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Relais et Châteaux

La grogne de Régis Bulot

Invité du Club de la Presse du Périgord, qui se déroulait récemment à Périgueux, le président international des Relais et Châteaux, Régis Bulot, n'a pas mâché ses mots et ses sentiments vis-à-vis de la classe politique.

Désolé de constater "le peu d'intérêt des candidats aux élections régionales vis-à-vis des problèmes du tourisme", Régis Bulot s'est dit irrité de voir comment la classe politique, dans son ensemble, abordait un secteur économique aussi important, tant sur le plan national que régional. Ce Périgourdin d'adoption a enfoncé le clou quelques jours plus tard, recevant des journalistes sur ses terres. Patron du Moulin de l'Abbaye à Brantôme, il a regretté "le manque de concertation entre élus décideurs du tourisme, non professionnels et la profession". Et déclaré son sentiment sur les 35 heures, "inapplicables dans l'hôtellerie."

Une fois passée sa colère, Régis Bulot qui préside sa chaîne depuis dix ans, en a présenté les comptes : 6,5 milliards de francs de CA dont les 2/3 hors de France, 2 millions de chambres louées et 8 millions de repas servis en 96, 17.500 salariés, 1.800 apprentis et 1.500 stagiaires en formation et 345 établissements sur 5 continents dans 40 pays. Les Relais et Châteaux sont au nombre de 146 sur le territoire national, dont 5 en Périgord (112 employés, 18,2 MF de CA en hébergement, 19 MF en restauration). De quoi envisager une bonne saison 98 promue par la distribution de guides en cinq langues tirés à 1,2 million d'unité.

"L'environnement est la grande priorité"

La dynamique de la chaîne sur la région donne à son président de bonnes idées sur la manière de développer l'hôtellerie périgourdine : ne pas sous-estimer l'enjeu du tourisme, et jouer sur la notoriété locale à l'étranger. "L'environnement est la grande priorité, il faut donc fleurir les villages, cacher les verrues. Recréer notre réseau de bistrots, de tavernes, unique au monde, mettre en valeur les accès aux sites historiques". La France, qui possède une industrie touristico-hôtelière seconde par son importance après celle de l'automobile, doit donc repenser sa politique dans ce domaine, par l'action de ses élus qui ont tendance à ignorer les touristes car "ne votant pas chez eux." Régis Bulot, qui estime que un franc de promotion dépensé dans ce domaine garantit dix francs de recettes, veut croire en la bonne volonté de ceux qui nous dirigent. En rappelant quand même que "l'accueil, c'est quelque chose qui commence à la Police de l'air et des frontières, se poursuit à la douane, aux taxis, avant d'arriver à notre porte". Pour résumer, le patron des R & C aura aussi affirmé qu'aimer sa région, c'est d'abord savoir la critiquer, pourvu que la critique soit positive. Reste à savoir si ces messages seront perçus, d'abord par ses confrères, ensuite par les hommes politiques tous neufs sortis des urnes. Mais c'est là une autre histoire.

AMP

 
"L'accueil, c'est quelque chose qui commence à la Police de l'air et des frontières, se poursuit à la douane, aux taxis avant d'arriver à notre porte".


L'HÔTELLERIE n° 2558 Hebdo 23 Avril 1998

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