Berry
Jean-Paul Gerber ouvre un premier établissement de 6 chambres, mais projette la création d'un véritable pôle hôtelier entre Vierzon et Châteauroux.
Jean-Paul Gerber devant l'Hostellerie du château de Nohant.
En ouvrant l'Hostellerie du château de Nohant, Jean-Paul Gerber veut poser la première pierre d'un futur ensemble qu'il voit déjà grand et prospère. "C'est un site magnifique, explique-t-il, en plein centre de la France, à 600 kilomètres de l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, la Suisse ou l'Angleterre. Un lieu idéal pour réussir dans l'hôtellerie, d'autant plus que nous sommes dans un véritable désert hôtelier." L'ouverture de l'autoroute A 20 a en effet modifié les flux automobiles avec peu d'établissements hôteliers installés sur l'axe Vierzon-Châteauroux en direction de Toulouse. Jean-Paul Gerber est un homme d'affaires bien introduit en France comme en Suisse. Il possède en effet la double nationalité avec une fiche signalétique éloquente, 'Baron Jean-Paul Gerber de Sumiswald', qu'il a d'ailleurs déposé comme marque. L'Hostellerie est désormais ouverte avec ses 6 chambres et 6 autres qui devraient être réhabilitées l'an prochain. Avec des prix de 75 à 150 e la nuit (et petit-déjeuner offert), l'hôtelier veut attirer une clientèle de passage (notamment les Suisses résidant en France) ou de très courts séjours dans la région. Il projette d'organiser des week-ends culinaires ou porcelaine. Pour cela, il vient d'acheter un four afin d'organiser ses séminaires où chacun pourrait décorer ses assiettes ou services de table. Mais pas question pour lui de se lancer dans la restauration : "C'est trop compliqué, trop aléatoire, avec trop de normes. En revanche, je veux travailler avec les restaurateurs locaux qui ont une belle carte à jouer. Je peux les aider à sortir la tête de l'eau car l'autoroute les assèche. Sans relance, ils vont disparaître." L'Hostellerie pourrait en particulier travailler avec La Plaisance, un restaurant tout proche, dont le propriétaire envisagerait lui aussi de monter un hôtel de 30 chambres.
Une réglementation restrictive
Avec ses 6 chambres au décor grand luxe et XVIIIe, Jean-Paul Gerber veut lancer un ballon
d'essai avant d'aller plus loin. A court terme, il doit résoudre quelques litiges avec
l'administration. Pour signaler son établissement, il a installé sur un fût de grue une
vaste enseigne visible depuis l'autoroute, ce qui a poussé l'administration à
intervenir. "Mais l'autoroute gratuite, explique-t-il, est l'ancienne route
nationale qui a été transformée en axe autoroutier. On devrait donc pouvoir s'annoncer.
En France, la réglementation nous fera tous crever, surtout les petits établissements
car les grands groupes hôteliers n'ont pas à subir ce genre de persécutions
administratives." Il va même jusqu'à la menace : "Je suis situé à 500
m de l'échangeur, il me faut une signalétique bien visible, sinon je partirai."
Dans ce cas, adieu le grand projet de pôle touristique. Car sur son terrain de 2
hectares, Jean-Paul Gerber a d'autres projets chiffrés à plusieurs millions d'euros : 2
hôtels-motels de 30 chambres chacun (2 étoiles), un grill de 200 places, un chapiteau de
200 à 300 places avec piscine pour réceptions et manifestations collectives, un
bâtiment d'exposition-vente de produits régionaux. "Tout cela peut se faire
très rapidement, explique-t-il. J'ai l'argent et des investisseurs pour lancer ce
projet, on peut créer un vrai centre touristique et hôtelier presque à mi-chemin de
Paris et de Toulouse. Mais encore faut-il qu'il y ait une vraie volonté des élus et de
l'administration pour favoriser le développement local et l'aménagement du territoire."
J.-J. Talpin zzz36v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2802 Hebdo 02 Janvier 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE
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