Touche-à-tout Santiago Lopez ? Non. Petit dernier d'une famille nombreuse, élevé par sa soeur aînée après le décès de sa mère partie quand il était encore bébé, Santiago découvre la peinture à l'âge de 6 ans. Né en Galice, au bord de la mer, les couleurs vives de l'Espagne reviennent sans cesse dans son oeuvre tandis que l'artiste passe avec une étonnante facilité du symbolisme au surréalisme. Quand on lui demande quelle est aujourd'hui sa principale source d'inspiration, il répond "mon métier". Ce métier, c'est celui de serveur. Depuis 1970, date de son arrivée en France et parce qu'il aime profondément le contact avec les gens, l'ambiance des restaurants et des bistrots, Santiago partage son temps entre la création et le monde de la salle. Certes, il faut bien vivre, mais l'artiste porte un regard particulier sur son activité. "C'est un métier extraordinaire, on partage beaucoup de choses avec le public, la convivialité est réelle et tellement grande, tellement variée. Il est dur parce qu'il demande beaucoup d'énergie mais quand ça marche bien avec les clients, c'est pour moi une immense satisfaction. J'ai besoin de faire plaisir". Santiago est enthousiaste. Le rencontrer dans son petit atelier de Saclay, ajoute au personnage une dimension affective. Il ne veut pas, il ne sait pas commenter ses toiles. Dans ce village tranquille situé près d'Orsay, ce n'est pas à la lumière du soleil qu'il s'exprime, mais la nuit. Installé dans un garage transformé en atelier d'artiste, près d'une fenêtre qui laisse filtrer un rayon de lune, le voici pinceau à la main sous les projecteurs électriques. Là, stress et bonheur se bousculent dans sa tête. L'artiste abandonne son tablier de serveur pour ne garder en mémoire que l'expression des sentiments.
Son parcours professionnel ? L'ancienne Pergola sur les Champs-Elysées, à l'époque de Borel, Belle-Epine, le drugstore Saint-Germain, le Café de France Porte Maillot, un restaurant à Montparnasse. 28 ans de salle. Son parcours d'artiste ? Il présente pour la première fois un tableau en 1974 au Salon des Artistes Français du Grand Palais.
Il y expose régulièrement depuis ainsi qu'à la Mairie de Paris. En 1990, l'espace Paul Ricard s'intéresse à son travail, en 1992, on découvre ses toiles à la Galerie de l'aéroport d'Orly, en 1995, c'est New York qui l'appelle : Régional Library, Meson Madrid, Art expo et il est actuellement exposé à la Galerie Purple de New Rochelle. Sachez en outre que Santiago s'amuse quand il réalise des chevalets de trottoirs personnalisés pour les restaurants. Sur le thème de la mer et des produits de la mer, son imagination déborde.
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L'HÔTELLERIE n° 2565 Magazine 11 Juin 1998
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