L'Hôtellerie Restauration No 3778

Gestion des Retours - L’Hôtellerie Restauration - 5 rueAntoine Bourdelle - 75737 Paris cedex 15 PARIS CPCE s s éEmployeur Salarié Nom ou raison sociale : Nom, prénoms : Adresse : Adresse : N° Siret : N° SS : N° Urssaf : Emploi : serveur Code APE : Niveau : I Convention collective : CCN des CHR du 30 avril 1997 et ses avenants Période du : 01/08/2022 au 31/08/2022 Horaire de travail : 169 heures Fiche de paie (À conserver sans limitation de durée) Salaire Nombre d’heures Taux horaire Salaire de base (151,67 x 11,01) (1) 151,67 11,07 Heures supp. à 110% (2) 17,33 12,18 Avantages en nature nourriture 22 3,94 Indemnités compensatrices nourriture 22 3,94 Salaire brut Cotisations sociales Part patronale Base Taux (%) Montant (€) CSG (déductible)(3) 2050,14 — — ( déductibles)(3) 2 050,14 — — 2 063 38 7,00 144,44 176 42 Fiche de paie à 39 heures HH3778_p08_09 Juridique SMIC.indd 9 02/08/2022 10:12 N° 3778 • 5 août 2022 HÔTELLERIE Risque d’escroquerie massive sur des hôteliers INCENDIES Franck Chaumes (Umih Gironde) : “On va se relever” 4 10 8-10 Recrutement : les bonnes pratiques pour gagner en attractivité RESTAURATION FICHES DE PAIE Le restaurant Manko accusé de racisme Smic à jour au 1er août 2022 • Consultez les stories quotidiennes • Devenez correspondant Snapchat de votre école lhotellerie-LHR Abonnez-vous à notre compte 20 2-3

“My first experience of Racism at the restaurant Manko in Paris” (‘Ma première expérience du racisme au restaurant Manko à Paris’), ce sont ces mots qui accompagnent une vidéo TikTok aux plus de 800 000 vues et 9 400 partages. Les trois clientes ont réservé une table au Manko (Paris, VIIIe) pour le samedi 16 juillet au soir. Elles arrivent devant l’entrée du restaurant-cabaret de Moma Group et un vigile leur explique qu’elles n’ont pas la tenue de soirée appropriée. Elles restent devant l’établissement pendant une heure et filment l’arrivée d’autres clients. Les clients blancs entrent sans aucun problème. Elles iront finalement dîner au Buddha Bar et postent leur vidéo incriminant le restaurant. Le restaurant présente ses excuses La vidéo TikTok est largement partagée. Les commentaires indignés se multiplient et appellent pour certains au boycott de l’établissement. Quelques célébrités, chanteurs, rappeurs, DJ, relaient la vidéo. Le Parisien et BFMTV parlent de l’affaire. Sur Instagram, Manko présente ses excuses. Le lendemain, un nouveau message : “En complément de notre première réaction et de nos excuses hier matin, nous réaffirmons que ce qui s’est passé est contraire aux valeurs de Manko dont chaque collaborateur doit être l’ambassadeur. Des valeurs de respect, de diversité, de bienveillance, de courtoisie qui engagent la responsabilité de tous. C’est pourquoi, nous ne tolérons aucune discrimination de quelque sorte.” Le restaurant dénonce le “comportement isolé” du vigile : “Nous avons exigé de ce sous-traitant la mise à pied de la personne responsable de cet acte, immédiatement et de façon permanente.” Ouverture d’une enquête Tony Gomez, président-directeur général de Manko Paris et du Bœuf sur le Toit, est monté au front sur BFMTV : “Pour moi, c’est un accident. Quand j’ai appris ça, j’étais en furie parce que, comme tout le monde, j’ai découvert des images, je me suis dit : ‘C’est quoi cette histoire’.” Malgré les interventions du restaurant, sur les réseaux sociaux, les accusations de racisme s’accumulent et les demandes d’enquête se font jour. Le député LFI David Guiraud interpelle la procureure de Paris, estimant que les faits, “s’ils sont avérés”, pourraient constituer une infraction pénale (acte de discrimination dans un établissement recevant du public), dont la peine peut aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 €. Finalement, le 22 juillet, une enquête pour discrimination Une vidéo publiée sur le réseau social TikTok par l’une des trois clientes noires refoulées du restaurant parisien a mis le feu aux poudres. Devenue virale, l’affaire fait grand bruit. ÉDITO Pour faire face à l’inflation, une troisième augmentation du Smic Le taux horaire du Smic est revalorisé chaque année au 1er janvier en fonction de deux critères : l’inflation mesurée pour les 20 % des ménages ayant les revenus les plus faibles, et sur la base de la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire moyen des ouvriers et des employés. Outre cette revalorisation annuelle au 1er janvier, le Smic est augmenté mécaniquement en cours d’année du montant de l’inflation, si celle-ci dépasse 2 % par rapport à la dernière hausse. Avec plus de 6 % d’inflation sur un an, le Smic vient de connaître sa troisième augmentation depuis le début de l’année (lire p. 8-10) et il y a fort à parier qu’il ne s’arrête pas là. Son taux horaire était fixé à 10,57 € au 1er janvier 2022, il est aujourd’hui à 11,07 €, et dépasse donc le minimum conventionnel de la branche des CHR, établi à 11,01 € depuis avril dernier. Le taux horaire du Smic ayant rattrapé le taux conventionnel, c’est donc à nouveau lui qu’il faut appliquer aux salariés de l’échelon 1 du niveau I de la grille de salaires. Autre conséquence pour les employeurs, le minimum garanti, qui sert à fixer la valeur du repas pour les salariés, a aussi augmenté, à 3,86 €. Avec une inflation toujours à la hausse, il y a de fortes chances que l’on ait droit à une nouvelle réévaluation du Smic d’ici la fin de l’année. Un commentaire à propos de cet édito ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR371795 Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Service Emploi & Annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23 web + mobile lhotellerie-restauration.fr SUIVEZ-NOUS Application mobile Ce numéro est composé de 20 pages. Imprimeur : Roularta Printing - Meiboomlaan 33, B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Éditeur : SAS SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0925T79916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 €/temporairement 1,54 € (hebdomadaire/temporairement quinzomadaire) Pour poser une question aux journalistes ou ajouter un commentaire Flashez les QR codes à la suite des articles De l ’info, des métiers, des passions Le restaurant Manko accusé de racisme Pascale Carbillet Nadine Lemoine LES TEMPS FORTS DE LA QUINZAINE 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3778 - 5 août 2022 IMAGES DE UNE : © HÔTEL & SPA LES GORGES DU VERDON - © GETTYIMAGES - © D. DELMAS - © DR

3 5 août 2022 - N° 3778 L’Hôtellerie Restauration fondée sur l’origine, l’ethnie ou la nationalité dans l’offre ou la fourniture d’un bien ou d’un service a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Des actions de testing par une association antiraciste Le 25 juillet, c’est au tour du vigile de se défendre. Il se dit victime de menaces de mort sur les réseaux sociaux. Il répond aux interviews et met en cause “les consignes des managers” qui ne souhaitent pas, selon lui, que le restaurant “soit trop communautaire”. Réaction immédiate du restaurant par son porte-parole, Régis Lefebvre qui lui demande “d’être conséquent et de révéler l’identité des personnes qu’il accuse”. Dans cet entretien au Parisien, Patrick Klugman, avocat du restaurant de l’avenue Montaigne, souhaite que “toute la lumière soit faite” et annonce que le restaurant va “s’associer à l’enquête judiciaire”. Et d’ajouter : “Pour aller plus vite et plus loin, nous souhaitons également mandater une association antiraciste afin de mener une enquête indépendante comprenant des actions de testing. Ce sera fait sans délai.” Manko n’est pas qu’un restaurant, c’est aussi un cabaret. Le tri du videur à la porte des discothèques n’est pas nouveau. C’est la vidéo affichant la discrimination et reconnue par l’établissement qui est nouvelle. Par cette interview, la direction montre qu’elle prend ses responsabilités. Le déminage en vue de la sortie de crise s’annonce néanmoins très compliqué en raison des réactions des internautes, voire des appels au boycott. TripAdvisor a même dû suspendre les avis sur le restaurant “en raison d’un événement récent exposé dans les médias ayant suscité de nombreux envois d’avis qui ne décrivaient pas une expérience directe avec cet établissement”. Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR971751 © D. DELMAS Prochain congrès du GNI : les 14 et 15 novembre 2022 Le 7e congrès du Groupement national des indépendants (GNI) se déroulera les 14 et 15 novembre 2022 à la Cité internationale de Lyon (au lieu des 21 et 22 novembre, comme initialement prévu). Le GNI et ses intervenants prévoient un tour d’actualité de notre secteur autour de ses questionnements, ses enjeux et ses opportunités avec un congrès intitulé : Comprendre, entreprendre et surprendre ensemble. “Nous débuterons ces deux jours par un constat social, économique, écologique et numérique afin de comprendre l’environnement actuel, fragilisé par un contexte géopolitique tendu, bordé par un Covid rebondissant et soumis à une inflation galopante, explique Didier Chenet, président du groupement. Entreprendre, c’est anticiper, prévoir, naviguer entre les orages vers des temps plus cléments. Ces deux jours promettent d’être riches en information, en expertise, en débats. Riches de sens, de valeurs et d’actions, animées par un panel d’intervenants qualifiés, et je l’espère, inspirants.” Le congrès du GNI est ouvert à tous, professionnels, adhérents ou non, mais uniquement sur inscription : www.congres-gni.fr. Omnivore Paris revient du 10 au 12 septembre au Parc floral Souveraineté alimentaire, reconnexion à la terre, créativité sous contraintes et place du végétal dans l’assiette constituent les thèmes centraux de cette édition 2022 d’Omnivore Paris prônant une nouvelle vision de la cuisine contemporaine, résolument engagée. Animés par le désir de créer et de nourrir, des chefs endossent un nouveau rôle militant de porte-parole de leurs territoires, de leurs producteurs et de leurs valeurs. Dans les assiettes et dans les cuisines, l’exemplarité se lit au travers de leurs choix. Durant trois journées de démonstrations et de débats, 150 invités et leurs équipes seront réunies au Parc floral de Paris (XIIe).En lien direct avec les différentes scènes, le village Omnivore rassemble 120 exposants et partenaires et fait la part belle aux produits et aux services innovants. Nouveauté 2022 : 50 brasseries, des microbrasseries aux grandes maisons, sont réunies au sein d’un Village bière. Omnivore Paris cohabite cette année encore avec le Paris Coffee Show, salon référent à destination des torréfacteurs, baristas, professionnels de la filière et amateurs passionnés. Tarif en ligne : 15 € par jour. Tarif sur place : 18 € par jour. Billetterie sur www.omnivore.com Le Grand Large, à Oléron, rejoint la collection Le Boutique Hotels Filiale du groupe bordelais Atlas, Le Boutique Hotels Collection a étoffé son offre d’établissements haut de gamme avec l’acquisition, en avril dernier, d’un hôtel de 28 chambres à Dolus d’Oléron (Charente-Maritime). Christophe San José et Bastien Deschamps, respectivement PDG du groupe Atlas et PDG de Boutique Hotels Collection, comptaient déjà à leur actif trois hôtels 5 étoiles : Le Palais Gallien Hôtel & Spa et Le Boutique Hôtel à Bordeaux (Gironde), ainsi que La Villa Mauresque à SaintRaphaël (Var). Un autre hôtel, Les Vagues à Arcachon, est en cours de rénovation et devrait voir le jour au printemps 2023, également en 5 étoiles. Le groupe s’est spécialisé dans des établissements d’une trentaine de chambres, situés dans des lieux attractifs et chargés d’histoire. Le dernierné de la collection, l’hôtel Le Grand Large, remplit tous ces critères. “Il a été construit en 1965 au milieu des dunes faisant face à l’océan, il a été ensuite racheté par la famille Bougnard qui l’a entièrement rénové pour en faire un hôtel 4 étoiles rouvert en 2011. Plus que des travaux de rénovation, ils lui ont donné une âme et la dimension familiale que nous recherchons dans notre collection”, explique Christophe San José. L’établissement fermera ses portes en octobre pour cinq mois de travaux avec l’objectif de décrocher une 5e étoile et ainsi devenir la référence du luxe sur l’île d’Oléron. Manko, restaurant de cuisine fusion péruvienne, près des Champs-Élysées.

4 L’Hôtellerie Restauration N° 3778 - 5 août 2022 RENNES Rebaptisé Bretagne Émotion, le réseau hôtelier a fait peau neuve. Une stratégie réaffirmée pour s’imposer comme la référence touristique en Bretagne. LES TEMPS FORTS DE LA QUINZAINE Le réseau Hôtels de charme et de caractère en Bretagne s’appelle désormais Bretagne Émotion. L’association des Hôtels de charme et de Caractère en Bretagne (HCCB) regroupe, depuis 1999, 46 hôteliers indépendants qui partagent une même philosophie en termes d’exigence de grand confort et d’accueil autour de lieux uniques en Bretagne. Répartis sur tout le territoire breton, ces établissements sont plutôt des maisons familiales de charme et de caractère qui proposent des séjours personnalisés et un contact direct avec les propriétaires. Si l’hôtellerie reste son socle majeur, l’association a pris la décision d’étendre son activité en intégrant deux nouveaux secteurs : les bars et les restaurants. Cette nouvelle mesure a été votée en décembre dernier, lors de l’assemblée générale du réseau qui s’est déroulée à l’hôtel Agapa à Perros-Guirec (Côtes-d’Armor). Nouvelle identité Ce nouveau projet de développement a abouti à une nouvelle marque pour le réseau qui a dévoilé, au printemps dernier, sa nouvelle identité. Hôtels de charme et de caractère en Bretagne s’appelle désormais Bretagne Émotion. En élargissant son offre, l’association ambitionne ainsi de s’imposer comme la référence touristique en Bretagne. L’idée est d’intégrer au réseau existant d’autres établissements indépendants qui partagent les mêmes valeurs que le groupe : restaurants, bars et salons de thé proposant une expérience culinaire et gustative hors du commun. Seront également intégrés au réseau les produits bretons d’exception, les activités insolites et authentiques et les sites emblématiques de Bretagne. En rejoignant le groupe, toutes ces structures pourront ainsi bénéficier de la stratégie de communication, du marketing et du savoir-faire de Bretagne Émotion. Afin d’offrir davantage de visibilité, la nouvelle marque se décline en couleurs qui diffèrent en fonction des activités. Un plus pour la Bretagne qui s’impose de plus en plus comme une région extrêmement touristique. Suites aux incendies qui ont ravagé les forêts autour du bassin d’Arcachon, la saison touristique dans la région s’annonce très compliquée. Mais le président de l’Umih locale veut rester confiant. Décès de Georges Pertuiset, ancien président de l’Union de la sommellerie française Covid-19 : fin des régimes d’exception au 1er août Georges Pertuiset, vainqueur du concours du Meilleur sommelier de France en 1980 et président de l’Union de la sommellerie française de 1995 à 2004 s’est éteint en Bourgogne, sa région d’adoption. Né en Haute-Savoie en 1941, c’est là qu’il a débuté dans la restauration à la fin des années 1950 et qu’il va découvrir le monde du vin. Ayant appris le métier de sommelier sur le tas comme il le rappelait souvent, il avait notamment officié chez Lameloise, alors triplement étoilé. En parallèle, il avait œuvré à donner un cadre précis à la formation à la sommellerie, en définissant d’abord les contours d’un CAP, puis en contribuant à la naissance d’un brevet professionnel à Beaune. Plusieurs générations de sommeliers ont ainsi bénéficié de ses conseils précieux et ont exprimé leur émotion sur les réseaux sociaux. À sa famille et ses proches, L’Hôtellerie Restauration présente ses sincères condoléances. La loi du 30 juillet mettant fin aux régimes d’exception créés pour lutter contre l’épidémie liée à la Covid-19 a été publiée au Journal Officiel du 31 juillet et est entrée en vigueur au 1er août. À compter de cette date, le pass sanitaire, le confinement, l’obligation de port du masque et les couvre-feux ne peuvent plus être rétablis. Le texte prévoit toutefois la possibilité d’exiger un test Covid négatif pour les voyageurs venant de l’étranger et des outre-mer, en cas d’apparition d’un variant particulièrement dangereux. Il abroge la partie du code de la santé publique relative à l’état d’urgence sanitaire ainsi que le régime de gestion de la crise sanitaire, ce qui marque donc la fin des régimes d’exception et le retour au droit commun. Le texte prévoit cependant deux cas pour lesquels le Gouvernement pourra, jusqu’au 31 mars 2023, exiger présentation d’un test Covid négatif de la part des personnes de plus de 12 ans : - pour les voyages internationaux et en cas d’apparition d’un variant dangereux dans un pays, susceptible de constituer une menace sanitaire grave, le Gouvernement pourra imposer un certificat sanitaire de voyage avant l’embarquement dans l’avion à destination du territoire français. Une disposition équivalente pourra s’appliquer aux voyageurs en provenance des territoires ultramarins ; - pour les personnes se rendant dans un territoire ultramarin, la même possibilité est prévue, en cas de risque de saturation de l’hôpital et après consultation des exécutifs locaux et des parlementaires élus dans la collectivité concernée. Franck Chaumes (Umih Gironde) : “On va se relever” Les tragiques incendies de Gironde ont détruit, pour notre secteur, cinq campings et six restaurants. Dix autres établissements ainsi que des agences de voyage ont été touchés et ne peuvent plus accueillir de clients pour la saison. “Tout le monde a été évacué aussitôt”, assure Franck Chaumes, président de l’Umih 33 (Gironde). Fort heureusement, aucune perte humaine n’est à déplorer. “Cinq campings en moins, c’est important d’un point de vue économique. Cela représente entre 8 000 et 10 000 personnes. Aujourd’hui, on enregistre une baisse de fréquentation de 40 % sur l’ensemble de la branche”, se désole le représentant syndical. Une campagne de publicité, menée par le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon (Siba), a été diffusée depuis le 25 juillet pour rassurer sur la situation. Une campagne au niveau international a également été mise sur pied, à destination des réseaux sociaux. “Le bassin d’Arcachon, ce n’est pas que des bois et forêts, c’est aussi le plan d’eau, des plages océanes, des villages ostréicoles. C’est une vraie richesse. Le feu n’est pas tout à fait éteint, mais il est maîtrisé”, assure Franck Chaumes, qui insiste sur le fait que la région a besoin de ses touristes. Élan de solidarité La région note également un élan de solidarité impressionnant. De nombreux professionnels se sont investis pour nourrir les professionnels du feu, comme Stephan Pey, restaurant La Féria à GujanMestras. Des fournisseurs se sont également mobilisés pour offrir des denrées. Bien évidemment, les communes ont également participé à toute cette organisation. L’office du tourisme de la Teste-de-Buch a organisé, du 27 au 29 juillet, des rencontres avec les acteurs de la prévention, Le Klésia, l’Ursaff, des juristes mais aussi des membres du cabinet de la ministre du Tourisme, Olivia Grégoire. Malgré l’aspect tragique de la situation, Franck Chaumes reste optimiste : “On va se relever”, assure-t-il. Stéphanie Decourt Une question, un commentaire sur cet article lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR171624 Une question, un commentaire sur cet article lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR571747 © JEAN BERNARD Romy Carrere Franck Chaumes, président de l’Umih 33. Le réseau Hôtels de charme et de caractère s’ouvre aux restaurants et bars

PARIS Un inconnu a déposé 967 noms de domaine le même jour. Ces adresses imitent celles d’administrations, d’université, de grandes entreprises mais aussi de campings, d’hôtels ou de chaînes hôtelières. Le risque de piratage est bien réel. Retrouvez le listing des 967 noms de domaine : lhotellerie-restauration.fr/QR/RTK51384 À une faute de frappe près, les noms de domaine de l’Élysée, de l’Assemblée nationale, de plusieurs universités ou de grandes marques commerciales ont été déposées auprès de l’Association française pour le nommage Internet en coopération (Afnic), qui enregistre les sites en .fr. “Un o de conforama.fr a été remplacé par un zéro et est devenu c0nforama.fr. Cela s’appelle du typosquatting”, analyse Thomas Yung, fondateur de Artiref et My Hotel Reputation et auteur de SOS Experts sur www.lhotellerie-restauration.fr. “Avec le dépôt de presque mille noms de domaines le même jour, on peut envisager qu’il s’agisse d’une tentative d’escroquerie. Les formulaires ont été remplis par un robot”, poursuit le spécialiste du webmarketing hôtelier, qui rappelle que seuls les ressortissants européens sont autorisés à déposer un nom en .fr avec moult documents administratifs et d’identité à fournir. “À ce stade, les domaines imités ne peuvent rien faire tant que l’auteur des dépôts n’a pas commis d’acte répréhensible”, rappelle-t-il. L’Afnic a annoncé suivre l’affaire de près et avoir demandé des informations supplémentaires sur le déposant, qui pourrait, bien entendu, n’être qu’un prête-nom. Les pirates guettent les hôteliers C’est un administrateur système dans la fonction publique d’État, Nicolas Pawlak, qui a lancé l’alerte avec un lien vers la liste des noms de domaines déposés. Il suffit de remonter les 967 URL pour relever plusieurs cibles hôtelières. Ainsi, l’adresse www.bestwesterne.fr a été déposée avec l’ajout d’un ‘e’ et alors que la chaîne hôtelière ne dispose pas d’adresse en .fr mais uniquement en .com. De même, le camping vendéen l’Orée de l’Océan à Landevieille (Vendée) voit l’orthographe de son nom de domaine en .com apparaître en .fr. D’autres professionnels de l’hôtellerie de plein air sont visés, eux aussi avec des alias en .fr. Quant aux hôtels, la direction de celui du Parc à Levernois (Côte-d’Or) découvrait le pot aux roses à l’occasion de notre appel. “Nous ne savions pas. Cependant cela ne nous effraie pas. Le fait d’imiter notre nom de domaine en ajoutant un tiret [le nom de domaine de l’établissement étoilé est www. hotelleparc.fr et l’URL du listing partagé par le lanceur d’alerte est www.hotel-leparc. fr, NDLR] ne le fait pas remonter dans les moteurs de recherche. En outre, dans l’hypothèse d’une attaque par e-mail qui copierait le nôtre, encore faudrait-il que le pirate dispose de notre base de données. Par contre, nous sommes étonnés d’apparaître dans ce listing. Pourquoi nous ?”, s’interroge le directeur de l’établissement, qui annonce suivre désormais l’affaire avec intérêt. François Gagnaire prend la tête du Café Renault sur les Champs-Élysées L’Atelier Renault, vitrine de la marque située sur les Champs-Élysées à Paris (VIIIe), ouvre un nouveau café dirigé par le chef étoilé François Gagnaire. L’ambition du groupe automobile est de valoriser la culture et la gastronomie françaises, en mettant à l’honneur le terroir et les produits locaux. Depuis le 7 juillet, François Gagnaire (L’Hôtel du parc au Puy-en -Velay, Anicia à Paris) propose au Café Renault une offre de snacking chic, tout en conservant l’authenticité et l’originalité de sa cuisine : sandwichs toastés, bols à base de céréales et de lentilles vertes du Puy accompagnés de légumes frais du moment, planches de charcuteries et de fromages, et plats sucrés (cakes du moment, cookie maison, brownie...). Des sélections de boissons chaudes, de jus de fruit et de cocktails atypiques figurent également à la carte. “Proposer une expérience culinaire sur la plus belle avenue du monde offre l’opportunité de faire découvrir à un large public le patrimoine culinaire français. J’ai pensé le café Renault comme un lieu de découverte et de rencontres mais également de surprise”, souligne le chef. Le GNI et le SNRTC présentent les inquiétudes des CHR à la ministre Olivia Grégoire Didier Chenet, président du GNI, et Hervé Dijols, président du SNRTC, ont été reçus par Olivia Grégoire, ministre des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, le 27 juillet dernier. Ils ont dressé un état des lieux de la situation économique, sociale et financière des entreprises du secteur des CHR, puis ont abordé trois sujets majeurs. En premier lieu, ils ont évoqué la possibilité pour les hôteliers, cafetiers et restaurateurs dans l’incapacité de rembourser leur PGE de souscrire un PGE résilience, afin de disposer d’un échéancier plus long, compatible avec leur situation financière. “C’est primordial pour ne pas hypothéquer l’avenir de nos entreprises”, a insisté Didier Chenet. Les dirigeants ont ensuite évoqué la question de l’emploi et des conditions de travail dans le secteur, alertant la ministre sur le nombre de salariés proposant leurs services sous le statut d’auto-entrepreneur, ce qui rend les recrutements plus difficiles. Enfin, le GNI et le SNRTC ont exprimé les craintes des professionnels face aux éventuelles coupures en énergie l’hiver prochain, dans un contexte de forte augmentation des coûts. Didier Chenet a proposé d’adopter “un plan de sobriété énergétique pour le secteur”. Olivia Grégoire a affirmé être très intéressée par la méthode proposée et a proposé un rendez-vous à la rentrée pour travailler à ce plan qui pourrait être présenté avant l’hiver. © GETTYIMAGES François Pont Près d’un millier de noms de domaines contrefaits ont été déposés le même jour. © DR © PATRICK SAGNES François Gagnaire au Café Renault, sur les Champs-Élysées. © DR Didier Chenet, président du GNI, Hervé Dijols, président du SNRTC, et Olivia Grégoire, ministre des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme. Risque d’escroquerie massive sur des hôteliers • Suivez nos actualités en images Abonnez-vous à notre compte lhotellerie.restauration

6 L’Hôtellerie Restauration N° 3778 - 5 août 2022 Orgueil, le concept double d’Eloi Spinnler PARIS Le jeune chef a imaginé un établissement ouvert sept jours sur sept, exclusivement le soir. Derrière le bistrot de 50 couverts, est dissimulé un restaurant gastronomique de 10 places. Ouvert depuis trois mois, le restaurant Orgueil (Paris, XIe) est la première réalisation du groupe Hubris. Derrière ce concept, on trouve Eloi Spinnler, qui malgré son jeune âge, a déjà bien roulé sa bosse. Pendant les sept années qu’il a passées à Ferrandi, il a multiplié les stages, de la mythique Tour d’argent au Dorchester London avec Alain Ducasse. Bac pro et bachelor restaurateur en poche, il a poursuivi les expériences. Sa rencontre avec Youssef Chraibi et Martin Pellet, cofondateurs de La Brasserie fondamentale (LBF), a été déterminante. “J’ai réalisé la carte de l’un de leurs bars à Bordeaux, et c’est après cette collaboration qu’on s’est associés pour le restaurant. Ils m’ont aidé financièrement mais ce sont deux entrepreneurs, aussi ils m’ont coaché sur cette partie.” Cela a donné naissance au groupe Hubris. En pleine pandémie, la sollicitation des banques et les travaux ont été compliqués et il a fallu s’armer de patience. Le concept était déjà trouvé pour Eloi Spinnler. “Dès le départ, je savais que je ne voulais ouvrir que le soir. Travailler 20 heures par jour et être exténué, je l’ai vécu et je ne veux pas de cette vie, ni les salariés d’ailleurs. J’ai donc pensé à mettre en place un service millimétré entre les plats du bistrot et ceux servis au gastro”, explique-t-il. Orgueil ouvre dès 19 heures avec un premier service et un second à 21 h 15 pour le bistrot de 50 places. Derrière un miroir sans tain, se cache un second restaurant, gastronomique, pouvant accueillir dix convives (menu unique en 7 temps à 74 € ; accord mets et vins à 42 €). Eux doivent arriver à 20 heures. Ainsi, entre 20 h 20 et 21 h 30, cinq des sept plats leur sont servis, avant d’embrayer sur le second service du bistrot. Pas de temps mort donc, l’organisation est au cordeau pour obtenir au départ de la même cuisine une fluide succession de plats pour les deux univers. Entre trois et cinq personnes se relaient chaque jour en cuisine (pour sept employés au total, avec deux jours de congés consécutifs). “Il est essentiel que je les forme à tous les postes. Néanmoins, 50 % des plats ne changeront pas mais s’adapteront au fil des saisons. De plus, je conçois des plats plutôt simples à l’envoi pour gagner en efficacité”. Eloi Spinnler joue aussi la synergie dans le travail des produits, dans un souci de rentabilité mais aussi par conviction. “Je suis anti-gaspi et zéro déchet. Pour schématiser, la queue de homard va au gastro et les pinces au bistrot, comme les épluchures du bistrot peuvent servir dans un bouillon ou un jus au gastro.” Le menu sous la forme de cartes de tarot Le restaurant gastronomique, à l’abri des regards, fait face à la cuisine ouverte. Dans ce cocon, la surprise est totale avec un menu unique. Pour le bistrot, ce dernier prend la forme ludique de cinq cartes de tarot posées sur un présentoir. Chaque carte présente trois propositions dans son domaine, pour soi ou à partager : produits, terre, mer, végétal et gourmandises. “Nous conseillons aux clients de choisir trois plats par convive. Un gros mangeur en prendra un supplémentaire.” Les clients apprécient cette présentation et la liberté de pouvoir créer son propre menu. Certains repartent avec les cartes en souvenir. “Ce n’est pas grave car on les a pensées comme un outil de communication avec notre adresse et notre Instagram.” Un budget mensuel de 450 € est alloué à l’impression des cartes de tarot. Dans l’assiette ? Croquetas de canard, sésame, cream cheese (11 €), Ravioles de homard, petit pois, citronnelle (18 €), Poulpe breton, citron, teriyaki (16 €), Demipithivier de pigeon et foie gras (18 €), Pomme de terre fumée, jaune d’œuf mariné, sureau (8 €)... Le ticket moyen est de 110 € au gastro et 45 € au bistrot. Orgueil attire une clientèle jeune qui comprend que le nom du restaurant est à prendre au second degré. Ce succès est le premier des sept péchés capitaux que le groupe Hubris envisage de déployer. La recherche d’un nouvel associé et une levée de fonds font partie du projet de développement. Une question, un commentaire sur cet article lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR071722 Côté gastro, derrière le miroir sans tain. Côté bistrot, une impressionnante fresque au plafond avec des lions et des paons illustre l’orgueil. Eloi Spinnler : “Travailler 20 heures par jour et être exténué, je l’ai vécu et je ne veux pas de cette vie, ni les salariés d’ailleurs.” RESTAURATION Talents, le podcast de L’Hôtellerie Restauration a reçu Jean-François Piège, un chef médiatique qui garde les pieds sur terre, un amoureux de la gastronomie française, des bons produits, et qui aime aussi prendre la plume. Il vient en effet de publier Zéro viande, Zéro poisson aux éditions Hachette Cuisine. À la tête de Mimosa, Le Grand restaurant, La Poule au pot, Clover Grill, Clover Green, Clover Gordes, l’Épi d’or et bientôt d’un Clover Bellavita à Taïwan, Jean-François Piège est un aussi un chef d’entreprise accompli. Il pilote ses établissements avec la même énergie, la même envie. Jean-François Piège revient sur son parcours, nous parle de sa cuisine, de sa vie de famille, de ses équipes . Parmi plus de 50 dossiers déposés douze candidats ont été sélectionnés par le comité d’organisation du Trophée du Maître d’hôtel, lancé en mai dernier. Ils participeront à la demi-finale le 17 octobre prochain à l’institut Paul Bocuse à Écully (Rhône). • Diane Blanch, directrice du restaurant Anne-Sophie Pic au Beau Rivage Palace à Lausanne (Suisse) • Florian Chatelard, directeur du restaurant, La Vignette à Strasbourg (67) • Tess Constant, Cheffe de rang chez Troisgros à Ouches (42) • Vincent Gardarin, chef sommelier, restaurant Origine - Adrien Descouls au Broc (63) • Lauriane Gaurier, La Table de Jean Sulpice à Talloires (74) • Mathilde Hurel, responsable restauration Karen group à Bucarest (Roumanie) • Quentin Leplus, assistant de direction aux Jardins du Léman à Yvoire (74) • Thomas Medard, responsable de salle, Little Big Catering à Paris (75) • Ugo Palama, maître d’hôtel au Saint-Nicolas à Megève (74) • Victor Rusu, chef de rang au Pressoir d’argent Gordon Ramsay à Bordeaux (33) • Émilie Saint-Quentin, première cheffe de rang, hôtel-restaurant Anne de Bretagne, à la Plaine-sur-mer (44) • Florence Salignon, assistante maître d’hôtel, Les Fresques, Hôtel Royal à Évian-les-Bains (74) Jean-François Piège : “Tout ce que je fais, c’est pour m’amuser” © ALBIN DURAND © ALBIN DURAND © JAMES BORT À découvrir en podcast sur le site de L’Hôtellerie Restauration et sur les plateformes lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR271605 Trophée du Maître d’hôtel : les 12 demi-finalistes Nadine Lemoine © ALBIN DURAND

HÔTELLERIE 7 5 août 2022 - N° 3778 L’Hôtellerie Restauration Au premier semestre 2022, Accor enregistre un chiffre d’affaires de 1 725 M€, en hausse de 97 % à périmètre et change constants par rapport au premier semestre 2021, mais en baisse de 10 % par rapport à 2019. Des résultats qui se sont notamment améliorés lors du deuxième trimestre, qui a permis de retrouver des niveaux proches voire supérieurs à ceux de 2019 dans la quasi-totalité des régions où est implanté le groupe, à l’exception de la Chine, impactée par les restrictions de déplacements liés au Covid-19, et de l’Asie du Sud-Est, très dépendante de la clientèle chinoise. “Cette reprise est le fruit du retour de la clientèle d’affaires et de loisirs domestique, et de la réouverture des frontières entraînant une accélération de la reprise de la clientèle internationale”, affirme Accor dans un communiqué publié le 28 juillet, qui note également une forte hausse des prix, tirée par la demande et accentuée par l’inflation. Le RevPAR affiche une baisse globale de 11% au premier semestre 2022 mais une hausse de 1 % au second trimestre 2022 par rapport aux mêmes périodes en 2019. Cette augmentation atteint 3% en France, grâce au retour de la clientèle internationale en région parisienne. “Multi-spécialiste” Quelques jours auparavant, le groupe avait confirmé le renouvellement du mandat de président-directeur général de Sébastien Bazin et annoncé une évolution de son organisation en deux gammes distinctes à partir du 1er octobre prochain. La division Economy, Midscale & Premium regroupera notamment les marques ibis, Novotel, Mercure, Swissôtel, Mövenpick et Pullman, soit plus de 4 800 hôtels existants et 948 en développement. Elle aura comme stratégie l’accélération de la croissance, ainsi que “le rajeunissement de ses marques et l’industrialisation de son modèle opérationnel”. D’autre part, Accor comptera une division Luxury & Lifestyle, qui sera organisée par marques, autour de quatre piliers : Raffles & Orient Express, Fairmont, Sofitel & MGallery et Ennismore. Le but est de renforcer l’identité de ces marques, de sélectionner les meilleurs emplacements et d’offrir des expériences uniques et innovantes, ainsi que “d’investir dans les meilleurs talents”. “En évoluant d’un modèle de généraliste à celui de multi-spécialiste, notre objectif est de renforcer encore l’attractivité d’Accor pour nos talents, nos propriétaires, nos partenaires et nos investisseurs”, affirme Sébastien Bazin. Accor : fort rebond au premier semestre et changement d’organisation Le groupe hôtelier retrouve des résultats proches de ceux de 2019, pré-pandémie de Covid-19. Pour renforcer cette bonne dynamique, l’activité hôtelière va être scindée en deux gammes distinctes. L’Hôtellerie Restauration : Pourquoi avoir pris un virage écoresponsable au sein du groupe B Signature ? Anne Jousse : Je pense qu’aujourd’hui, tout le monde devrait prendre ce virage, dans l’hôtellerie et ailleurs. Nous n’en sommes plus à nous poser la question de l’intérêt de devenir écoresponsables en 2022, c’est quelque chose qui va de soi. Vous avez entrepris les démarches pour que le Domaine de la Bretesche soit labellisé Clé verte et vous y avez créé un jardin en permaculture. Pourquoi avoir choisi ce label ? J’ai choisi ce label pour deux raisons : d’abord parce que c’est un label européen, et que nous sommes français, donc européens. Et également parce que l’hôtel Bel Ami avait déjà opté pour ce label en 2012, alors qu’il y a dix ans, la démarche écoresponsable n’était pas encore dans l’air du temps dans l’hôtellerie. La candidature Clé verte prend-elle du temps à mettre en place ? Cela dépend de l’état d’avancement de l’établissement par rapport à la démarche écoresponsable. Si l’on part de zéro, cela prend du temps, certainement. En revanche, si l’on respecte déjà cette démarche sans la formaliser, il faut faire certains ajustements, car on ne remplit pas forcément tous les critères nécessaires pour obtenir le label immédiatement, mais ce n’est pas un grand effort. La formalisation a le mérite de nous faire vérifier toutes nos procédures, ce qui est une bonne chose. C’est du moins ce qui ressort de notre expérience. Avez-vous ressenti un impact depuis la labellisation du Bel Ami, à Paris, et du Manapany, à SaintBarthélemy ? Dans nos questionnaires de satisfaction adressés à tous nos clients, nous leur demandons s’ils viennent chez nous parce que nous sommes écoresponsables. Nous pensons que ce n’est pas aujourd’hui un critère de choix, mais c’est un atout supplémentaire. En ce qui concerne le Manapany, avant notre reprise, il était très loin de cette démarche, mais nous avons enclenché le mouvement dès la rénovation de l’établissement il y a cinq ans. Aujourd’hui, de plus en plus d’hôtels entament cette démarche, ce qui est une très bonne chose. Si vous n’avez pas vu de différence pour la clientèle, dans quelle mesure cette démarche a-t-elle un impact bénéfique pour le groupe ? C’est une question d’éthique, aussi bien pour nos clients que pour nos collaborateurs. Les nouvelles générations ont grandi avec ce souci du respect de la nature et de la limitation de l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. Je pense même qu’à l’avenir, cela pourrait nous aider à recruter. MISSILLAC L’établissement du groupe B Signature Hôtels & Resorts - qui compte sept hôtels, dont cinq à Paris et un à Saint-Barthélemy - a créé un potager en permaculture et souhaite obtenir le label Clé verte. Rencontre avec Anne Jousse, directrice du groupe. Le Domaine de la Bretesche renforce son engagement écoresponsable Sébastien Bazin, PDG d’Accor : “Notre objectif est de renforcer encore l’attractivité d’Accor pour nos talents, nos propriétaires, nos partenaires et nos investisseurs.” Anne Jousse, directrice du groupe B Signature Hôtels & Resorts : “Devenir écoresponsables en 2022, c’est quelque chose qui va de soi.” © BRUNO LEVY Roselyne Douillet Une question, un commentaire sur cet article lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR871760 Le potager en permaculture du Domaine de la Bretesche. © DR

8 L’Hôtellerie Restauration N° 3778 - 5 août 2022 JURIDIQUE Smic à jour au 1er août 2022 Pour les établissements des CHR, un arrêté du 28 avril 2003 instaure un régime dérogatoire et prévoit que l’évaluation de l’avantage en nature nourriture se fait en référence au minimum garanti, et s’évalue selon les modalités énoncées ci-dessous. Nourriture 3,94 € × nombre de jours de travail × 2 repas Un salarié travaillant 5 jours par semaine et présent 22 jours par mois a droit à 44 repas, soit : 3,94 € × 44 repas = 173,36 € TVA : montant forfaitaire à reverser par repas fourni : 0,30 € Logement Lorsque l’employeur fournit un logement, cet avantage est déterminé sur la base d’un forfait mensuel établi en fonction du nombre de pièces mises à la disposition du salarié et du rapport entre la rémunération mensuelle brute du salarié et le plafond mensuel de la Sécurité sociale, qui reste fixé à 3 428 € par mois pour l’année 2022. Cette évaluation forfaitaire mensuelle du logement pour l’année 2022 doit se faire selon les modalités suivantes : Salaire inférieur à 1 714,00 € 72,30 € quand le logement comporte une pièce principale ; 38,70 € par pièce dans les autres cas. Salaire compris entre 1 714,00 € et 2 056,79 € 84,40 € quand le logement comporte une pièce principale ; 54,20 € par pièce dans les autres cas. Salaire compris entre 2 056,80 € et 2 399,59 € 96,30 € quand le logement comporte une pièce principale ; 72,30 € par pièce dans les autres cas. Salaire compris entre 2 399,60 € et 3 085,19 € 108,30 € quand le logement comporte une pièce principale ; 90,20 € par pièce dans les autres cas. Salaire compris entre 3 085,20 € et 3 770,79 € 132,70 € quand le logement comporte une pièce principale ; 114,40 € par pièce dans les autres cas. Salaire compris entre et 3 770,80 € et 4 456,39 € 156,60 € quand le logement comporte une pièce principale ; 138,20 € par pièce dans les autres cas. Salaire compris entre 4 456,40 € et 5 141,99 € 180,80 € quand le logement comporte une pièce principale ; 168,50 € par pièce dans les autres cas. Salaire supérieur ou égal à 5 142,00 € 204,70 € quand le logement comporte une pièce principale ; 192,60 € par pièce dans les autres cas. Précisions : ces évaluations s’entendent pour un mois complet. L’évaluation à la semaine est égale au quart du montant mensuel, arrondi à la dizaine de centimes d’euro la plus proche. Un arrêté du 29 juillet 2022 relatif au relèvement du salaire minimum de croissance a été publié au Journal officiel du 30 juillet. Le taux horaire brut, fixé à 11,07 € à compter du 1er août, est supérieur au minimum conventionnel de 11,01 €. C’est donc le taux horaire brut du Smic qu’il faut appliquer aux salariés relevant de l’échelon 1 du niveau I de la grille de salaires. Quant au minimum garanti, qui sert de référence pour l’évaluation de l’avantage en nature nourriture dans le secteur des CHR, il passe à 3,94 € (contre 3,86 € depuis le 1er mai 2022). En conséquence, les employeurs doivent tenir compte de la revalorisation de ces paramètres à compter du 1er août 2022. Suite à la publication au Journal officiel du 10 mars 2022 de l’arrêté d’extension de l’avenant n° 29 à la convention collective des CHR du 30 avril 1997 relatif à la grille de salaires, celle-ci est d’application obligatoire pour toutes les entreprises et les salariés du secteur à compter du 1er avril 2022. Grille de salaires La grille de salaires prévue par l’avenant n° 29 prévoit les salaires minimaux suivants à compter du 1er août 2022 Pour 39 heures hebdomadaires, soit 169 heures par mois En application de l’avenant n° 2 du 5 février 2007, les entreprises peuvent continuer à travailler sur la base de 39 heures par semaine, mais elles doivent payer la majoration des heures supplémentaires effectuées entre la 36e et la 39e heure au taux de 10 %. Dans la mesure où il s’agit d’une durée conventionnelle, l’entreprise peut mensualiser ces heures supplémentaires de 36 à 39 heures. Le salarié effectue 4 heures supplémentaires par semaine, ce qui correspond à 17,33 heures par mois (soit 4 heures supplémentaires par semaine, multipliées par 52 semaines et divisées par 12 mois pour atteindre 17,33 heures mensualisées). Salaire brut Salaire de base + heures supplémentaires majorées + avantages en nature nourriture 1 678,99 + 211,03 + 173,36 = 2 063,38 € Salaire de base 151,67 heures × 11,07 € = 1 678,99 € Majoration heures supplémentaires = 17,33 × 11,07 € × 110 % = 211,03 € En application de l’avenant n° 2 du 5 février 2007, les entreprises peuvent continuer à travailler sur la base de 37 heures par semaine, mais elles doivent payer la majoration des heures supplémentaires effectuées entre la 36e et la 37e heure aux taux de 10 %. Dans la mesure où il s’agit d’une durée conventionnelle, l’entreprise peut mensualiser ces heures supplémentaires de 36 à 37 heures. Le salarié effectue 2 heures supplémentaires par semaine, ce qui correspond à 8,67 heures par mois (soit 2 heures supplémentaires par semaine, multipliées par 52 semaines et divisées par 12 mois pour atteindre 8,67 heures mensualisées). Salaire brut Salaire de base + heures supplémentaires majorées + avantages en nature nourriture 1 678,99 + 105,57 + 173,36 = 1 957,92 € Salaire de base 151,67 heures × 11,017 € = 1 678,99 € Majoration heures supplémentaires = 8,67 × 11,07 € × 110 % = 105,57 € Pour 37 heures hebdomadaires, soit 160,33 heures par mois Salaire brut Salaire de base + avantages en nature nourriture 1678,99 + 173,36 = 1852,35 € Salaire de base 151,67 heures × 11,01 € = 1678,99 € Pour 35 heures hebdomadaires, soit 151,67 heures par mois Niveau I Niveau II Niveau III Niveau IV Niveau V Échelon 1 11,07 €* 11,30 € 12,40 € 13,50 € 17,50 € Échelon 2 11,09 € 11,60 € 12,60 € 14,00 € 20,80 € Échelon 3 11,20 € 12,20 € 13,00 € 14,50 € 27,00 € Calcul du smic hôtelier Évaluation des avantages en nature • Taux minimum conventionnel : 11,01 € • Taux horaire du smic : 11,07 € • Taux du minimum garanti (MG) : 3,94 €, soit la valeur d’un repas *L’échelon 1 du niveau I ayant été rattrapé par la réévaluation du smic, c’est donc le taux horaire de celui-ci qu’il faut appliquer. PASCALE CARBILLET ‘Droit du travail en CHR (+ modèles de contrats et fiches de paie)’

9 5 août 2022 - N° 3778 L’Hôtellerie Restauration (1) La durée de travail dans cette entreprise est de 39 heures par semaine, soit 169 heures par mois. Le smic se calcule sur la base de 35 heures, soit 151,67 heures auxquelles on ajoute 4 heures supplémentaires par semaine majorées à 110 %. On ajoute également les avantages en nature nourriture pour obtenir la rémunération brute du salarié. (2)L’horaire conventionnel étant de 39 heures, on peut mensualiser les 4 heures supplémentaires (4 heures × 52 semaines ÷ 12 mois = 17,33 heures). (3) L’assiette de la CSG et de la CRDS est égale à 98,25 % du salaire brut + cotisation patronale de prévoyance et de mutuelle = (2063,38 × 98,25 %) + 8,87 + 14 = 2050,14 €. (4) Les partenaires sociaux de la branche des CHR ont signé un avenant n° 2 du 10 mai 2021 à l’avenant n° 1 de la convention collective des CHR. Ce texte prévoit une revalorisation de la cotisation prévoyance qui passe de 0,80 % à 0,86 %, soit 0,43% pour l’employeur et le salarié. Ce texte entre en vigueur à compter du 1er juillet 2021 (donc avec rétroactivité). Il est d’application obligatoire à toutes les entreprises du secteur et leurs salariés suite à la publication de l’arrêté d’extension au Journal officiel du 23 décembre 2021. (5) Réduction Fillon à partir du 1er janvier 2022 : entreprise de moins de 50 salariés (Fnal 0,10 %). Coefficient : 0,2400 Réduction : 2063,38 × 0,2400 = 495,21 €. (6) Les heures supplémentaires font l’objet d’une déduction de cotisations salariales depuis le 1er janvier 2019. Un décret du 24 janvier fixe ce taux à 11,31 %. (7) Cette ligne met en valeur les baisses de cotisations salariales depuis le 1er janvier 2018 : 2,40 % pour la cotisation chômage et 0,75 % pour la cotisation maladie, contre une revalorisation de 1,7 % de la CSG (2063,38 × 3,15 %) - (2063,38 × 1,7 %) = 65,00 - 35,10 = 29,90. (8) Le salaire net à déclarer aux impôts se compose du salaire brut moins les cotisations sociales, moins les heures supplémentaires, plus la CSG-CRDS non déductible, ainsi que la CSG assise sur les heures supplémentaires (211,03 × 98,25 % × 6,80 % = 14,10) qui est intégralement non déductible du revenu imposable, plus la part patronale de mutuelle. Ce qui donne un salaire imposable de : 2063,38 – 431,23 – 211,03 + 59,45 + 14,10 + 14,00 = 1508,67 € Modèle de fiche de paie à 39 heures à jour au 1er août 2022 Depuis le 1er janvier 2018, tous les employeurs, quels que soient leurs effectifs, ont l’obligation d’établir une fiche de paie simplifiée, en application du décret n° 2016190 du 25 février 2016. Nous proposons cette fiche selon l’ancienne version, pour vous permettre de comprendre le regroupement des cotisations présenté dans la fiche de paie à 35 heures. Ce modèle correspond au statut d’un serveur rémunéré au smic hôtelier, bénéficiant de deux jours de repos hebdomadaire. Il est présent lors des deux repas mais n’est nourri qu’une fois par jour par son employeur. Il n’a pas été absent au cours du mois de travail effectué. Il travaille dans une entreprise de moins de 11 salariés Employeur Salarié Nom ou raison sociale : Nom, prénoms : Adresse : Adresse : N° Siret : N° SS : N° Urssaf : Emploi : serveur Code APE : Niveau : I Échelon : 1 Convention collective : CCN des CHR du 30 avril 1997 et ses avenants Période du : 01/08/2022 au 31/08/2022 Horaire de travail : 169 heures Fiche de paie (À conserver sans limitation de durée) Salaire Nombre d’heures Taux horaire Montant (€) Salaire de base (151,67 x 11,01) (1) 151,67 11,07 1 678,99 Heures supp. à 110% (2) 17,33 12,18 211,03 Avantages en nature nourriture 22 3,94 86,68 Indemnités compensatrices nourriture 22 3,94 86,68 Salaire brut 2063,38 Repos compensateur Cumul des heures Droits acquis Utilisés Reste Cotisations sociales Part patronale Part salariale Base Taux (%) Montant (€) Taux (%) Montant (€) CSG (déductible)(3) 2050,14 — — 6,80 139,41 CSG + CRDS (non déductibles) (3) 2 050,14 — — 2,90 59,45 SSmaladie 2 063,38 7,00 144,44 — — SS vieillesse plafonnée 2 063,38 8,55 176,42 6,90 142,37 SS vieillesse déplafonnée 2 063,38 1,90 39,20 0,40 8,25 Contribution autonomie solidarité 2 063,38 0,30 6,19 — — Accident du travail 2 063,38 2,21 45,60 — — Allocations familiales 2 063,38 3,45 71,19 — — Retraite complémentaire 2 063,38 4,72 97,39 3,15 65,00 Assurance chômage 2 063,38 4,05 83,57 — — CEG 2 063,38 1,29 26,62 0,86 17,75 AGS 2 063,38 0,15 3,10 — — SS Fnal 2 063,38 0,10 2,06 — — Taxe d’apprentissage 2 063,38 0,68 14,03 — — Formation continue 2 063,38 0,55 11,35 — — Contribution au financement des OS 2 063,38 0,016 0,33 — — Prévoyance (4) 2 063,38 0,43 8,87 0,43 8,87 Mutuelle frais de santé 28 0,50 14,00 0,50 14,00 Exonération cotisations Déduction forfaitaire heures sup. 17,33 1,50 26,00 Réduction Fillon (5) 495,21 Réduction cotisations heures sup. (6) 211,03 11,31 23,87 Total cotisations-contributions (744,36 - 26 - 495,21 = 223,15) 223,15 (455,10 - 23,87 = 431,23) 431,23 Salaire net avant impôt Avantages nourriture - 86,68 (2 063,38 - 431,23 - 86,68 = 1 545,47) 1 545,47 Dont évolution rémunération liée à la suppression cotisation chômage et maladie (7) 29,90 Impôt sur le revenu (8) Montant net imposable (2063,38 - 431,23 - 211,03+59,45+ 14,10+ 14= 1 508,67) 1 508,67 Impôt sur le revenu prélevé à la source Taux neutre à 1,3% (salaire de 1 496 € à 1 592€) 19,61 Salaire net à payer 1 489,06 Payé le 31/08/2022 par virement du : Fiche de paie à 39 heures

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