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Agnès Varda

Un court passage du cinéma à l'hôtellerie

Après une saison à la tête de l'hôtel trois étoiles «Le Relais de la Rivière», la réalisatrice Agnès Varda passe la main. Consciente que les décors de cinéma ne s'adaptent pas forcément à la réalité d'un établissement hôtelier.

Le Relais de la Rivière à Bonnieux change une nouvelle fois de nom et de propriétaire. Acheté par la réalisatrice de longs métrages Agnès Varda en 1996, cet hôtel de 10 chambres vient d'être revendu à Sylvia Buzier, jusqu'ici à la tête du restaurant L'Auberge de Latreille à Avignon. Séduite par le cadre magnifique au coeur du parc régional du Lubéron, Agnès Varda voulait créer un établissement où sa passion pour le 7ème art soit omniprésente. Dans le salon, les tissus d'un rouge pourpre, les boiseries peintes dans des tons très foncés et les tableaux de femmes aux regards inquiétants entraînaient le client dans un décor qui aurait pu être celui d'un roman de Stendhal ou de Flaubert. Dans les chambres, le mobilier en bois toujours très foncé renforçait le côté austère de cette grande bâtisse carrée construite par une famille bourgeoise au début des années 50. «L'idée de recréer des décors de film était originale mais elle ne collait pas forcément avec le cadre», explique Sylvia Buzier qui a investi plus de 500.000 francs pour réaménager l'établissement qu'elle a baptisé «L'Auberge de l'Aiguebrun».

«En elle-même cette bâtisse n'a pas d'âme, pas de petit recoins... C'est une construction à laquelle il faut donner du caractère en la meublant de choses qui ont vécu». Adepte des brocantes et des journées passées chez les antiquaires, la nouvelle propriétaire de l'Auberge a accumulé au fil des années des objets typiquement provençaux qui lui ont servi de base pour élaborer un décor authentiquement provençal.

Changement de décors

Dans le salon encore en travaux, les ocres du Roussillon et les tomettes mettront en valeur les meubles anciens, les vieux pots à eau ou à vinaigre soigneusement rangés sur des étagères de bois peintes en blanc. Soucieuse du détail qui peut changer l'ambiance d'une pièce, Sylvia Buzier a fait mettre aux fenêtres des vitres gondolées et vieillies qui permettent l'hiver de donner de charmants reflets au feu de cheminée. Pour créer une ambiance chaleureuse et raffinée, elle a également fait appel à des artisans et des artistes de la région capables d'apporter une véritable touche d'originalité au décor. «Je veux du provençal authentique pas une pâle imitation réservée aux touristes avec de petits bouquets de lavandes et des tissus très chargés». Ainsi pour les rideaux, Sylvia Buzier a choisi des draps de lin et pour les couvre-lits des piqués de coton clairs.

Les odeurs et saveurs de la Provence seront aussi reines dans les cuisines de l'établissement. La nouvelle gérante de l'Aiguebrun entend faire une cuisine très terroir à base d'huile d'olive et de produits frais. «J'ai déjà pensé à un plat qui devrait devenir la spécialité du restaurant : le poulet aux écrevisses. Dans la rivière qui coule en bas de la maison, j'installerai une nasse avec des écrevisses pour qu'elles reprennent le goût du sauvage». Enthousiaste, Sylvia Buzier prévoit déjà si la saison marche bien, de nouveaux travaux pour refaire le décor de toutes les chambres dont le prix devrait être compris entre 550 et 800 F.

AMP


L'Auberge de l'Aiguebrun à Bonnieux (Vaucluse) entame une nouvelle carrière sous le signe de la Provence.


L'HÔTELLERIE n° 2565 Hebdo 11 Juin 1998

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