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Vie syndicale
Roland
Héguy
,
président
confédéral
de l’Umih :
“
On ne
peut pas
rechercher
le prix le
moins cher
et attendre
un produit
de qualité”.
Un dialogue national s’impose
La restauration traditionnelle est menacée. Et le consommateur trompé, comme le démontre l’affaire de la viande de cheval
découverte dans des préparations au bœuf. Le président confédéral de l’Umih annonce l’organisation d’un colloque sur ce thème.
PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE SOUBES
Circuits d’approvisionnement et alimentation :
Roland Héguy pointe du doigt la course au prix
L’Hôtellerie Restauration
:
Comment réagissez-
vous à l’affaire de la viande de cheval ?
RolandHéguy
:
Je suis scandalisé. C’est une affaire
grave de fraude alimentaire qui risque de rejaillir sur
l’ensemble des acteurs des métiers de bouche et de
l’alimentation. Tout le monde aujourd’hui peut être
trompé en achetant un produit. Contre la tromperie,
seule la menace d’une sanction lourde est efficace.
Dans cette histoire, ce n’est pas un dysfonctionnement
de la traçabilité qui est en cause, puisque, en 48 heures,
les autorités ont été capables de déterminer comment
la fraude a eu lieu et qui est responsable. Cette affaire
soulève la question des circuits d’approvisionnement.
En tant que professionnel, êtes-vous pour ou
contre l’industrie agroalimentaire ?
C’est un faux débat. On ne peut pas être pour ou
contre l’industrie l’agroalimentaire. Celle-ci a permis
la démocratisation de nombreux produits et occupe
une place prépondérante dans le quotidien des
Français. Qui aujourd’hui ne fait pas ses courses
dans un supermarché, dans une épicerie ? Qui
se fournit directement chez le producteur ? Il faut
plutôt s’interroger sur certaines pratiques de l’industrie
agroalimentaire, notamment celle de la course au prix.
C’est un danger réel, avec de nombreuses conséquences
en termes de santé publique, de développement
durable, de gaspillage alimentaire, d’éducation,
d’emploi des jeunes et de transmission des savoirs.
On ne peut pas rechercher le prix le moins cher
et attendre un produit de qualité. Les Français
doivent savoir ce qu’ils achètent et ce qu’ils vont
consommer.
Vous avez récemment réuni un groupe de
personnes sur le thème de la restauration
traditionnelle. Quels sont les objectifs de vos
travaux ?
À l’Umih, et surtout avec la branche restauration
présidée par
Hubert Jan
,
nous avons pris l’initiative
depuis longtemps sur ce sujet en partant d’un constat
simple : notre restauration est menacée. Chaque année,
la restauration industrielle gagne des parts de marché
sur les établissements traditionnels. Nous devons aider
le consommateur à savoir, quand il pousse la porte
d’un restaurant, quel type de cuisine il va y trouver.
C’est pourquoi nous avons réuni à plusieurs reprises
des critiques gastronomiques, journalistes et experts
de notre secteur - sociologues, restaurateurs, cuisiniers
étoilés et représentants de consommateurs - afin
de réfléchir ensemble à l’avenir de la restauration
française. Comment mieux informer les clients ?
Quelle place pour les restaurants qui travaillent les
produits bruts ? Autant de questions auxquelles nous
tenterons de répondre lors d’un colloque que nous
organisons cette année. Rien ne pourra se faire sans
le soutien des pouvoirs publics. Notre rôle, en tant
que professionnels, est de redonner confiance aux
consommateurs dans leur cuisinier et leur restaurateur.
Certains évoquent aujourd’hui l’idée de protéger
le terme restaurant. Est-ce la solution ?
Évitons toute démagogie avec des solutions qui
semblent trop faciles. Protéger le mot restaurant
est une démarche juridiquement complexe, mais
nous sommes prêts à examiner toutes les solutions qui
permettront aux consommateurs de disposer d’une
meilleure information. C’est notre rôle de porter ce
débat dans l’espace publique.
Jusqu’où, selon vous, un restaurateur peut-il
aller dans l’information au consommateur ?
Le restaurateur et ses salariés ne sont pas de simples
revendeurs, ils connaissent leurs produits et ils
doivent être en mesure d’apporter au consommateur
une information efficace, utile et juste. Comment ?
Beaucoup de pistes sont à étudier et ce sera tout l’enjeu
de notre colloque de pouvoir apporter des réponses
concrètes.
Retrouvez l’intégralité de l’interview
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Le verre de l’amitié au terme de la
réunion. De gauche à droite :
Roger
Bellier
,
Raphaël Chavois
,
Françoise
Leroy
et
Michèle Montier
.
“
Nous rapprocher davantage de nos adhérents”
Saint-Contest (14)
Accessibilité, valorisation du titre de Maître restaurateur, renforcement de la présence de l’antenne régionale
du syndicat auprès des institutions et des administrations, autant de sujets que l’équipe nouvellement élue veut faire avancer.
L’Umih Basse-Normandie en ordre de marche
R
aphaël Chauvois
,
conseiller
régional du Calvados et maire-
adjoint de Ouistreham, était
l’invité, le 18 février, de l’Umih Basse-
Normandie qui se réunissait en
assemblées générales extraordinaire
et ordinaire, puis inaugurait ses
nouveaux locaux à Saint-Contest
(14),
désormais partagés avec Umih
Formation. L’élu est chargé de
l’organisation du 70
e
anniversaire
de la bataille de Normandie.
“
Les
festivités commenceront le 6 juin
2014
et s’étaleront jusqu’au 20 août.
Nous aurons aussi, dans la foulée, les
Jeux équestres mondiaux FEI”
,
a-t-il
indiqué. Des événements qui devraient
redonner un peu de baume au cœur à
la profession. Pour
Françoise Leroy
,
présidente de l’Umih Manche et
reconduite à la présidence de l’Umih
Basse-Normandie, l’accessibilité
telle qu’elle est prévue par la loi est
un dossier
“
insurmontable pour une
grande majorité des établissements
existants. Contrairement à ce que l’on
voudrait nous faire croire, l’hôtellerie est
beaucoup plus en avance dans l’accueil
des personnes handicapées. Essayez donc
aujourd’hui d’aller chez un dentiste,
un coiffeur, un kiné avec quelqu’un en
fauteuil roulant ! Que l’on impose des
normes aux nouvelles constructions, oui.
Mais soyons raisonnables,
dans l’existant, ce n’est pas
possible.”
Et
MichèleMontier
,
présidente de l’Umih Calvados,
d’ajouter :
“
De toute façon,
les banques nous répondent
que c’est un investissement
non productif et refusent les demandes
de crédit pour les travaux.”
Roger
Bellier
,
président de l’Umih Orne,
plaide de son côté pour l’instauration
d’une campagne de communication sur
le titre de Maître restaurateur.
“
Alors
que la polémique d’approvisionnement
de certains circuits enflent, nous
avons, en Basse-Normandie, de très
beaux produits à portée de main. Les
Maîtres restaurateurs revendiquent les
circuits courts, un accueil, le respect des
produits travaillés et de leur clientèle.
Pourquoi ne pas valoriser ce titre, gage
de confiance et de qualité ?”
Autant
de sujets que la nouvelle équipe élue
à la tête de la structure souhaite faire
avancer. Dans la visée encore : renforcer
sa présence auprès des administrations,
des institutions, de la préfecture, des
députés et sénateurs.
“
Nous voulons
aussi nous rapprocher davantage de nos
adhérents et des adhérents potentiels,
même si ce n’est pas la mission première
d’une Umih régionale”
,
convient
Françoise Leroy. L’union fait la force.
SY. S.
Retrouvez la composition du nouveau
bureau de l’Umih Basse-Normandie
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