermes Sextius eux-mêmes, qui pourront accueillir 700 personnes par jour, la mairie doit également réaliser un Institut d'hydrothérapie thermale, d'une capacité de 100 personnes, qui proposera des soins et des cures non prises en charge par la Sécurité sociale (style thalassothérapie).

Or, estime encore Jean-François Jolivalt, l'ouverture de celui-ci dépend de l'état d'avancement du troisième volet du projet : le complexe hôtelier et restauration, confié au groupe privé régional, Delta G, dont les travaux n'ont démarré qu'en septembre dernier, le groupe ayant eu des difficultés à boucler le financement nécessaire.

Ce complexe doit comprendre un hôtel de 60 chambres, une résidence hôtelière de 50 chambres, un restaurant gastronomique de 120 couverts et un restaurant diététique. Enfin, divers instituts paramédicaux -instituts du stress, du souffle, maman/bébé- et un centre de médecine prédictive, également financés par Delta G, doivent compléter l'ensemble et s'adosser à l'Institut d'hydrothérapie thermale. Mais les retards pris ont déjà été nombreux...

LE FESTIVAL D'ART LYRIQUE 1998 EN CHIFFRES

Un budget de 58 MF dont 30 MF de subventions, l'Etat triplant sa subvention. Cinq opéras à l'affiche. 50 représentations prévues. Création d'une Académie européenne de musique accueillant pendant deux mois une centaine d'artistes travaillant au prochain festival. 50 MF de travaux pour la rénovation du Palais de l'Archevêché dont 15 MF de l'Etat, le reste devant provenir des collectivités territoriales (ville, département, région) qui n'ont pas encore donné leur accord. A titre de comparaison, le budget du festival danse à Aix sera cette année de 4,2 MF (3,5 en 1996).

A la Brasserie de l'Archevêché, la clientèle du festival d'art lyrique représente 70%

du chiffre d'affaires annuel. C'est l'inquiétude pour l'été prochain.



L'HÔTELLERIE n° 2497 Hebdo 13 fevrier 1997

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